Derrière la déclaration de l’Union européenne appelant à la lutte contre l’antisémitisme se cache une vaste enquête indiquant une forte augmentation de l’insécurité des Juifs en Europe.
Selon la Deutsche Welle et le Journal allemand « Bild », une enquête menée par l’UE auprès de 16 395 Juifs en Europe – non encore publiée officiellement – indique que 89 % des répondants ont ressenti une forte augmentation de l’antisémitisme au cours des cinq dernières années.
Selon les chiffres, 28 % ont déclaré avoir subi une attaque antisémite au cours de l’année écoulée. 38 % ont déclaré envisager d’émigrer en raison de la violence contre les Juifs, 85 % ont répondu que l’antisémitisme était le principal problème de leur pays de résidence.
Selon la presse française et allemande, l’enquête a été réalisée par une agence des droits de l’homme basée à Vienne, appelée « Agence des droits fondamentaux ». L’enquête a été menée dans 12 pays européens différents – 96 % des Juifs européens.
Une déclaration spéciale signée la semaine dernière par les ministres de l’intérieur de l’UE appelle à « une stratégie globale pour prévenir et combattre toutes les formes d’antisémitisme ». « Dans cette déclaration, le Conseil reconnaît que les communautés juives de certains pays de l’UE sont particulièrement vulnérables aux attaques terroristes après la recrudescence de la violence au cours des dernières années », indique le document.
Un sondage de CNN publié le mois dernier et interrogé 7 000 Européens a révélé une augmentation significative de la légitimation du « vieil » antisémitisme en Europe, ainsi que des préjugés selon lesquels les Juifs recherchent le pouvoir et l’argent. Plus du quart des personnes interrogées ont déclaré croire que les Juifs exerçaient une trop grande influence sur le monde des affaires et l’économie.
Vingt pour cent ont déclaré croire que les Juifs exerçaient une influence excessive dans les médias et la politique, et 20 % estimaient que l’antisémitisme était une réaction au « comportement des Juifs ».