Un groupe de jeunes journalistes en France a reçu lundi des condamnations sĂ©vĂšres aprĂšs avoir dĂ©couvert quâils avaient dirigĂ© un groupe Facebook secret dans lequel ils se moquaient de leurs collĂšgues en utilisant des images pornographiques pour les ridiculiser. Selon lâAgence France-Presse, parmi les objectifs prĂ©fĂ©rĂ©s du groupe « la Ligue de LOL » figuraient aussi des fĂ©ministes.
Mais en plus de ridiculiser les femmes, il y avait aussi lâantisĂ©mitisme qui a touchĂ© un ancien de Secret Story qui a Ă©tĂ© harcelĂ© et a dĂ©cidĂ© de porter plainte. Martin MĂ©dus de la saison 3 de Secret Story sur TF1 a exprimĂ© son soulagement Ă la suite de la publication de lâarticle de LibĂ©ration, en tĂ©moignant Ă son tour. Il a partagĂ© sur Twitter plusieurs captures dâĂ©cran montrant un montage photo glaçant oĂč un membre de la #LigueDuLol lui avait ajoutĂ© une croix gammĂ©e en guise de tatouage sur Photoshop.
Son tĂ©moignage a profondĂ©ment choquĂ© et attristĂ© la Toile : « Je vais enfin pouvoir porter plainte contre Guillaume Livolsi (@lapin_blanc) pour avoir rĂ©alisĂ© et postĂ© cette photo de moi, lâannĂ©e du dĂ©cĂšs de ma mĂšre, qui Ă©tait juive. Il en Ă©tait trĂšs fier Ă lâĂ©poque. SuggĂ©rant que la communautĂ© juive validait les montages antisemites. #LigueDuLOL #guillaumelivolsi. Hier il tweetait âQuâest-ce jâai Ă foutre avec ça ? Câest clairement un truc de journal**** gauchiasses de mes c*******, quâils pourrissent en enfer ces fd*â. Aujourdâhui il supprime son compte ».
Le groupe a Ă©tĂ© mis au jour par une enquĂȘte interne de lâunitĂ© dâenquĂȘte du journal de gauche LibĂ©ration, qui avait dĂ©couvert que le fondateur du groupe Ă©tait le journaliste Vincent Glad, qui avait par la suite Ă©tĂ© suspendu. Le rĂ©dacteur en chef de la version en ligne du journal, Alexander Harrow, ainsi que son homologue du magazine Les Inrockuptibles, David Dosa, ont Ă©tĂ© aussi suspendus.
LâĂ©pisode sâappelle #MeToo dans les mĂ©dias français, lorsque Belbersion a qualifiĂ© le groupe, composĂ© principalement dâhommes dans les annĂ©es 1930, de « club de jeunes » qui maltraitait les femmes sur Internet et se moquait de la culture du viol. Les victimes des journalistes ont racontĂ© comment les attaques et la tension ont conduit une femme Ă quitter la presse et une autre lâa presque tuĂ©e.
Le groupe, créé en 2009 et moins actif ces derniĂšres annĂ©es, a notamment tentĂ© dâhumilier Florence Purcell en se faisant passer pour le producteur dâune Ă©mission de tĂ©lĂ©vision prestigieuse proposant son travail, puis en publiant lâenregistrement de la fausse interview. Les tĂȘtes dâautres femmes ont Ă©tĂ© collĂ©es dans des images pornographiques. Le groupe comprenait Ă©galement des publicistes des relations publiques, des concepteurs et des confĂ©renciers.
https://twitter.com/vincentglad/status/1094637974304755712
Dans le gouvernement rejoint la critique contre les journalistes. Le ministre des Affaires numĂ©riques, Munir Mahjubi, a qualifiĂ© le groupe de « perdants ». « Câest une sociĂ©tĂ© de gars qui ont le pouvoir euphorique de rire des autres, mais dans la vie rĂ©elle, leur ridicule a eu un impact », a-t-il dĂ©clarĂ©.
La ministre de lâĂ©galitĂ©, Marlene Schiappa, a soulignĂ© que le cyber-harcĂšlement est une infraction pĂ©nale. Elle a ajoutĂ© quâelle envisageait dâĂ©tendre le nombre dâannĂ©es pendant lesquelles des accusations pourraient ĂȘtre portĂ©es contre des dĂ©clarations en ligne. Aujourdâhui, seules les informations publiĂ©es en 2013 et au-delĂ peuvent ĂȘtre analysĂ©es.