Ce n’est pas une preuve de vie. C’est une preuve de mort. Et pour la famille d’Itsik Elgart, kidnappé le 7 octobre à Nir Oz et enterré en mars après son identification par l’Institut médico-légal, cette vidéo reçue cette semaine a ravivé une douleur que l’on croyait scellée sous la terre du cimetière. Mais aussi une révolte grandissante contre un gouvernement qui, selon eux, a abandonné les siens.
C’est dans une déclaration bouleversante au site Ynet que Dany Elgart, frère du défunt, a raconté le moment déchirant où il a visionné, avec ses enfants, une courte séquence filmée où son frère apparaît, amaigri, le regard terrorisé. « Il était très maigre, effrayé, confus », décrit-il. « Dans ses yeux, j’ai vu qu’il savait qu’il ne sortirait probablement jamais de là. Il suppliait pour sa vie. Il disait qu’il voulait rentrer à la maison, qu’il nous aimait et nous manquions. »
Plus qu’un témoignage posthume, cette vidéo représente pour la famille une double trahison : celle des ravisseurs — le Hamas — mais aussi celle des dirigeants israéliens. « C’est un signe de vie venu des morts. Et ça arrive après deux années de silence », s’indigne Dany. « Le plus dur, c’est que ce gouvernement prétend encore agir. Mais tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est de ramener des cercueils. »
Le choc est d’autant plus fort que cette découverte intervient dans un contexte où la guerre à Gaza semble s’enliser et où la pression sur le Premier ministre monte. « S’ils en sont arrivés au point où ils préfèrent tuer les otages plutôt que de négocier leur retour, c’est qu’ils ont échoué à tous les niveaux », accuse Dany Elgart. « Il est temps de dégager. Le sort des otages est plus important que la chaise de Netanyahou. »
Les mots sont durs, à la hauteur du désespoir. Dany n’est pas un militant, c’est un frère. Mais il affirme vouloir désormais tout faire pour éveiller la conscience nationale. « J’ai échoué à sauver mon frère. Mais je ne veux pas échouer à réveiller ce pays », lance-t-il. « On doit sortir dans la rue. Protester. Crier. Il ne reste que ça. »
La vidéo n’est pas encore rendue publique, mais Dany souhaite la transmettre à ses neveux, enfants d’Itsik vivant au Danemark, avant de la divulguer. « Je veux qu’ils voient leur père vivant, même si ce n’est que quelques minutes. C’est tout ce qu’il nous reste. »
Itsik Elgart avait été déclaré disparu depuis le 7 octobre 2023. Son corps a été identifié 510 jours plus tard, aux côtés d’autres otages tués en captivité, notamment Ohad Yahalomi, Shlomo Mansour et Tsahi Idan. Tous ont été arrachés à leurs familles, puis effacés du récit officiel — jusqu’à ce qu’un fichier vidéo réapparaisse, deux ans plus tard, pour poser la question qui dérange : qu’a réellement fait l’État d’Israël pour les ramener vivants ?
La colère de Dany Elgart n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans un climat d’exaspération où de nombreuses familles d’otages reprochent au gouvernement de privilégier la communication à l’action, les coups de menton aux négociations. La récente opération militaire au cœur de Gaza, présentée comme « déterminante », n’a conduit qu’à de nouveaux morts et à des pertes civiles. Aucun otage vivant n’a été ramené.
Et pendant que les photos souriantes de soldats défilent dans les communiqués officiels, les familles, elles, enterrent des cercueils muets. Ou reçoivent, comme les Elgart, des images tardives d’un espoir déjà éteint. Une image floue, où un homme fatigué supplie pour une vie qu’on ne lui rendra pas.
Lire aussi :
https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/
https://infos-israel.news/category/solidarite-avec-nos-soldats-de-tsahal/
https://alyaexpress-news.com/
https://rakbeisrael.buzz/
📚 Pour comprendre le contexte des enlèvements du 7 octobre et des otages israéliens dans la bande de Gaza :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Enlèvements_d%27Israéliens_le_7_octobre_2023
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas