Une alerte diplomatique de première importance secoue depuis ce matin les capitales du Moyen-Orient. Selon une information publiée par la chaîne saoudienne Al-Hadath et relayée par le site israélien Kipa, l’envoyé américain au Liban et en Syrie, Tom Barak, aurait prévenu le gouvernement irakien qu’Israël pourrait lancer prochainement une vaste opération militaire contre le Hezbollah.
Source : https://www.kipa.co.il
Une opération d’une telle ampleur — susceptible de se prolonger jusqu’au démantèlement réel ou symbolique de l’arsenal du Hezbollah — constituerait un tournant majeur. Elle interviendrait dans un contexte où les tensions n’ont cessé de croître au nord d’Israël depuis plusieurs semaines, notamment après l’élimination du chef d’état-major du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.
Un message américain au ton inhabituellement direct
Le rapport d’Al-Hadath décrit une mise en garde ferme :
➡️ Si les milices pro-iraniennes basées en Irak interviennent aux côtés du Hezbollah, Israël ripostera militairement à l’intérieur du territoire irakien.
Selon les médias arabes, ce message a été transmis directement par Tom Barak, représentant spécial du président américain Donald Trump dans le dossier libanais. C’est une forme de coordination stratégique tacite : les États-Unis ne freinent plus les actions israéliennes au Liban, tant que celles-ci restent orientées contre les infrastructures affiliées à l’Iran.
Ce type d’avertissement, adressé publiquement à un gouvernement tiers, est rare et souligne l’intensité de la situation.
Un front nord sous haute tension
Les dernières semaines ont été marquées par une intensification claire des opérations israéliennes dans le sud du Liban. Le commandant du Commandement Nord, le général Rafi Milo, l’a confirmé lors d’une visite dans la région du Golan et le long de la ligne bleue :
« Nous ne devons pas attendre : seulement initier. Nous empêcherons toute implantation terroriste à nos frontières. Nous continuerons d’agir pour neutraliser les menaces avant qu’elles ne prennent forme. »
Les propos du général reflètent une nouvelle doctrine active : prévenir plutôt que répondre, frapper plutôt que se laisser surprendre. La brigade 55, déployée dans le secteur de Beit Jann, multiplie ainsi les opérations visant à perturber les réseaux du Hezbollah et empêcher la reconstitution de ses capacités.
L’effet Tabatabai : frapper le cœur stratégique du Hezbollah
L’avertissement américain arrive dans le sillage d’une opération israélienne majeure : l’élimination de Haitham Ali Tabatabai, considéré comme l’un des cadres militaires les plus importants du Hezbollah. Il a été tué dans un appartement secret du quartier de la Dahiyé, fief chiite au sud de Beyrouth.
Le ministère libanais de la Santé a confirmé cinq morts et vingt-huit blessés. Israël, fidèle à sa doctrine de silence opérationnel, n’a officiellement ni confirmé ni démenti l’attaque.
Depuis cette frappe, l’armée israélienne s’attend à une riposte. Les systèmes de défense aérienne ont été renforcés, les unités de combat rapprochées vers la frontière, et les patrouilles multipliées.
Certains responsables militaires israéliens estiment que le Hezbollah, affaibli, ne prendra pas le risque d’une escalade. Mais d’autres rappellent que l’organisation est imprévisible et qu’une attaque symbolique pourrait suffire à enflammer la région.
Le Hezbollah menace une réponse « au moment choisi »
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a pris la parole vendredi dernier. Dans un discours diffusé sur Al-Manar, il a accusé Israël de vouloir « semer la confusion » et briser le moral de l’organisation. Il a présenté Tabatabai comme :
« L’homme le plus important dans la gestion du champ de bataille et dans la reconstruction des capacités de l’organisation. »
Et il a ajouté une menace transparente :
« Nous avons le droit de répondre. Nous déciderons du moment. »
Pour Qassem, Israël bénéficie d’un « soutien américain, arabe et international ». Il a insisté :
« Nous continuerons la résistance. »
Ces déclarations montrent que le Hezbollah cherche à préserver une image de force, mais elles laissent aussi entendre que son appareil militaire a subi un coup significatif.
Pourquoi l’Irak est désormais partie prenante
Les milices chiites irakiennes — comme Kataeb Hezbollah ou Harakat al-Nujaba — sont alignées sur Téhéran et ont déjà attaqué des bases américaines ou israéliennes. Leur intervention dans une future guerre au Liban n’est pas hypothétique : elle fait partie du modèle stratégique iranien.
En avertissant Bagdad, Washington cherche trois objectifs :
- Dissuader les milices irakiennes d’ouvrir un second front.
- Éviter une extension régionale incontrôlable.
- Laisser à Israël les mains libres au Liban sans risquer un embrasement généralisé.
Cette stratégie correspond à la doctrine Trump actuelle :
➡️ affaiblir l’Iran par ses périphéries plutôt que par confrontation directe.
Conclusion : un compte à rebours discret mais réel
Les signaux s’accumulent :
- intensification des opérations israéliennes,
- renforcement des défenses,
- avertissements américains rares,
- rhétorique agressive du Hezbollah,
- fragilité politique de Beyrouth.
L’ensemble dessine un scénario où une opération israélienne large au Liban n’est plus un simple sujet de spéculation, mais une possibilité proche.
Le Moyen-Orient retient son souffle — et l’avertissement adressé à l’Irak indique que, cette fois, les États-Unis ne chercheront pas à freiner Israël.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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