Un corridor militaire devenu une ligne rouge stratégique. Alors que les négociations s’intensifient entre Israël et le Hamas pour une trêve et la libération des otages, l’axe Morag, construit au cœur de la bande de Gaza, est désormais le principal point de blocage de l’accord. Israël insiste : les forces de Tsahal doivent y rester, même après la fin des combats. Le Hamas, lui, hurle à l’occupation et menace de faire capoter l’accord.
🔗 Lire sur le sujet : Toutes les alertes stratégiques sur la guerre à Gaza
Un corridor devenu une frontière intérieure
Créé en avril 2025 dans le cadre de l’opération Oz VeHerev (« Courage et Épée »), l’axe Morag est un corridor militaire d’environ 12 km de long et 1,5 km de large, reliant la région de Khan Younès à celle de Rafah. Concrètement, c’est une zone tampon sécurisée qui permet à Tsahal de scinder la bande de Gaza en deux, d’exercer une pression continue sur les bastions du Hamas et surtout de couper les connexions logistiques et souterraines entre Rafah et Khan Younès.
À lire aussi : Solidarité avec nos soldats – opération Oz VeHerev
Ce couloir est rapidement devenu un levier stratégique pour Israël. Il permet d’isoler les cellules actives du Hamas dans Rafah, empêche la reconstitution de l’autorité du groupe terroriste dans le sud, et agit comme un « Philadelphi 2.0 », en référence à l’ancien axe de contrôle frontalier entre Gaza et l’Égypte.
La stratégie israélienne : une « jambe dans la porte »
Selon des sources proches des pourparlers de Doha, IsraĂ«l a refusĂ© catĂ©goriquement de cĂ©der sur ce point, malgrĂ© certaines concessions faites, notamment l’ouverture Ă une distribution humanitaire partagĂ©e avec l’ONU, mais pas question d’abandonner le contrĂ´le militaire de l’axe Morag.
Le raisonnement est simple : sans présence physique sur cet axe, toute pression militaire devient symbolique, et le Hamas aurait alors les mains libres pour se réorganiser, rouvrir ses tunnels, rétablir ses circuits logistiques, et relancer son industrie de la terreur.
Pour Israël, le maintien de Tsahal sur cet axe représente une garantie opérationnelle, un « filet de sécurité » qui assure une capacité d’intervention rapide en cas de reprise des hostilités. Cela permettrait aussi de prévenir un retour immédiat des cadres du Hamas à Rafah.
🔗 À consulter : Wikipédia – Axe Philadelphi
Le Hamas monte sur ses grands chevaux
Du côté du Hamas, la demande israélienne est perçue comme un camouflet géopolitique. Le groupe terroriste y voit une remise en cause de sa souveraineté sur Gaza, un frein à sa reconstruction militaire et une humiliation qu’il refuse d’avaler. D’après Al-Arabiya et d’autres sources arabes, les négociateurs du Hamas menacent de faire échouer l’accord si Israël refuse de se retirer totalement, axe Morag inclus.
Mais pour les stratèges israéliens, céder sur ce point serait se tirer une balle dans le pied. L’échec du désengagement de 2005 a laissé des leçons cuisantes : laisser Gaza sans surveillance militaire mène inévitablement à la guerre.
🔗 Voir aussi : Pourquoi Israël ne peut plus se permettre un retrait total
Un point de rupture assumé par Israël
Ce n’est pas la première fois qu’un tel axe fait débat. Déjà en 2024, l’axe Philadelphi avait été au cœur des tensions. Tsahal avait alors fait comprendre qu’il pouvait s’en passer techniquement, mais que le gouvernement insistait pour maintenir une présence dissuasive. Cette fois, c’est différent : les officiers de terrain exigent eux-mêmes de garder le contrôle sur Morag, y voyant une nécessité militaire directe.
Même dans un scénario de cessez-le-feu, l’axe Morag sert à maintenir un état de pression constante sur le Hamas, une présence dissuasive qui rappelle à l’ennemi que la réponse peut être immédiate. Israël ne veut plus être pris au dépourvu.
Pourquoi cet axe est crucial pour la suite
- ➤ Il isole les factions armées de Rafah de leurs soutiens à Khan Younès.
- ➤ Il empêche une continuité géographique du Hamas.
- ➤ Il protège la frontière sud d’Israël en maintenant une barrière physique.
- ➤ Il empêche la reconstruction de l’économie terroriste de Gaza (tunnels, trafics, armes).
- ➤ Il sert de voie rapide pour les renforts de Tsahal.
🔗 À lire : Toutes les dernières avancées militaires dans le sud de Gaza
Le mot de la rédaction : Israël a raison de ne pas céder
Si le Hamas veut vraiment la paix et un accord, il doit accepter l’idée que les jours de son impunité sont terminés. Israël ne peut pas faire confiance à une entité qui a massacré 1 200 civils le 7 octobre, utilisé des hôpitaux comme quartiers généraux, et transformé Gaza en champ de ruines.
L’axe Morag est un bouclier. Israël doit le maintenir tant que les menaces existent.
Et si le Hamas refuse ? Qu’il sache qu’il ne fera pas plier un État souverain par des cris de rage. Tsahal restera. Gaza ne sera plus un sanctuaire de l’islamisme armé. Ce temps est révolu.
🔗 À lire aussi chez nos partenaires :
Par Infos-Israel.News
.