Alors que le cabinet de sécurité a tranché en faveur d’une prise de contrôle totale de la bande de Gaza pour briser définitivement le Hamas, l’armée israélienne se prépare à une opération d’envergure. Ce week-end, un exercice surprise à grande échelle a été lancé par le chef d’état-major, Eyal Zamir, pour tester la capacité de réaction des forces armées à un scénario multi-fronts – allant d’attaques terroristes en Judée-Samarie à une incursion soudaine venue de Jordanie, en passant par des tirs de missiles iraniens.
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“Pas si, mais combien” : la mobilisation de réservistes est certaine
Tsahal l’affirme sans détour : la conquête de Gaza nécessitera un appel massif aux réservistes. La question n’est pas de savoir si ils seront mobilisés, mais combien d’unités seront déployées. Le commandement sud a reçu un délai pour peaufiner le plan opérationnel, qui sera validé d’ici la fin de semaine par le chef d’état-major.
Un exercice inspiré du 7 octobre – mais élargi
Démarré à 5h du matin, le scénario comprenait :
- infiltration coordonnée en trois points de la frontière jordanienne,
- attaques terroristes en Judée-Samarie pour détourner l’attention,
- frappes de drones sur l’aéroport de Ramon dans l’Arava,
- tirs de roquettes et de drones explosifs contre une plateforme gazière israélienne,
- et un barrage de missiles lancé par l’Iran dans les quatre premières heures.
Des équipes d’évaluation ont vérifié la disponibilité des unités – de l’infanterie aux forces spéciales, de la marine à l’aviation – et leur rapidité à se déployer sur des fronts multiples. Si aucun “effondrement” comme le 7 octobre n’a été constaté, des difficultés ont été relevées pour projeter rapidement une masse critique de forces vers la frontière orientale. Dans ces cas, les communautés frontalières et les unités locales deviennent la première ligne de défense contre des attaques rapides en pick-up armés.
Tensions politiques autour de la décision
Le vote du cabinet en faveur de la conquête totale de Gaza a été marqué par un affrontement verbal entre le chef d’état-major Zamir et plusieurs ministres, dont Itamar Ben Gvir. Zamir a mis en garde contre le déplacement forcé d’environ un million de Gazaouis et les risques pour la vie des otages encore détenus :
“Il n’existe pas de solution humanitaire pour un million de personnes déplacées. Ce sera extrêmement complexe.”
Ses critiques ont visé directement la stratégie gouvernementale, au point de suggérer ironiquement de retirer la libération des otages des objectifs officiels de la guerre, une phrase qui a provoqué de vifs échanges.
Objectif affiché : la victoire totale
Malgré les réserves exprimées par l’état-major, la position officielle est désormais claire : Tsahal se prépare à prendre le contrôle complet de la ville de Gaza tout en assurant un corridor humanitaire pour les civils hors des zones de combat. L’armée devra jongler entre la gestion d’un front sud intensif, la menace potentielle à l’est, et la vigilance permanente face à l’Iran et au Hezbollah.
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Analyse : un Israël prêt à affronter la guerre de demain
Cet exercice inédit démontre la détermination de l’armée à anticiper les pires scénarios et à éviter les erreurs du passé. Mais il souligne aussi la complexité d’une guerre moderne, où Gaza n’est qu’un front parmi d’autres. La victoire passera autant par la force militaire que par la capacité à sécuriser plusieurs frontières simultanément.
