Vingt noms, vingt visages, vingt battements de cœur suspendus depuis deux ans. Selon les informations confirmées ce jeudi matin, vingt otages israéliens encore en vie devraient être libérés dans les prochaines 72 heures dans le cadre du premier volet de l’accord entre Israël et le Hamas, négocié au Caire sous médiation américaine, égyptienne et qatarie. Cet accord, scellé à midi heure du Caire, prévoit en échange le retrait des forces israéliennes de 50 % du territoire de Gaza et la libération de plusieurs prisonniers palestiniens. L’annonce a provoqué une onde d’émotion dans tout le pays : après deux années d’attente, de prières et de manifestations, Israël s’apprête à voir ses enfants revenir du “Gehinnom du Hamas”.
La liste, rendue publique par plusieurs médias israéliens, comprend notamment Matan Angrest, Ziv Berman, Alon Ahel, Yosef Haim Ohana, Avinatan Or, Eviatar David, Elkana Bukhbut, Gali Berman, Shegev Kalfon, Rom Breslavsky, Guy Galboa-Dalal, Matan Tsengaoker, Eitan Horen, Maksim Harkin, Nimrod Cohen, Bar Kuperstein, Eitan Mor, Omri Miran, David Konio et Ariel Konio. Tous sont aujourd’hui synonymes d’une résilience collective et du prix qu’Israël est prêt à payer pour sauver ses citoyens. Selon plusieurs sources, dont CNN , Tsahal a confirmé que la libération interviendra dans un délai maximum de trois jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Mais derrière la joie de ces retrouvailles à venir, la prudence reste de mise. Les autorités israéliennes craignent que le Hamas, fidèle à sa stratégie de manipulation, ne cherche à retarder la remise des corps des otages décédés. Trois hauts responsables sécuritaires cités par CNN ont indiqué que l’organisation terroriste ne serait “ni capable ni disposée” à restituer tous les dépouilles retenues à Gaza. En parallèle, des divergences subsistent sur la liste des prisonniers palestiniens à libérer. Le Hamas a insisté sur la libération de figures symboliques comme Marwan Barghouti, exigence rejetée catégoriquement par Benyamin Netanyahou : « Aucun symbole du terrorisme ne sortira vivant de nos prisons », a-t-il affirmé.
Dans l’après-midi, le cabinet de sécurité se réunira à 15 h pour ratifier l’accord, suivi d’une réunion gouvernementale à 18 h. Le président américain Donald Trump, à l’origine du cadre de négociation, a salué un “accord courageux et historique” qui “rapproche Israël d’une paix forte, stable et éternelle”. Pourtant, à Jérusalem comme à Tel-Aviv, la classe politique reste divisée : si la libération des otages fait consensus, la perspective d’un retrait militaire partiel inquiète la droite, qui redoute un précédent dangereux. Pour l’armée et pour les familles, l’enjeu est clair — ramener les vivants avant tout, sans compromettre la sécurité nationale.
Israël vit ainsi un moment suspendu entre espoir et vigilance. Derrière chaque nom libéré, il y a une prière exaucée — et derrière chaque concession, un risque calculé. Comme le dit la formule biblique reprise dans les synagogues depuis le 7 octobre : “Ve-shavou banim li-gvulam” — “Et leurs fils reviendront dans leurs frontières”. Une promesse de vie, mais aussi un rappel : dans la lutte pour sa survie, Israël ne négocie jamais sans mémoire.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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