Abbas: « Oslo c’est fini, l’accord de paix se fera uniquement avec les courtiers internationaux’

Le Conseil central de l’Organisation de libĂ©ration de la Palestine a entamĂ© dimanche soir sa rĂ©union de deux jours Ă  Ramallah, convoquĂ©e pour discuter des ramifications de la reconnaissance par les Etats-Unis de JĂ©rusalem comme capitale d’IsraĂ«l.

Mahmoud Abbas, qui dirige l’AutoritĂ© palestinienne, et la principale faction du Fatah de l’AutoritĂ© palestinienne, a appelĂ© Ă  une rĂ©union de deux jours afin de dĂ©finir une stratĂ©gie pour faire face Ă  la dĂ©cision amĂ©ricaine de transfĂ©rer son ambassade de Tel Aviv Ă  JĂ©rusalem.

Dans son discours lors de la session d’ouverture, Abbas a dĂ©clarĂ© qu’IsraĂ«l est un « projet colonial qui n’a rien Ă  voir avec les Juifs ». Il a ajoutĂ© que « les EuropĂ©ens voulaient amener les Juifs ici pour prĂ©server leurs intĂ©rĂȘts dans la rĂ©gion ».

En ce qui concerne l’avenir de tout pourparlers directs sur le statut final, et les accords d’Oslo qui ont valu Ă  son prĂ©dĂ©cesseur un prix Nobel de la paix, les deux points ont Ă©tĂ© qualifiĂ©s de morts. NĂ©anmoins, d’un cĂŽtĂ©, Abbas a parlĂ© de mettre fin Ă  toutes les discussions et, d’un autre cĂŽtĂ©, de se tourner vers la communautĂ© internationale pour une future mĂ©diation.

Au-delĂ  de cela, c’est aussi un secret de polichinelle que malgrĂ© toute la fureur de couper tout contact avec l’administration Trump, les responsables de l’AutoritĂ© Palestinienne ont nĂ©anmoins pris soin de maintenir des liens discrets avec la Maison Blanche.

« J’appelle le Conseil central Ă  rĂ©viser tous les accords signĂ©s entre l’OLP et IsraĂ«l parce qu’IsraĂ«l a mis ces accords dans une impasse », a dĂ©clarĂ© M. Abbas, ajoutant que « nous allons prendre cette dĂ©cision mĂȘme si nous savons Ă  l’avance ce que ça nous amĂšnera.

« IsraĂ«l a mis fin Ă  l’accord d’Oslo », a-t-il dit, et par consĂ©quent, le Conseil central doit penser Ă  « OĂč devrions-nous aller d’ici ? »

Abbas a Ă©galement recommandĂ© au Conseil d’exclure tout rĂŽle des Etats-Unis dans la mĂ©diation d’une solution de paix avec IsraĂ«l aprĂšs la reconnaissance par les Etats-Unis de JĂ©rusalem comme capitale d’IsraĂ«l, fustigeant les Etats-Unis pour leur position « biaisĂ©e » envers l’AutoritĂ© palestinienne.

« Nous n’accepterons pas ce que les Etats-Unis nous propose et n’accepterons pas sa mĂ©diation aprĂšs le crime de JĂ©rusalem, mais nous n’accepterons qu’une mĂ©diation internationale dans le processus de paix avec pour objectif de mettre fin Ă  l’occupation ».

« Nous allons engager des pourparlers de paix sĂ©rieux sous les auspices des Nations Unies pour mettre fin Ă  l’occupation », a ajoutĂ© M. Abbas.

Il a Ă©galement attaquĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump sur sa menace de couper l’aide Ă  l’AutoritĂ© palestinienne si Ramallah ne venait pas Ă  la table des nĂ©gociations.

« Je vois un tweet sur Twitter », a dĂ©clarĂ© M. Abbas, « Nous ne donnerons pas d’argent aux Palestiniens parce qu’ils refusent de nĂ©gocier ». « Que ta maison soit dĂ©truite », a t’il dit Ă  Trump. « OĂč m’as-tu offert cela ? Au tĂ©lĂ©phone ? À la tĂ©lĂ©vision ? »

Abbas continua sa diatribe en insistant : « JĂ©rusalem est notre capitale Ă©ternelle, quoi qu’il arrive. C’est pour cette raison que nous sommes rĂ©unis ici: pour le dĂ©fendre. Nous sommes dans une position sensible. Que pouvons-nous faire de compromis plus tard ? L’état lui-mĂȘme ? Abu Dis comme capitale ? Nous resterons ici.

« Nous ne ferons plus les erreurs du passĂ© – de 1948 et 1967 -. JĂ©rusalem et Al Aqsa, dont parlait Mohammed, sont l’un des lieux les plus sacrĂ©s aprĂšs La Mecque et MĂ©dine.

« JĂ©rusalem a Ă©tĂ© retirĂ© de la table avec un tweet rapide de M. Trump. NĂ©anmoins, nous sommes lĂ  pour rester. Nous ne quitterons pas nos villages. C’est notre terre. Nous n’accepterons d’instructions de personne. Nous restons fidĂšles Ă  notre peuple, notre terre. Nous disons Ă  Trump, nous n’accepterons pas son accord. L’affaire du siĂšcle est devenue la gifle du siĂšcle. »

Abbas a Ă©galement eu des mots amers pour l’ambassadeur amĂ©ricain en IsraĂ«l, David Friedman : « L’actuel ambassadeur amĂ©ricain Ă  Tel Aviv David Friedman dit qu’il n’y a pas d’occupation. Qu’IsraĂ«l construit sur sa propre terre. Il a demandĂ© au DĂ©partement d’Etat de s’abstenir d’utiliser le mot «occupation». Ils m’ont demandĂ© de le recevoir. J’ai dit: ‘Lui ? Non, je ne vais pas le recevoir. Pas ici, pas Ă  Amman et pas Ă  Washington


« Nous continuerons le dialogue avec les IsraĂ©liens parce que c’est utile. Certains dans le public israĂ©lien sont en faveur de la paix et certains s’y opposent. Je l’ai toujours soutenu dĂšs 1977 lors de la rĂ©union du Conseil national au Caire. Avec qui voulons-nous la paix ? IsraĂ«l. MĂȘme si (le Premier ministre Benjamin) Netanyahu ne l’est pas. « 

Toutes les factions membres assistent Ă  la rĂ©union Ă  l’exception du Hamas et du Jihad islamique palestinien, tous deux soutenus par l’Iran, et aucun d’eux n’est membre de l’OLP.

S’exprimant lors de la sĂ©ance d’ouverture, Salim Zanoun, prĂ©sident du Conseil national palestinien (PNC), le plus haut organe lĂ©gislatif, a appelĂ© Ă  reconsidĂ©rer la reconnaissance de l’OLP par IsraĂ«l. Il a Ă©galement appelĂ© Ă  une stratĂ©gie globale pour faire face Ă  la dĂ©cision amĂ©ricaine sur JĂ©rusalem et les mesures israĂ©liennes dans la ville, dont l’AutoritĂ© Palestinienne insiste qu’elle sera la capitale de son futur Etat indĂ©pendant.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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