🔮 Gaza : la trĂȘve entre en vigueur, le Hamas reprend le contrĂŽle de la majeure partie de la bande Ă  partir de ce week-end

À midi ce jeudi, le cessez-le-feu entre IsraĂ«l et le Hamas est officiellement entrĂ© en vigueur. Selon la chaĂźne Ă©gyptienne Al-Qahera Al-Akhbariya, les hostilitĂ©s ont cessĂ© sur l’ensemble de la bande de Gaza, marquant le dĂ©but d’une phase hautement sensible de l’accord signĂ© la veille au Caire. ConformĂ©ment aux clauses nĂ©gociĂ©es sous mĂ©diation amĂ©ricaine, qatarie et Ă©gyptienne, Tsahal a amorcĂ© un retrait progressif de ses forces vers la “ligne jaune”, la zone de sĂ©curitĂ© fixĂ©e lors des discussions. Les premiers Ă  quitter la bande sont les bataillons logistiques opĂ©rant dans la ville de Gaza depuis un mois, dans le cadre de l’opĂ©ration « Merkavot Gideon B’ ». Le porte-parole de l’armĂ©e a prĂ©cisĂ© que les unitĂ©s combattantes se retireront “par Ă©tapes” tout au long du week-end, avant la libĂ©ration attendue des otages israĂ©liens dimanche et lundi.

D’aprĂšs plusieurs sources militaires israĂ©liennes citĂ©es par Ynet et Haaretz, le Hamas devrait retrouver dĂšs ce week-end le contrĂŽle effectif de la majoritĂ© du territoire gazaoui. Cette perspective, lourde de consĂ©quences, est perçue Ă  JĂ©rusalem comme le prix inĂ©vitable d’un accord humanitaire. Un haut responsable de la dĂ©fense a dĂ©clarĂ© sous couvert d’anonymat : « Nous ne quittons pas Gaza par faiblesse, mais parce que la prioritĂ© absolue est le retour de nos otages. La dissuasion israĂ©lienne ne dĂ©pend pas d’une prĂ©sence physique, mais de notre capacitĂ© Ă  frapper Ă  tout moment. » IsraĂ«l restera en effet maĂźtre de 53 % du territoire, selon le plan dĂ©voilĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump, jusqu’à la libĂ©ration du dernier captif.

Ce plan, qui marque la premiĂšre phase du “Gaza Deal”, Ă©tablit un calendrier prĂ©cis. Jeudi midi : entrĂ©e en vigueur du cessez-le-feu. Jeudi soir : validation par le cabinet de sĂ©curitĂ© (17h) puis par le gouvernement (18h). Vendredi : redĂ©ploiement complet des forces israĂ©liennes vers la ligne jaune. Dimanche : libĂ©ration prĂ©vue des otages vivants, suivie lundi de la restitution des corps des otages morts. En parallĂšle, IsraĂ«l libĂ©rera prĂšs de 1 950 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© pour terrorisme. Sont exclus de la liste les commandants du Hamas et les membres de la force Nukhba, responsables directs du massacre du 7 octobre 2023.

Cette chronologie reflĂšte un Ă©quilibre diplomatique fragile, mais aussi une victoire politique pour Washington, Doha et Le Caire, qui voient dans cette trĂȘve un premier pas vers une stabilisation rĂ©gionale. Donald Trump, attendu Ă  JĂ©rusalem dimanche pour un discours devant la Knesset, a dĂ©clarĂ© : « Tous les otages reviendront lundi. C’est un jour de lumiĂšre pour IsraĂ«l et pour le monde. » À Tel-Aviv, le ton est plus mesurĂ©. Les chefs militaires avertissent que le nord de Gaza demeure une zone de combat dangereuse et exhortent les civils Ă  ne pas y retourner. Un communiquĂ© en arabe du porte-parole de Tsahal rappelle que « tout mouvement non coordonnĂ© vers le nord mettrait des vies en danger ».

Pour IsraĂ«l, la prioritĂ© immĂ©diate est double : ramener ses citoyens et prĂ©server sa sĂ©curitĂ©. Les analystes rappellent les prĂ©cĂ©dents tragiques : aprĂšs l’échange de 2011, plusieurs terroristes libĂ©rĂ©s avaient repris les armes et orchestrĂ© de nouvelles attaques. D’oĂč la prudence affichĂ©e par le Shin Bet et les familles endeuillĂ©es, qui craignent de voir l’histoire se rĂ©pĂ©ter. Mais malgrĂ© les risques, l’accord bĂ©nĂ©ficie d’un large soutien populaire. AprĂšs deux ans d’une guerre d’usure, d’enlĂšvements et de deuils, la population israĂ©lienne aspire Ă  un rĂ©pit, mĂȘme temporaire. Le retour des otages sera cĂ©lĂ©brĂ© sans triomphalisme : comme le rappelait rĂ©cemment Iris Haim, mĂšre d’un otage tuĂ© par erreur Ă  Gaza, « quand vous vous rĂ©jouissez, faites-le avec modestie ».

Dans la bande de Gaza, la situation demeure instable. Si le Hamas se fĂ©licite de “rĂ©cupĂ©rer” le territoire, son avenir politique reste incertain. L’organisation islamiste compte dĂ©sormais sur le soutien diplomatique de la Turquie et du Qatar, tout en cherchant Ă  Ă©viter de nouvelles frappes israĂ©liennes en cas de violation du cessez-le-feu. Du cĂŽtĂ© israĂ©lien, le message est clair : le contrĂŽle partiel de Gaza ne sera levĂ© que lorsque le dernier otage aura retrouvĂ© son foyer. En attendant, la trĂȘve qui commence n’est pas une fin, mais une pause stratĂ©gique dans une guerre oĂč la vigilance reste la premiĂšre arme de l’État juif.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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