Quelques heures après l’annonce de sa mort héroïque à Khan Younès, le dernier message laissé par le capitaine Roï Biran z’’l à sa compagne Avia Rothschild bouleverse tout un pays. Un message écrit à l’avance, pour le cas où il ne reviendrait pas. Une lettre intime, simple, poignante – et déchirante. Un adieu anticipé d’un soldat de 21 ans, prêt à mourir pour protéger son peuple, mais terrifié à l’idée de laisser celle qu’il aime seule derrière lui.
Roï, officier d’élite dans la Sayeret Golani, est tombé jeudi lors d’une mission de minage de bâtiments dans le sud de la bande de Gaza. Sa disparition a provoqué une onde de choc dans la vallée de Jezréel, où il a grandi, mais aussi bien au-delà. Car aujourd’hui, c’est une facette encore plus intime de ce jeune héros qui a été révélée : sa vulnérabilité, sa tendresse, son amour.
Dans un post publié sur son compte Instagram, Avia Rothschild a partagé la lettre qu’il lui avait laissée avant son départ au combat. Il savait, au fond de lui, que tout pouvait basculer.
« Avia chérie, si tu lis cette lettre… c’est probablement que je ne suis plus là. »
Le ton est posé, direct, sans dramatisme – mais lourd de sens. Il continue :
« Si j’ai échoué à tenir ma promesse de me protéger autant que je te protège, c’est que j’ai fait ce qu’il fallait. J’ai défendu notre maison, la mienne, la tienne. »
Ce « nous » est omniprésent. Roï ne parle pas de lui comme d’un martyr ou d’un soldat tombé pour la patrie. Il parle comme un jeune homme amoureux, qui veut surtout que celle qu’il aime sache qu’il a tenu sa promesse : protéger. À n’importe quel prix.
« Aviouli », écrit-il affectueusement, « tu m’as appris ce qu’est l’amour véritable, l’amour sans limite, les rires, les câlins, les folies. »
Et plus loin :
« Tu es la chose la plus pure que j’ai connue. Tu as un cœur en or que le monde ne mérite même pas encore. Je ne suis plus là pour te protéger, mais j’espère que d’autres le feront. Et moi, je te protégerai d’en haut. »
Le lien entre eux semble inaltérable, même dans la mort. Dans une phrase bouleversante, il conclut :
« Chaque fois que tu te sentiras faible, lève les yeux vers le ciel. Je serai là. »
Dans son message final, il glisse :
« Je t’aime jusqu’à la fin du monde… et au-delà. Ton Roï. »
Ce n’est pas une lettre de soldat. C’est une déclaration d’amour éternelle, une trace écrite de ce que le terrorisme, la guerre et le Hamas tentent d’arracher aux jeunes Israéliens : la vie, l’amour, la lumière. Et pourtant, même après sa mort, Roï rayonne.
Le message a provoqué une immense vague d’émotion sur les réseaux sociaux. Des milliers d’Israéliens ont partagé ses mots, beaucoup avec des larmes. D’autres ont ajouté leurs propres hommages, leurs propres histoires d’amour interrompues par la guerre.
Le nom de Roï Biran rejoint la liste douloureuse des 890 soldats israéliens tombés depuis le 7 octobre. Mais son message rappelle que derrière chaque nom, il y avait un cœur qui battait, un regard qui brillait, une personne aimée profondément.
Roï n’est plus. Mais Avia ne marchera jamais seule. Un peuple entier la soutient. Et au-dessus d’elle, dans le ciel de cette terre qu’il a défendue, Roï veille.
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