🔴Trois jeunes femmes françaises écrouées pour un projet d’attentat djihadiste à Paris : le poison de la radicalisation en ligne

Elles avaient entre 18 et 21 ans. Trois jeunes Françaises ont été mises en examen et incarcérées pour avoir préparé un projet d’attentat à Paris, inspiré de la propagande djihadiste diffusée sur les réseaux sociaux. Selon les informations confirmées par le Parquet national antiterroriste (PNAT), les suspectes, originaires du Cher et du Rhône, échangeaient depuis des mois sur des forums pro-Daech avant d’être interpellées par la DGSI. Une affaire glaçante qui montre combien la menace islamiste continue de muter, se nourrissant désormais de la jeunesse et des plateformes numériques.

Les trois jeunes femmes ont été arrêtées le 7 octobre à Vierzon, Lyon et Villeurbanne, au terme d’une enquête ouverte en juillet dernier par le PNAT pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Les investigations de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont révélé l’existence d’un projet de passage à l’acte concret, visant des lieux festifs et des salles de spectacle dans la capitale. Les services de renseignement ont intercepté des échanges en ligne où les suspectes évoquaient l’usage d’armes à feu et de ceintures explosives.

L’une d’elles, identifiée sous l’initiale B., âgée de 19 ans, est décrite comme la meneuse du trio. Elle animait un compte TikTok suivi par près de 20 000 abonnés et participait activement à des groupes Telegram liés à l’État islamique. Les enquêteurs ont découvert chez elle un carnet manuscrit répertoriant les ingrédients nécessaires à la fabrication d’une ceinture explosive ainsi qu’une estimation du coût d’une Kalachnikov. Devant les juges, elle a reconnu avoir « envisagé un attentat », tout en prétendant avoir « renoncé au cours de l’été ». Une justification tardive qui n’a convaincu ni les magistrats ni les enquêteurs.

Mais c’est une autre phrase, captée par les services de renseignement, qui a glacé les enquêteurs : « Je veux tout faire exploser là-bas… Je veux rendre hommage à Ben Laden ! » aurait lancé B. dans un message intercepté, visant une journée de défense citoyenne.
Sa complice A., 18 ans, aurait répondu : « S’ils savaient qu’il y avait une terroriste parmi eux… »
Des propos qui illustrent l’imprégnation d’une idéologie meurtrière, mais aussi la désinvolture de jeunes femmes persuadées de se rendre visibles et “héroïques” sur les réseaux, sans mesurer la gravité de leurs actes.

La troisième suspecte, K., âgée de 21 ans et paraplégique, apparaît comme un profil plus vulnérable. Son avocat, Me Thibault Bailly, a affirmé que sa cliente « conteste fermement toute participation au projet » et qu’elle « n’a jamais envisagé d’acte violent ». Les enquêteurs, cependant, notent sa présence dans plusieurs discussions logées sur Telegram, où étaient échangés des schémas de fabrication d’explosifs.
Le trio, se revendiquant d’un salafisme militant, aurait aussi tenté d’attirer d’autres jeunes filles dans leur cercle, dans une logique de propagande virale typique des recruteurs djihadistes.

Cette affaire, révélée par Le Parisien et confirmée par le PNAT, illustre la reconfiguration du terrorisme islamiste en Europe : un terrorisme domestique, fragmenté, mais nourri d’un imaginaire global.
Les services de renseignement français observent depuis 2023 une résurgence des réseaux féminins de radicalisation. Plusieurs opérations menées en région parisienne, à Toulouse ou à Strasbourg ont mis au jour des groupes de jeunes femmes mineures ou très jeunes, isolées, influencées par des contenus glorifiant Daech ou Al-Qaïda sur TikTok, Instagram et Telegram.
Une analyste du Centre de prévention de la radicalisation en ligne explique :

« Ces jeunes femmes cherchent une identité, un but. La propagande leur en propose un — sous forme d’un martyre romantisé. Elles n’ont plus besoin d’aller en Syrie : leur champ d’action, c’est le web. »

Pour les autorités françaises, cette affaire constitue un signal d’alerte majeur. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé que « la menace terroriste reste à un niveau extrêmement élevé », et que « la vigilance face aux réseaux sociaux est une priorité absolue ».
En Israël, où la radicalisation en ligne est suivie de près depuis les vagues d’attentats inspirés par Daech, les services de cybersécurité soulignent que « la diffusion de contenus terroristes reste le point aveugle des grandes plateformes occidentales ». Les liens entre cette nouvelle génération de converties virtuelles et des réseaux basés au Moyen-Orient sont désormais scrutés à la loupe.

Au-delà du cas judiciaire, cette affaire met en lumière le nouveau visage du djihadisme : féminin, connecté, et souvent déraciné. Trois jeunes femmes, sans passé judiciaire, qui ont glissé du mimétisme religieux à la tentation meurtrière, dans un pays encore marqué par les attentats de 2015 et 2016.
La dérive est d’autant plus inquiétante qu’elle se nourrit d’un sentiment d’impunité numérique et d’une légèreté générationnelle face à la violence idéologique.

Le juge d’instruction antiterroriste poursuit l’enquête. Les trois suspectes, désormais écrouées, encourent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
Mais pour beaucoup, l’essentiel n’est pas seulement de les juger — il est de comprendre comment, en 2025, la haine djihadiste continue de recruter au cœur de la République.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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