🔴 Tremblement politique à Paris : le gouvernement Macron renversé deux semaines avant la reconnaissance d’un État palestinien

C’est un revers politique sans précédent sous la Ve République. Lundi 8 septembre 2025, François Bayrou a échoué à obtenir la confiance des députés à l’Assemblée nationale. Par 364 voix contre 194, son gouvernement a été renversé, forçant le Premier ministre à présenter sa démission ce mardi au président Emmanuel Macron. Un coup de tonnerre institutionnel qui plonge la France dans l’incertitude à la veille de décisions budgétaires cruciales et d’un calendrier social explosif.

L’issue était attendue, mais elle n’en demeure pas moins historique : Bayrou devient le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber à la suite d’un vote de confiance sollicité de son propre chef. « Notre pronostic vital est engagé à cause du surendettement. Notre État, notre indépendance, nos services publics, notre modèle social sont en danger », avait-il lancé dans un discours dramatique à la tribune, sans parvenir à convaincre au-delà du camp présidentiel, du MoDem, d’Horizons et d’une partie des Républicains.

L’opposition, rassemblée du Rassemblement national à La France insoumise, a fait bloc. Le score écrasant a confirmé l’isolement politique d’un Premier ministre affaibli et d’un président Emmanuel Macron désormais acculé à trouver une issue institutionnelle rapide. Le spectre d’une nouvelle dissolution plane, moins d’un an après la censure qui avait emporté Michel Barnier.

« Cette épreuve de vérité, je l’ai voulue. Le plus grand risque était de ne pas en prendre », a plaidé Bayrou, patron du MoDem et allié historique de Macron depuis 2017. Mais cette stratégie a accéléré sa chute, et désormais, les projecteurs se braquent sur l’Élysée. Emmanuel Macron doit désigner un successeur capable de passer l’épreuve du budget 2026 et de contenir les mobilisations sociales prévues dès le 10 septembre.

Les prétendants à Matignon alimentent déjà les spéculations. Les noms de Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin ou encore Xavier Bertrand circulent. Jean-Yves Le Drian, figure de la diplomatie française, est également évoqué. Mais chacun de ces profils se heurte à des lignes rouges politiques. Bruno Retailleau a prévenu qu’il était « hors de question » pour les Républicains d’accepter un Premier ministre socialiste, tandis que La France insoumise réclame ni plus ni moins la démission d’Emmanuel Macron.

Marine Le Pen, forte de son poids parlementaire, a déclaré que « la dissolution n’est pas pour Emmanuel Macron une option, mais une obligation ». Elle se dit prête à « sacrifier » son mandat de députée pour briguer Matignon, malgré son procès en appel prévu début 2026. La gauche radicale, de son côté, brandit la menace d’une motion visant à destituer le président. « Le Président ne souhaite pas changer de politique ? Alors il nous faudra changer de Président », a lancé Mathilde Panot.

Cette crise intervient à un moment particulièrement sensible pour la France. L’agence Fitch doit se prononcer vendredi sur la note de la dette française, tandis que le budget 2026 s’annonce comme un test de vérité face au surendettement. « Ne cherchons pas le budget miracle, il n’existe pas », a mis en garde Paul Christophe, patron des députés Horizons. Le chef du groupe Renaissance Gabriel Attal appelle, lui, à un « accord d’intérêt général » d’ici à la présidentielle.

Sur la scène internationale, cette instabilité fragilise l’autorité française à quelques jours de l’Assemblée générale des Nations unies. Si Paris n’avait pas encore pris de décision ferme sur la question de la reconnaissance d’un État palestinien, la vacance gouvernementale complique toute prise de position diplomatique cohérente. Israël, déjà inquiet des signaux envoyés par plusieurs capitales européennes, observe avec attention ce vide politique français qui pourrait retarder, voire bloquer, toute initiative en ce sens.

La chute de Bayrou révèle en creux l’affaiblissement de la présidence Macron. Devenu un arbitre contesté, le chef de l’État doit composer avec une Assemblée fragmentée et des oppositions qui flairent l’occasion historique d’imposer leurs conditions. À Paris comme à l’étranger, une certitude domine : l’exécutif français joue désormais sa survie politique dans une partie serrée où l’avenir de la Ve République pourrait basculer.

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