Un agent du renseignement iranien sâest fait passer pour un juif iranien sur Facebook et a recrutĂ© plusieurs IsraĂ©liennes pour mener des missions secrĂštes pour la RĂ©publique islamique, a rĂ©vĂ©lĂ© mercredi le Shin Bet (Agence de sĂ©curitĂ© israĂ©lienne).
Les femmes sont accusĂ©es dâavoir transmis des photos de sites en IsraĂ«l Ă la personne qui les a contactĂ©es sur Facebook et dâavoir reçu de lâargent de sa part. Deux dâentre elles sont dĂ©tenues depuis novembre et le GSS a interdit Ă trois dâentre eux de rencontrer leurs avocats pendant vingt jours.
Quatre IsraĂ©liennes dâIran sont accusĂ©es dâavoir travaillĂ© pour un agent du renseignement iranien qui Ă©tait en contact avec elles sur Facebook et WhatsApp, et lui a transmis des photos de sites en IsraĂ«l Ă sa demande â la publication a Ă©tĂ© autorisĂ©e aujourdâhui (mercredi). Entre autres, il leur a Ă©tĂ© demandĂ© de fournir Ă lâagent des photos de la rĂ©sidence du Premier ministre, de lâambassade amĂ©ricaine Ă JĂ©rusalem et des bureaux de vote, et a reçu de lâargent de sa part. Elles sont inculpĂ©es du dĂ©lit de contact avec un agent Ă©tranger, passible dâune peine maximale de 15 ans de prison, et trois dâentre elles sont Ă©galement inculpĂ©s de fourniture dâinformations pouvant profiter Ă lâennemi, passible dâune peine maximale de trois ans en prison. Le mari de lâune des prĂ©venues â un chauffeur de taxi qui lâa conduite pour photographier lâun des sites â est accusĂ© dâavoir aidĂ© et encouragĂ© la fourniture dâinformations pouvant profiter Ă lâennemi.
Lâacte dâaccusation a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© devant le tribunal de district de JĂ©rusalem la semaine derniĂšre, Ă la suite dâune enquĂȘte menĂ©e par le Service gĂ©nĂ©ral de sĂ©curitĂ© (GSS) et la police. Elles sont dĂ©tenues, dont deux depuis novembre, mais le GSS, la police et le parquet se sont abstenus ? rĂ©vĂ©lant leur dĂ©tention Ă ce jour. Le GSS a interdit Ă trois des accusĂ©es de rencontrer leurs avocats pendant vingt jours.
Selon lâacte dâaccusation, lâagent iranien sâest prĂ©sentĂ© aux femmes comme un musulman intĂ©ressĂ© par le judaĂŻsme ou comme un entrepreneur juif iranien. Il a contactĂ© les accusĂ©es via les groupes Facebook de la communautĂ© Peres en IsraĂ«l et sâest appelĂ© sur Facebook « Rambond Namdar ». Lâacte dâaccusation indique que dans un certain nombre de cas, il a transfĂ©rĂ© plusieurs milliers de dollars aux accusĂ©es et que, entre autres, il leur a Ă©tĂ© demandĂ© dâordonner Ă leurs fils de sâenrĂŽler dans des unitĂ©s militaires spĂ©cifiques telles que la marine ou les services de renseignement. Selon le GSS, toutes les femmes savaient ou soupçonnaient quâil Ă©tait un homme du renseignement iranien, mais ont continuĂ© Ă travailler pour lui.
Selon lâacte dâaccusation, lâagent a opĂ©rĂ© avec trois des femmes pendant des annĂ©es, pour plusieurs milliers de shekels qui leur ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s de diverses maniĂšres, notamment par lâintermĂ©diaire dâun coursier en son nom pendant les vacances de lâune dâentre elles en Turquie. Le mari de lâune dâentre elles est accusĂ© dâavoir aidĂ© Ă la diffusion dâinformations pouvant profiter Ă lâennemi parce quâil lâa aidĂ©e Ă documenter lâambassade amĂ©ricaine Ă Tel-Aviv.
Dans lâune des principales affaires de lâacte dâaccusation, lâagent a demandĂ© Ă lâun des prĂ©venus dâinstaller une camĂ©ra cachĂ©e dans une salle de massage quâelle exploitait Ă son domicile, et dâoffrir un massage mĂ©dical Ă un dĂ©putĂ©, quâelle connaissait de son travail. Selon lâacte dâaccusation, lâaccusĂ©e a Ă©tĂ© chargĂ©e par lâagent de contacter le dĂ©putĂ© et mĂȘme dâacheter un cadeau pour elle avant la rĂ©union. Le contenu de la conversation a Ă©tĂ© transmis Ă lâagent, qui a ensuite fait pression sur elle pour quâelle recontacte le dĂ©putĂ© afin de lui offrir un massage mĂ©dical. Selon lâacte dâaccusation, « le dĂ©putĂ© a poliment rejetĂ© lâoffre de lâaccusĂ©e ».
LâaccusĂ©e est un facteur clĂ© dans lâenquĂȘte du GSS. Selon lâacte dâaccusation, entre autres, et selon ses instructions et ses demandes, elle a fourni Ă lâagent un schĂ©ma du bureau du maire de Beit Shemesh, des documents sur la cĂ©rĂ©monie de remise des diplĂŽmes de son fils dans lâarmĂ©e, des photographies de son certificat dâenrĂŽlement et un disque, et elle a Ă©galement essayĂ© de documenter le bĂątiment de lâambassade amĂ©ricaine Ă JĂ©rusalem. Lâacte dâaccusation indique quâen mai 2018, on lui a demandĂ© de documenter le bĂątiment de lâambassade des Ătats-Unis Ă JĂ©rusalem. Elle sâest rendue dans la capitale avec son fils et lorsquâils sont arrivĂ©s Ă lâambassade dans le quartier dâArnona, les deux ont Ă©veillĂ© les soupçons du personnel de sĂ©curitĂ© sur les lieux et elle nâa pas pu le documenter.
Aussi, alors que la prĂ©venue Ă©tait en vacances en Turquie, un inconnu lui a remis un carton de 3 000 dollars dans un magasin proche de lâhĂŽtel oĂč elle sĂ©journait, ce qui sâest fait en coordination avec lâagent. On lui a Ă©galement demandĂ© de se documenter en train de voter aux urnes lors de deux campagnes Ă©lectorales, le quartier de la gare centrale de Tel-Aviv, le poste de police voisin de Merhav Yiftach et le parc voisin, mais ne lâa finalement pas fait. Selon lâacte dâaccusation, en 2021, elle a reçu lâordre de se rendre Ă Tel Aviv et de documenter un Ă©vĂ©nement de la communautĂ© LGBT, mais ne lâa pas fait par crainte de la propagation du corona.
La relation avec lâun des autres accusĂ©s a commencĂ© en mars 2020, lorsque lâagent sâest prĂ©sentĂ© Ă elle en tant quâentrepreneur juif vivant en Iran et intĂ©ressĂ© par la vie des diplĂŽmĂ©s de Peres en IsraĂ«l. Entre autres choses, il a donnĂ© Ă lâaccusĂ©e 1 240 dollars australiens, lui a proposĂ© de payer pour la construction dâun cafĂ© ou lâaugmentation du nombre dâopĂ©rations et lui a demandĂ© si elle connaissait des agents du Shin Bet. Lâagent a demandĂ© des dĂ©tails sur lâaccusĂ© Ă Persia Famous Israel et lui a donnĂ© un description du prix de la communautĂ© immigrĂ©e en IsraĂ«l, et a dĂ©taillĂ© dans quoi ils sont engagĂ©s et oĂč ils sont concentrĂ©s.
Selon lâacte dâaccusation, dans lâune des conversations entre eux, la prĂ©venue a dĂ©clarĂ© Ă lâagent quâelle nâavait pas auditionnĂ© pour la sĂ©rie « TĂ©hĂ©ran », ce qui lâa amenĂ© Ă lui demander le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone des producteurs de la sĂ©rie. Dans le cadre de leurs conversations, elle a fourni Ă lâagent des vidĂ©os dâinterceptions du Dome de fer quâelle a reçues de ses amis et a Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ©e Ă contacter le journaliste israĂ©lien de Dov Yitzhaki, qui couvre les affaires israĂ©liennes pour une chaĂźne qui sâoppose au rĂ©gime iranien.
Un autre accusĂ©, qui gĂšre des Ă©missions de radio pour la communautĂ© persane en IsraĂ«l, a Ă©tĂ© le dernier Ă ĂȘtre arrĂȘtĂ© au milieu du mois dernier. Selon lâacte dâaccusation, elle a Ă©tĂ© embauchĂ©e par lâagent mĂȘme si elle soupçonnait quâil Ă©tait un agent de renseignement iranien. Lâacte dâaccusation prĂ©cise que la connexion entre les deux a commencĂ© en 2014, et Ă sa demande il lui a envoyĂ© des photographies de son passeport, le ministĂšre de lâIntĂ©rieur Ă Rishon Lezion Ă lâintĂ©rieur, lâambassade amĂ©ricaine Ă Tel Aviv de lâextĂ©rieur, les studios de la radio oĂč elle travaillait, la vue depuis son domicile, lâentrĂ©e du centre commercial de Holon, le bĂątiment du Mossad, lâInstitut national dâassurance de Holon et le poste de police de Holon.
LâaccusĂ©e a Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ©e Ă documenter les bĂątiments militaires, y compris le campus de Tel-Aviv, mais a refusĂ© de le faire. On lui a ensuite demandĂ© de documenter le Mur occidental, la rĂ©sidence du Premier ministre Ă JĂ©rusalem et les manifestations contre celui-ci, ainsi que dâobtenir lâadresse e-mail du Premier ministre de lâĂ©poque Benjamin Netanyahu et lâadresse rĂ©sidentielle du chef dâĂ©tat-major Aviv Kochavi, mais « OĂč sont les quartiers gĂ©nĂ©raux du GSS et du Mossad » et qui dirige les organisations, mais ne lâa pas fait. Il y a environ un an, elle a dĂ©cidĂ© de bloquer la communication avec lâagent sur les rĂ©seaux sociaux.
Selon lâacte dâaccusation, le quatriĂšme prĂ©venu, Ă deux reprises, a transfĂ©rĂ© de lâargent Ă un autre prĂ©venu Ă la demande de lâagent. Ă une occasion, sa niĂšce, qui vit en Iran, a reçu mille dollars dâun agent liĂ© Ă lâagent, et le dĂ©fendeur a transfĂ©rĂ© lâargent Ă un autre dĂ©fendeur. Ă une autre occasion, alors que le dĂ©fendeur Ă©tait en Turquie, un Ă©tranger lui a donnĂ© une enveloppe avec mille dollars dans le magasin, et elle leur a pris 500 $ et a transfĂ©rĂ© le reste Ă un autre dĂ©fendeur.
Un dĂ©tenu qui a rencontrĂ© lâun des accusĂ©s Ă la prison de Neve Tirza a dĂ©clarĂ© Ă Haaretz que lâaccusĂ© pleurait sans arrĂȘt. Selon lâarrestation, lâaccusĂ© lui a dit quâelle « a commencĂ© Ă correspondre avec cette personne en hĂ©breu aprĂšs avoir vu que le rabbin de la communautĂ© Ă©tait un de ses amis sur Facebook. Un jour, elle a reçu une invitation Ă interroger la police de Petah Tikva. Quand elle est arrivĂ©e, elle a Ă©tĂ© ramenĂ©e Ă moins trois pour un interrogatoire du GSS, et pendant deux semaines, elle a Ă©tĂ© interrogĂ©e huit heures par jour. Selon elle, il y a eu des enquĂȘtes au cours desquelles ils lui ont bandĂ© les yeux et lâont menacĂ©e. Elle pleure tout le temps quâelle veut voir ses petits-enfants, elle est juste brisĂ©e. »
« Des citoyens ordinaires pris dans une histoire kafkaïenne. »
Lâavocat Ben-Zion Citrin, lâavocat du couple mis en cause dans lâaffaire, a rĂ©pondu : « Il sâagit dâune affaire difficile et tragique, dans laquelle des citoyens ordinaires se sont retrouvĂ©s pris dans une histoire kafkaĂŻenne quâon ne pouvait pas du tout imaginer et qui a enflĂ© de maniĂšre disproportionnĂ©e. Ă partir des faits dĂ©taillĂ©s dans lâacte dâaccusation, on peut apprendre la faussetĂ© de lâaffirmation de tout risque pour la sĂ©curitĂ© prĂ©tendument causĂ© en raison des actes qui leur sont attribuĂ©s. « Il convenait de clore lâaffaire dâune toute autre maniĂšre et non dans une situation dĂ©lirante, dans laquelle deux citoyens innocents, actifs dans le rapatriement des juifs dâIran et opposĂ©s au rĂ©gime, seront arrĂȘtĂ©s, soumis Ă de fortes pressions et empĂȘchĂ©s de voir un avocat pendant plusieurs jours jusquâĂ ce quâils signent des aveux.
Lâavocat Asher Ohayon, reprĂ©sentant lâun des prĂ©venus, a rĂ©pondu : « Câest une tempĂȘte dans un verre dâeau. Câest une histoire qui ne sâĂ©carte en rien dâune relation personnelle et Ă ce seul niveau toutes les conversations entre eux ont eu lieu. « Quand vous ĂȘtes dans lâinterrogatoire du GSS, on vous dit que câĂ©tait un espion et vous y ĂȘtes Ă©levĂ©, mais quand vous le lisez dans son contexte, vous rĂ©alisez quâelle ne soupçonnait pas vraiment quâil Ă©tait un espion. Elle dit quâelle lâaimait comme un frĂšre. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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