Samuel Sandler a été interviewé sur le site closermag.fr, suite aux attentats de novembre à Paris. Pour rappel, c’est le père et grand père d’une partie des victimes des attentats de Toulouse en 2012 .
Samuel Sandler a perdu son fils Jonathan, 30 ans et ses deux petits-fils Gabriel et Arieh, 5 et 3 ans, assassinés par Mohamed Merah, le 19 mars 2012 qui a dit agir ainsi pour soutenir les Palestiniens. Le terroriste a poursuivi dans la cour de l’école une fillette de huit ans, Myriam Monsonego, fille du directeur de l’école avant de l’abattre d’une balle dans la tête, puis il a blessé un adolescent avant de prendre la fuite.
La douleur ne semble pas moindre avec le temps :
« Plus le temps passe et plus leur absence est présente, confie Samuel Sandler. C’est un manque inimaginable. Je ne ferai jamais leur deuil ».
Son fils Jonathan, qui était professeur depuis un an dans cette école juive, et ses deux petits-fils, Gabriel et Arieh, attendaient le ramassage scolaire devant l’école juive Ozar-Hatorah à Toulouse quant ils ont été tués de plusieurs balles.
Ce drame a causé pour ce grand père une impossibilité de faire le deuil, tellement la douleur est encore là :
« J’aimerais savoir ce que mon fils a vu avant de mourir, si mes petits-enfants ont vu leur père mourir ou si c’est lui qui a vu ses enfants tomber. Je n’en sais rien et ça me travaille ».
Puis Mr Sandler a accusé les médias, qui humanisent les assassins au lieu de parler des victimes, et les entourage à chaque nouvel attentat en France :
« Jamais je n’aurais pensé qu’on pouvait encore assassiner des enfants juifs en France… Je ne peux pas considérer comme un être humain celui qui a été capable de tuer mon petit-fils de 3 ans, avec sa tétine dans la bouche et son goûter dans le cartable. Mais je n’ai jamais eu de haine. Ce que je ne veux pas, c’est qu’on oublie mon fils et mes petits-fils ».
« Le plus invivable, c’est d’entendre le nom de l’assassin mis en avant. On voit rarement le nom des victimes, alors qu’on voit en permanence l’assassin, on interviewe sa famille… Cela revient en boucle. Qu’on n’en parle plus ! ».
Il a tenu à saluer « l’action remarquable » de Latifa Ibn Ziaten, mère d’un militaire assassiné par le même meurtrier le 11 mars 2012 à Toulouse après avoir fondé l’association Imad ibn Ziaten en hommage à son fils. Samuel Sandler conclut : « Je pense qu’on ne peut pas tout mélanger. Il y a d’un côté les Musulmans et de l’autre quelqu’un qui n’était pas un être humain ».