Des hommes du groupe du Corps national, baptisé du nom d’une unité de la milice du bataillon Azov créée en 2014 par le gouvernement ukrainien, ont lancé des grenades fumigènes lundi devant le bâtiment de Kharkiv.

Les manifestations en dehors des institutions juives sont rares en Ukraine, où certains des pogroms les plus graves ont été perpétrés contre des juifs avant et pendant l’Holocauste.

Les manifestants ont peint à la bombe les mots : «voleur Feldman» sur le trottoir devant le bâtiment. Alexander Feldman, né à Kharkiv, est un philanthrope juif et président du groupe du Comité juif ukrainien.

Par ailleurs, les ambassadeurs israéliens et polonais en Pologne ont signé une lettre commune adressée au maire de la ville ukrainienne d’Ivano-Frankisvsk pour protester contre le dévoilement d’un monument en l’honneur de Roman Shukhevych, collaborateur des nazis impliqué dans le meurtre d’innombrables Juifs et Polonais ethniques.

La Pologne et Israël s’opposent rarement à la glorification généralisée des collaborationnistes en Ukraine, ce qui est considéré par beaucoup en Occident comme un tampon essentiel contre l’expansionnisme russe. L’action conjointe israélo-polonaise sur ces questions est encore plus rare, en particulier depuis le début l’an dernier de crises diplomatiques suscitées par des allégations controversées de complicité de la Pologne avec l’Holocauste.

Shukhevych, qui est célébré comme un patriote antisoviétique, était «person-nellement responsable du meurtre de dizaines de milliers de personnes» «par balles, feu, viol, torture et autres méthodes brutales – uniquement parce qu’ils ont prié Dieu en polonais ou en hébreu», ont dit es ambassadeurs Joel Lion et Bartosz Cichocki.