La Knesset a franchi un cap décisif ce lundi matin. La commission de la sécurité nationale, présidée par le député Tzvika Fogel (Otzma Yehudit), a approuvé la proposition de loi visant à instaurer la peine de mort pour les terroristes. Une mesure décrite par ses initiateurs comme « un moment historique », symbole d’un tournant dans la lutte d’Israël contre le terrorisme.
Le texte, porté par le parti Otzma Yehudit et la députée Limor Son Har-Melech, devrait être présenté mercredi en première lecture à la Knesset. Il stipule que tout terroriste ayant assassiné un citoyen israélien pour des motifs nationalistes, racistes ou hostiles à l’État d’Israël sera passible de la peine capitale, et d’aucune autre sanction possible.
La proposition modifie également les règles judiciaires : une condamnation à mort pourra être prononcée par une majorité simple des juges d’un tribunal militaire, et il sera impossible d’alléger ultérieurement la sentence.
Dans l’exposé des motifs du projet, les auteurs expliquent : « Ces dernières années, nous avons été témoins d’assassinats de Juifs simplement parce qu’ils étaient Juifs, dans le but de porter atteinte à l’État d’Israël et à la renaissance du peuple juif sur sa terre. L’objectif de cette loi est de mettre fin à cette réalité, de créer une véritable dissuasion et d’empêcher les terroristes de bénéficier de conditions améliorées en prison ou d’être libérés lors de futurs échanges. »
Lors de la séance, le coordinateur des otages et disparus, Gal Hirsch, a rappelé sa position initiale, exprimée avant la libération des otages vivants de Gaza :
« Lors du précédent débat, je m’étais opposé à l’idée même de tenir une telle discussion, en raison du danger immédiat que cela représentait pour nos captifs encore vivants. Mais aujourd’hui, grâce à nos soldats et à nos alliés — notamment au président Donald Trump — cette opposition n’a plus lieu d’être. J’ai parlé avec le Premier ministre, et lui aussi soutient cette proposition de loi. C’est un nouvel outil dans notre combat contre le terrorisme. »
De son côté, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a salué cette avancée législative :
« Quiconque a assassiné, violé ou kidnappé nos enfants et nos filles ne mérite pas de revoir la lumière du jour. Après la réforme des prisons que j’ai menée et la politique du “minimum absolu” pour les détenus terroristes, il est temps de franchir une nouvelle étape dans la dissuasion. Cette loi n’est pas seulement juste et morale, elle est essentielle à la sécurité d’Israël. Les terroristes doivent savoir que le sang des citoyens israéliens n’est pas à prix réduit. »
Le président de la commission, Tzvika Fogel, a, lui aussi, insisté sur la portée historique du moment :
« C’est un jour historique : quiconque vient assassiner des Juifs par haine d’Israël portera la responsabilité de son propre sang. Il n’y aura plus d’hôtels pour terroristes, plus d’accords d’échange. C’est une première étape pour instaurer une véritable dissuasion et une justice pour les victimes. »
La députée Limor Son Har-Melech, co-auteure du texte, a livré un témoignage personnel poignant :
« Le chef du commando qui a assassiné mon mari, Shuli, et m’a blessée, a été libéré lors de l’échange de Gilad Shalit. Il est ensuite redevenu commandant du bataillon du Hamas à Rafah et a participé au massacre du 7 octobre, avant d’être éliminé — trop tard. D’autres membres de cette même cellule ont encore été libérés lors du dernier accord. Cette réalité est intolérable. Un terroriste mort ne revient pas tuer. Il ne sera pas relâché, il ne sera pas une menace pour notre peuple. La peine de mort, c’est à la fois la dissuasion et la justice. »
Dans les rangs de la coalition, cette loi est vue comme un message clair : plus aucune indulgence envers les auteurs de massacres. Pour une grande partie de la population, meurtrie depuis le 7 octobre, c’est aussi une réponse morale — la conviction qu’Israël doit rétablir la peur du châtiment.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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