Dans un tournant majeur du conflit, plusieurs médias arabes annoncent qu’Israël et le Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu, qui entrera en vigueur jeudi à midi (heure du Caire). L’information, rapportée par la chaîne saoudienne Al-Hadath et confirmée par des sources au Caire et à Beyrouth, intervient après des négociations intenses à Charm el-Cheikh, sous médiation américaine, égyptienne et qatarie. Selon ces sources, Donald Trump aurait été informé en direct, depuis le Bureau ovale, de la signature imminente de l’accord.
Des images diffusées sur les réseaux arabes montrent une scène rarissime : le Premier ministre du Qatar, Mohammed al-Thani, serrant la main du général israélien (rés.) Nitzan Alon, chef de la direction des otages, dans la salle des négociations égyptienne. Cette poignée de main symbolise un dégel inédit entre Jérusalem et Doha, quelques semaines seulement après une frappe israélienne en territoire qatari qui avait provoqué une crise diplomatique et les excuses officielles de Benyamin Netanyahu.
Selon Al-Mayadeen, proche du Hezbollah, le Hamas aurait accepté le cadre final de l’accord, après des ajustements techniques relatifs à la carte de retrait israélienne et à la libération séquencée des otages. L’agence Reuters confirme que le haut responsable du Hamas Khalil al-Hayya et le chef du renseignement égyptien se sont rencontrés ce soir pour finaliser le texte.
Les termes du cessez-le-feu
D’après les informations recueillies par plusieurs chaînes arabes et reprises par CNN, l’accord prévoit dans une première phase :
- La libération immédiate de 20 otages israéliens vivants ;
- L’ouverture de cinq points de passage humanitaires pour l’entrée de nourriture, d’eau et de carburant dans Gaza ;
- Un engagement mutuel à ne pas reprendre les hostilités, sous garantie des États-Unis, de l’Égypte, du Qatar et de la Turquie.
Le texte stipule que le cessez-le-feu restera en vigueur tant que les deux parties respecteront ses clauses. Les discussions ultérieures devraient porter sur la récupération des corps d’otages décédés, un sujet que le Hamas refuse pour l’instant d’aborder, selon trois sources israéliennes citées par CNN.
Une orchestration diplomatique millimétrée
À Washington, la Maison Blanche se prépare à une déclaration solennelle de Donald Trump, qui doit annoncer officiellement l’accord. Des images diffusées par Sky News montrent un billet manuscrit du secrétaire d’État Marco Rubio transmis au président pendant un direct :
« Nous avons besoin que vous validiez un post sur Truth Social pour annoncer la signature avant tout le monde. »
Quelques minutes plus tard, Trump a déclaré face aux caméras :
« Nous sommes proches d’un grand accord au Moyen-Orient. Ils auront besoin de moi très bientôt. »
D’après sa porte-parole Caroline Leavitt, le président pourrait se rendre au Proche-Orient dès vendredi, après avoir annulé sa participation au sommet de Paris.
Un accord fragile, mais historique
Les diplomates impliqués dans le processus parlent d’un compromis complexe, fruit d’une pression internationale inédite. Les médiateurs égyptiens et qataris auraient fixé une date butoir à vendredi matin pour officialiser l’accord, menaçant les deux camps de suspendre leur soutien si aucun progrès n’était constaté.
Israël, selon les sources proches du cabinet de guerre, ne considère pas l’accord comme un cessez-le-feu définitif, mais comme une « pause humanitaire conditionnelle » visant à récupérer les otages et permettre une réévaluation stratégique. Le Premier ministre Netanyahu aurait donné son feu vert à Nitzan Alon après consultation du chef d’état-major Eyal Zamir et du ministre de la Défense Israël Katz.
À Jérusalem, la prudence domine : « Tant que les otages ne sont pas chez eux, rien n’est terminé », confie un haut responsable militaire à Infos-Israel.News.
Des symboles forts au cœur de la négociation
La présence simultanée de Khalil al-Hayya (Hamas), Nitzan Alon (Israël), Steve Witkoff (conseiller spécial de Trump) et de délégués turcs illustre l’ampleur du dispositif. Les caméras arabes ont capté un rare moment de cordialité entre ennemis historiques : un sourire d’Alon, un échange de regards avec le Premier ministre qatari — scène inimaginable il y a encore quelques mois.
L’accord, s’il est confirmé, marquera la première trêve complète depuis le début de la guerre, et pourrait ouvrir la voie à une réorganisation régionale plus vaste autour du « plan Trump pour Gaza », discuté la veille à Paris avec la participation de Marco Rubio et de plusieurs puissances européennes et arabes.
Une trĂŞve sous haute tension
Pour Israël, cette étape ne constitue ni une victoire ni une capitulation, mais une fenêtre stratégique pour ramener ses captifs et consolider sa légitimité internationale. Les services de sécurité restent en alerte : Tsahal redoute que le Hamas utilise la pause pour se réarmer et réorganiser ses positions souterraines.
Dans les rues de Tel-Aviv, la nouvelle a provoqué des scènes d’émotion parmi les familles des otages, qui redoutent toutefois que certains proches ne reviennent jamais. À Gaza, des milliers d’habitants attendent déjà l’entrée de l’aide humanitaire promise.
Mais comme le souligne un diplomate européen cité par Reuters :
« Tant que le Hamas existera, aucune trêve ne sera durable. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés
