Plus de 60 personnes sont portées disparues et le nombre de morts est passé à 154. C’est le résultat peu concluant de l’explosion dans le port de Beyrouth. «Actuellement, il y a 154 morts, dont 25 n’ont pas encore été identifiés. 60 personnes sont portées disparues », a déclaré une source au ministère libanais de la Santé à France-Presse. Vendredi, le ministère de la Santé a déclaré que 120 des 5 000 blessés étaient dans un état critique.

La source de l’explosion, qui a démoli le port et causé de graves dommages à toute la ville, était, comme vous le savez, un entrepôt de nitrate d’ammonium confisqué. De nombreux médias libanais et internationaux continuent d’appeler cette substance un engrais, mais les experts disent qu’il s’agit d’un matériau appelé Nitroproll HD (nitrate d’ammonium à haute densité, comme on le voit sur les photos de sacs dans un entrepôt, photographiées peu avant la tragédie). Marie-Astrid Sonen, spécialiste à l’Institut français des environnements et des risques industriels, a déclaré au Figaro qu’il s’agit «d’un produit de haute qualité pour la production d’explosifs et non d’engrais. « Il est notamment utilisé pour faire sauter des roches dans les carrières. »

À cet égard, beaucoup rappellent les entrepôts de nitrate d’ammonium que le Hezbollah a installé à des fins terroristes au Royaume-Uni et en Allemagne. En 2015, sur un conseil du Mossad, les services de renseignement britanniques ont arrêté quatre agents du Hezbollah qui stockaient 3 tonnes de nitrate d’ammonium sous couvert de farine. En Allemagne, des agents de l’organisation chiite libanaise ont été arrêtés au salpêtre, ce qui suffirait à détruire la ville. «C’est ce que le Hezbollah allait faire en Europe. A en juger par la taille de l’entrepôt du port de Beyrouth, Nasrallah allait l’utiliser pendant la troisième guerre du Liban », a commenté ITV Channel 13.

On sait qu’un homme d’affaires de Khabarovsk transportait une cargaison de salpêtre vers le Mozambique sur un bateau appartenant à la Moldavie. Il a fait une escale à Beyrouth, prétendument en raison de problèmes techniques, et le salpêtre a été déchargé dans le port libanais.

Hassan Nasrallah a déclaré hier qu’il n’avait aucune idée de ce qui se passait dans le port de Beyrouth, mais qu’il savait mieux ce qui se passait dans le port de Haïfa. Pendant ce temps, les réseaux sociaux libanais regorgent d’histoires selon lesquelles le Hezbollah contrôle entièrement le port de la capitale libanaise et, par conséquent, est responsable de ce qui s’est passé.

Des milliers de Libanais sont ce soir à la méga-manifestation à Beyrouth pour demander aujourd’hui la démission du gouvernement et la punition des responsables de la tragédie. Le président Michel Aoun a refusé de mettre en place une commission d’enquête internationale, et le Liban craint que l’armée chargée de l’enquête n’ose blâmer le Hezbollah.