Le Hamas affirme avoir retrouvé la dépouille du capitaine Hadar Goldin, officier de Tsahal tombé au combat et enlevé à Rafah en 2014. Les images diffusées ce samedi par Al-Jazeera montreraient l’exhumation du corps dans une cavité souterraine de la zone ouest de Rafah. Une nouvelle qui bouleverse Israël et ravive l’une des blessures les plus profondes de la guerre contre le terrorisme.
Selon la chaîne qatarie, les images diffusées proviennent d’une opération menée par des membres du Hamas vêtus d’équipements stériles, pénétrant dans une grotte supposée abriter les restes du soldat. On y voit des miliciens armés gardant l’entrée tandis qu’un petit groupe extrait un corps enveloppé d’un drap blanc.
Le porte-parole de l’armée israélienne n’a pas confirmé l’authenticité de ces images, mais Tsahal indique que le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, s’est rendu samedi soir au domicile de la famille Goldin à Kfar Saba, « pour les accompagner dans cette épreuve et leur transmettre les informations dont dispose l’armée ».
Hadar Goldin, officier du Givati Brigade, avait été tué le 1er août 2014 lors de l’opération Bordure protectrice. Son corps avait été capturé par des terroristes du Hamas à Rafah, en pleine trêve humanitaire négociée par l’ONU. Cet acte, considéré comme une trahison flagrante de l’accord de cessez-le-feu, avait provoqué une riposte immédiate de Tsahal, connue sous le nom de « protocole Hannibal », déclenchant des bombardements massifs dans le secteur pour empêcher l’enlèvement.
Depuis lors, le corps de Goldin — comme celui du sergent Oron Shaul — est resté entre les mains du Hamas, utilisé comme levier de négociation dans les échanges de prisonniers. Pendant plus de dix ans, la famille Goldin s’est battue sans relâche pour que le gouvernement israélien obtienne le retour des dépouilles des soldats tombés à Gaza. Leah et Simcha Goldin, les parents du capitaine, sont devenus des symboles du combat moral d’Israël face au chantage terroriste.
« Ce n’est pas un acte humanitaire, c’est une obligation morale », avait déclaré Leah Goldin en 2022 à la Knesset.
La diffusion des images par Al-Jazeera intervient dans un contexte particulièrement tendu, à l’heure où le Qatar — sponsor de la chaîne — joue un rôle central dans les médiations entre Israël et le Hamas. Des analystes y voient une tentative de pression politique sur Jérusalem, visant à influencer les discussions sur un nouvel échange de prisonniers.
Pour le ministre de la Défense Israel Katz, « cette diffusion macabre est une manipulation médiatique visant à déstabiliser les familles des soldats et à saper la cohésion israélienne ». Le gouvernement a exigé des vérifications techniques et diplomatiques avant toute reconnaissance officielle.
Selon plusieurs sources sécuritaires citées par Ynet et N12, les services israéliens soupçonnent le Hamas d’avoir mis en scène la découverte du corps dans le but d’obtenir des concessions humanitaires, voire la levée de certaines restrictions à Gaza. Cependant, la possibilité que les restes soient bien ceux du capitaine Goldin n’est pas exclue. Des échantillons ADN pourraient être transmis via la Croix-Rouge pour analyse.
Ce drame soulève à nouveau la question de la responsabilité internationale du Hamas et du silence des institutions humanitaires. En violation flagrante du droit international, l’organisation islamiste continue de retenir des dépouilles de soldats et des civils israéliens morts.
Tsahal, de son côté, poursuit inlassablement ses opérations pour retrouver les disparus et détruire les infrastructures souterraines dans lesquelles ces corps pourraient être dissimulés. Plusieurs tunnels identifiés récemment à Rafah par l’unité Yahalom pourraient être liés à cette découverte.
La douleur des familles Goldin et Shaul reste un rappel puissant de la guerre morale que mène Israël. Alors que certains médias étrangers tentent de présenter ces images sous un angle compassionnel envers le Hamas, les Israéliens voient dans cette scène une preuve supplémentaire de la cruauté d’un ennemi qui instrumentalise la mort à des fins politiques.
Sur le plan diplomatique, l’affaire pourrait également relancer la pression sur les alliés d’Israël. Le président américain Donald Trump, qui a exprimé à plusieurs reprises son soutien à la récupération des corps des soldats, a rappelé « le devoir sacré d’un État envers ses héros tombés ». À Jérusalem, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné que « toutes les vérifications soient menées et que la famille Goldin soit accompagnée dans la vérité et la dignité ».
Mais au-delà de l’émotion nationale, cette annonce illustre la continuité du combat israélien contre la barbarie du Hamas. Dix ans après la guerre de 2014, l’organisation terroriste continue de violer les conventions internationales, tandis qu’Israël reste fidèle à sa promesse : ne jamais abandonner ses soldats, morts ou vivants.
Dans une région où les morts deviennent des instruments de propagande, la mémoire du capitaine Hadar Goldin incarne la résistance d’un pays tout entier à l’effacement moral. Israël, encore une fois, se bat pour que même sous terre, ses fils ne soient pas oubliés.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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