Pendant longtemps, le saumon était l’un des rares plaisirs gastronomiques qu’Israël ne pouvait produire localement. Ce poisson noble, riche en oméga-3, venait surtout de Norvège, du Chili ou du Canada. Mais cette époque touche à sa fin.
Une entreprise israélienne de biotechnologie a récemment annoncé un projet révolutionnaire : produire du saumon 100 % israélien, sans élevage traditionnel ni pêche industrielle. Et ce saumon-là ne viendra ni des fjords, ni des rivières, mais… de la science !
🔬 Bienvenue dans l’ère du saumon cultivé
L’idée peut sembler futuriste, mais elle est bien réelle. Grâce aux technologies de culture cellulaire, des start-ups israéliennes comme E-Fishient Protein et Steakholder Foods travaillent sur un saumon “cultivé en laboratoire”, à partir de cellules souches de poisson.
Concrètement, cela signifie :
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Et une valeur nutritionnelle identique, voire améliorée.
Le produit final ? Une tranche de saumon parfaitement comestible, sans arêtes, sans additifs, et 100 % cachère.
🇮🇱 Pourquoi Israël ?
Parce qu’Israël est le berceau mondial de la foodtech. Ce petit pays de moins de 10 millions d’habitants est devenu un géant dans :
les technologies de substitution alimentaire,
l’agriculture en climat aride,
et la réduction de l’empreinte carbone.
Après avoir inventé le houmous sans pois chiche, les steaks imprimés en 3D et la viande de poulet sans élevage, Israël s’attaque maintenant à la conquête de la mer… sans mettre un pied dedans.
Et le saumon est un symbole fort : populaire, cher, importé — donc parfait pour une révolution “made in Israel”.
💡 L’innovation dans l’ADN
Ce projet s’inscrit dans une logique plus large : celle de la souveraineté alimentaire. Après la guerre d’octobre 2023, le gouvernement israélien a compris l’importance de réduire sa dépendance aux importations — y compris alimentaires.
Résultat : des investissements massifs dans des solutions locales de culture, y compris :
des fermes verticales en container,
des usines à protéines végétales,
et maintenant, des laboratoires piscicoles cellulaires.
Le saumon “bleu et blanc” est donc bien plus qu’un produit de luxe : c’est un projet stratégique national.
🧪 Comment ça marche ?
Les scientifiques extraient quelques cellules de muscle d’un saumon vivant (aucune souffrance, aucune mise à mort).
Ces cellules sont placées dans un milieu nutritif qui imite les conditions naturelles.
Elles se multiplient en laboratoire dans un bioréacteur, jusqu’à former des fibres musculaires.
Ces fibres sont ensuite assemblées en filets, tranches ou cubes, selon les besoins du marché.
Résultat : un produit naturel, sans OGM, sans antibiotiques, sans hormones, et surtout sans mer polluée.
🍽️ Et le goût dans tout ça ?
C’est LA grande question. Selon les premiers tests menés à Tel Aviv, le goût est bluffant. Les chefs interrogés parlent d’un saumon :
frais, fondant, sans arrière-goût ;
dont la texture se rapproche parfaitement du vrai ;
et qui tient à la cuisson.
Certains vont même plus loin : « C’est du saumon, mais en mieux. » Pourquoi ? Parce qu’on peut contrôler la teneur en graisses, en minéraux, en vitamines. En gros : le meilleur du saumon, sans ses défauts.
🌱 Un impact écologique monumental
L’élevage traditionnel du saumon est une catastrophe écologique :
1 kg de saumon = 4 à 6 kg de poisson sauvage pêché pour nourrir l’élevage ;
Pollutions d’antibiotiques et de déjections dans les fjords ;
Risques de maladies propagées aux espèces naturelles.
Le saumon israélien, lui, consomme :
80 % moins d’eau,
90 % moins d’espace,
Et n’engendre aucune déforestation ni pollution aquatique.
C’est un changement de paradigme : on passe de la chasse à la culture, du risque à la précision.
📈 Un marché énorme, un potentiel mondial
Le marché du saumon mondial pèse plus de 50 milliards de dollars par an. Et la demande ne cesse de croître, notamment en Asie, en Europe, et aux États-Unis.
Israël, en se positionnant comme pionnier du saumon cultivé, pourrait :
réduire massivement ses importations (économies douanières et carbone),
devenir exportateur de technologie alimentaire,
et se faire une place de choix dans les rayons bio, casher, végans et durables.
🧑⚖️ Et la cacheroute dans tout ça ?
C’est une question essentielle pour le marché israélien et mondial juif. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs rabbins (dont certains du Beit Din de Jérusalem) ont confirmé que le saumon cultivé pourrait être considéré comme cachère, sous certaines conditions :
traçabilité de la cellule d’origine,
absence de mélange avec d’autres espèces,
pureté des composants du milieu de culture.
Certains avancent même qu’il pourrait ne pas nécessiter de she’hita, étant donné qu’aucune créature n’est tuée. Une révolution pour les consommateurs religieux.
🤝 Coopérations et avenir
Plusieurs start-ups israéliennes sont déjà en contact avec des chaînes hôtelières, des compagnies aériennes, et des distributeurs européens pour tester le saumon en conditions réelles.
Des coopérations sont aussi envisagées avec :
des centres culinaires comme l’Institut Paul Bocuse en France,
des supermarchés bio comme Whole Foods aux États-Unis,
et même des compagnies de croisières écoresponsables.
✡️ Israël, nation d’innovation alimentaire
Après avoir révolutionné la goutte d’eau d’irrigation, la tomate cerise et les drones agricoles, Israël s’attaque maintenant à la mer.
Ce projet de saumon “bleu et blanc” n’est pas seulement un défi technologique : c’est une preuve d’amour pour la planète, une ambition économique, et une vision pour l’avenir.
Dans un monde où l’alimentation durable devient une urgence, Israël propose des solutions concrètes.
Et dans votre assiette, demain, il y aura peut-être un peu de cette vision — assaisonnée de citron, sur un lit d’algues locales.
Nous utilisons des cookies sur notre site Web pour vous offrir l'expérience la plus pertinente en mémorisant vos préférences et vos visites répétées. En cliquant sur « Accepter », vous consentez à l'utilisation de TOUS les cookies.
Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience lorsque vous naviguez sur le site Web. Parmi ces cookies, les cookies classés comme nécessaires sont stockés sur votre navigateur car ils sont essentiels pour le fonctionnement des fonctionnalités de base du site Web. Nous utilisons également des cookies tiers qui nous aident à analyser et à comprendre comment vous utilisez ce site Web. Ces cookies ne seront stockés dans votre navigateur qu'avec votre consentement. Vous avez également la possibilité de désactiver ces cookies. Mais la désactivation de certains de ces cookies peut avoir un effet sur votre expérience de navigation.
Les cookies nécessaires sont absolument essentiels au bon fonctionnement du site Web. Cette catégorie comprend uniquement les cookies qui garantissent les fonctionnalités de base et les fonctions de sécurité du site Web. Ces cookies ne stockent aucune information personnelle.