20 ans après l’expulsion de Goush Katif : Amit Segal brise le silence des coupables

Dans une chronique au vitriol publiée dans le supplément week-end d’Israël Hayom, le journaliste Amit Segal revient sur l’un des plus grands désastres sécuritaires et moraux de l’État d’Israël : le déracinement de Goush Katif en 2005. Deux décennies plus tard, pas une excuse. Pas un regret. Et encore moins une remise en question. Juste le silence pesant de ceux qui ont imposé cette tragédie… et ont eu tort sur toute la ligne.

« Ceux qui ont promis la paix ont livré des missiles. Ceux qui parlaient de prospérité ont semé la guerre. Aucun ne s’est excusé. Pas un. »

Dans ce texte cinglant, Segal s’en prend à ceux qui ont orchestré le retrait unilatéral de Gaza, qu’il qualifie sans détours de « suicide géopolitique ». Il y démonte méthodiquement les promesses vides de ceux qui, à l’époque, vendaient ce plan comme « la meilleure chose pour Israël », selon les mots d’Ariel Sharon.

L’échec sanglant de la « paix unilatérale »

Segal rappelle qu’en amont du retrait, les architectes de la Déconnexion promettaient un avenir radieux. Ehud Olmert annonçait « une chance pour le changement », Shaul Mofaz assurait que « le niveau de terrorisme baisserait », et Ariel Sharon parlait de stabilité, de sécurité et de fin des conflits.

Vingt ans plus tard, le constat est glaçant : plus de 900 soldats israéliens tués dans les guerres de Gaza, des milliers de roquettes, des tunnels de terreur creusés sous les kibboutzim, et le massacre du 7 octobre comme point culminant.

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Les rêveurs de Club Med contre les réalistes

« Ceux qui voyaient une nouvelle Singapour ont menti. Ceux qui prévoyaient le chaos avaient raison », tranche Segal sans détour. À ses yeux, la « paix » promise n’était qu’un mirage pour naïfs, un slogan publicitaire destiné à briser la colonne vertébrale des pionniers du Néguev et du littoral gazaoui.

Et le plus cruel ? Ceux qui ont soutenu cette trahison nationale – les médias, les généraux, les politiques – n’ont jamais présenté la moindre excuse. Ni après les guerres de 2008, 2012, 2014, 2021. Ni après les attaques répétées sur Sdérot, Nahal Oz ou Kissoufim. Ni après les fosses communes du 7 octobre.

« Le messianisme est des deux côtés »

Segal démonte également un autre mythe : celui d’un « messianisme » propre à la droite religieuse. Selon lui, le camp de la paix aveugle a été tout aussi messianique, croyant naïvement que céder des territoires mènerait à une ère de start-ups et de coexistence.

« L’un rêvait de Goush Katif comme d’un Eden éternel. L’autre croyait aux retraits magiques et à l’argent qatari. Aucun n’a vu la réalité : la terre qu’on quitte devient un nid de vipères. »

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Une trahison déguisée en plan stratégique

Segal va plus loin. Pour lui, si la sécurité n’était pas la véritable motivation du plan Sharon, alors l’objectif était purement politique : briser les colons. Désarmer un adversaire idéologique en le forçant à l’humiliation, au déracinement, à l’exil intérieur.

« Le but n’était pas de sécuriser Israël, mais de soumettre les « récalcitrants ». Le patient est mort, mais l’opération a réussi. »

À l’heure où les familles des victimes du 7 octobre enterrent encore leurs morts, à l’heure où les otages pleurent dans l’obscurité des tunnels, Segal appelle à un examen de conscience national. Car sans mémoire ni leçon, le pays risque de refaire les mêmes erreurs. En pire.


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