
Deux adolescents de 15 et 17 ans ont Ă©tĂ© interpellĂ©s fin juillet puis mis en examen Ă Paris pour association de malfaiteurs criminelle terroriste. Selon les enquĂȘteurs, ils prĂ©paraient un projet dâattentat en lien avec lâĂtat islamique et discutaient de cibles symboliques â parmi lesquelles figuraient explicitement des synagogues, ainsi que la tour Eiffel.
Fascination pour la propagande djihadiste
NĂ©s respectivement en 2010 dans le Val-de-Marne et en 2008 Ă Paris, les deux mineurs, issus de familles dâorigine arabo-musulmane, se sont rencontrĂ©s via un groupe sur une messagerie chiffrĂ©e. TrĂšs vite, leurs Ă©changes ont rĂ©vĂ©lĂ© une fascination obsessionnelle pour lâidĂ©ologie de Daechăhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_l%27%C3%89tat_islamiqueă. Ils diffusaient de la propagande, consommaient des vidĂ©os ultraviolentes et exprimaient la volontĂ© de rejoindre le djihad Ă lâĂ©tranger.
Les services antiterroristes ont dĂ©couvert quâils envisageaient de se procurer des armes sur le dark web, tout en discutant dâattaques contre des lieux symboliques de la RĂ©publique et des institutions juives, dans un climat dâantisĂ©mitisme exacerbĂ© par la propagande islamiste et le conflit au Proche-Orient.
Des synagogues ciblées en priorité
Le caractĂšre antisĂ©mite de leurs projets est clair : plusieurs synagogues parisiennes figuraient dans leurs discussions comme cibles « lĂ©gitimes ». Pour la communautĂ© juive de France, dĂ©jĂ sous haute surveillance depuis les attentats de 2015, la menace demeure constante et multiforme. « Chaque fois que lâidĂ©ologie islamiste resurgit, ce sont nos lieux de culte et nos enfants qui sont directement visĂ©s », rappelle un responsable communautaire citĂ© par Infos-Israel.News.
Le rajeunissement des profils terroristes
Cette affaire illustre une tendance alarmante observĂ©e par les services français : lâĂąge de radicalisation ne cesse de baisser. De plus en plus dâadolescents hyperconnectĂ©s basculent dans des projets meurtriers, dotĂ©s dâune forte dextĂ©ritĂ© numĂ©rique et happĂ©s par les rĂ©cits de haine.
Face Ă cette Ă©volution, le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, a annoncĂ© la crĂ©ation dâune section dĂ©diĂ©e aux mineurs au sein du Parquet national antiterroriste (PNAT). Objectif : dĂ©tecter plus tĂŽt et mieux comprendre ces profils.
Un phénomÚne européen
Le problĂšme dĂ©passe largement la France. En Belgique, en Suisse ou en Allemagne, dâautres affaires similaires ont Ă©tĂ© recensĂ©es. DâaprĂšs Europolăhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Europolă, prĂšs dâun tiers des suspects arrĂȘtĂ©s en 2024 dans lâUnion europĂ©enne avaient moins de 20 ans. La jeunesse est devenue une cible privilĂ©giĂ©e pour les recruteurs djihadistes, qui exploitent la vulnĂ©rabilitĂ© psychologique et lâaccĂšs illimitĂ© aux contenus extrĂ©mistes en ligne.
Une vigilance indispensable pour les Juifs dâEurope
Si la tour Eiffel ou dâautres symboles de la RĂ©publique figurent dans les discours djihadistes, les synagogues et institutions juives demeurent en premiĂšre ligne. Ă chaque flambĂ©e au Moyen-Orient, la haine antijuive se rĂ©percute mĂ©caniquement sur le sol europĂ©en. Pour IsraĂ«l comme pour les diasporas, cette rĂ©alitĂ© rappelle lâimportance dâune coordination sĂ©curitaire renforcĂ©e et dâune riposte judiciaire ferme.
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