La crise diplomatique entre Paris et Jérusalem prend une tournure officielle.
Un haut responsable diplomatique français a reconnu que la suspension du renouvellement des visas de travail pour les agents de sécurité israéliens d’El Al en poste à Paris est une mesure de rétorsion.
Le déclencheur : les contrôles de diplomates français par la sécurité israélienne
Selon ce diplomate cité par Ynet, cette décision a été prise après que des diplomates français aient été soumis à un contrôle de sécurité systématique par les équipes d’El Al à l’aéroport Charles-de-Gaulle, avant l’embarquement vers Israël.
« Depuis des mois, les membres du corps diplomatique français en Israël et à Jérusalem sont soumis à des fouilles systématiques. Nous avons ouvert des discussions avec l’ambassade d’Israël en France pour résoudre ce problème. En attendant, certaines démarches administratives liées à ces agents sont temporairement gelées », a déclaré la source.
Des conséquences lourdes pour les équipes de sécurité
Depuis près de six mois, les autorités françaises refusent discrètement de renouveler les permis de travail des agents israéliens employés en France comme « citoyens israéliens soutenant la représentation » via l’ambassade d’Israël.
Résultat :
- Certains agents se retrouvent en situation illégale sur le territoire français.
- D’autres ont dû demander des visas diplomatiques temporaires, aux conditions plus précaires.
- Plusieurs ont quitté la France faute de solution.
Ces agents, qui ne sont pas employés directement par El Al mais affectés à la sécurité des vols, assurent une mission essentielle dans la prévention des menaces, notamment terroristes.
Des témoignages préoccupants
Une agente de sécurité en poste à Paris a confié :
« Depuis six mois, aucun renouvellement de visa n’a été accordé. Ce n’est jamais arrivé auparavant. On a le sentiment qu’il s’agit d’une volonté claire de mettre fin à notre mission en France. »
Elle dénonce également un manque de soutien de la direction d’El Al, qui renvoie la responsabilité au ministère israélien des Affaires étrangères.
Un contexte de tensions croissantes
Cette mesure survient dans un climat diplomatique déjà extrêmement tendu :
- Vandalisme contre les bureaux d’El Al à Paris début août, avec inscriptions « Palestine vaincra » et peinture rouge sur les façades.
- Incident grave le 11 août, lorsqu’un contrôleur aérien français a adressé un « Free Palestine » aux pilotes d’un vol Paris–Tel-Aviv en pleine communication radio.
- Multiplication de prises de position officielles françaises en faveur d’une reconnaissance d’un État palestinien.
Réactions internationales
L’affaire dépasse le cadre bilatéral.
Sur le réseau X (ancien Twitter), Mike Huckabee, ambassadeur des États-Unis en Israël, a interpellé Paris :
« Dis-moi que ce n’est pas vrai, France. Dis-moi que ce n’est pas vrai ! Qu’est-il arrivé à la France ? »
Cette réaction américaine souligne que l’attitude française pourrait être perçue comme une atteinte à la coopération sécuritaire internationale et non comme un simple différend diplomatique.
Israël face à un dilemme
Pour Israël, le retrait ou l’affaiblissement de ses équipes de sécurité à l’étranger pose un risque direct. Ces agents sont formés pour détecter les menaces en amont, parfois avant même qu’elles ne franchissent les frontières aériennes.
Si la France persiste, cela pourrait créer un précédent dangereux pour d’autres pays européens.
Conclusion
La reconnaissance par Paris de ce geste de rétorsion officialise un bras de fer diplomatique inédit entre la France et Israël.
Alors que les tensions autour de la guerre à Gaza influencent déjà la coopération bilatérale, cette affaire soulève une question cruciale : la sécurité aérienne peut-elle être sacrifiée sur l’autel de la politique ?