Lâhistoire juive dans la ville syrienne dâAlep a pris fin ce mois dâOctobre 2016, quand un homme dâaffaires israĂ©lien et les rebelles modĂ©rĂ©s ont aidĂ© Ă faire sortir clandestinement du pays cette derniĂšre famille juive de Syrie. 3000 ans dâhistoire juive dans le nord de la Syrie a pris fin.
La famille Halabi a vĂ©cu en Syrie enfermĂ© Ă domicile pendant plus de quatre ans de guerre civile Ă Alep pour Ă©viter lâeffusion de sang selon un rapport du journal Telegraph de Grande-Bretagne.
Un rĂ©sident de New York, Yoni Halabi, fils de Mariam Halabi et frĂšre de Gilda et Sarah Halabi, a commencĂ© Ă sâinquiĂ©ter pour la sĂ©curitĂ© de sa famille et il est entrĂ© en contact avec un rabbin qui comme il le croyait pourrait lâaider.
Le rabbin contacta Moti Kahana, un homme dâaffaires israĂ©lien qui aide les rĂ©fugiĂ©s syriens, qui Ă son tour a contactĂ© les rebelles modĂ©rĂ©s de lâarmĂ©e syrienne libre. Ils ont dĂ©cidĂ© dâaider dans le sauvetage de cette famille juive de Syrie.
Des syriens envoyĂ©s par Kahana ont tapĂ© Ă la porte une nuit dâoctobre, et le dĂ©but du sauvetage a commencĂ© ⊠la famille a traversĂ© le terrain hostile, et les points de contrĂŽle de lâEtat islamique et al-QaĂŻda, avant dâarriver dans le sud de la Turquie et, Ă©ventuellement, Istanbul.Une fois Ă lâintĂ©rieur de la Turquie, la famille se rĂ©fugie dans la maison dâune femme syrienne palestinienne, qui leur a offert un refuge pour une nuit avant de pouvoir continuer Ă Istanbul.
Ils ont dâabord voulu aller Ă New York, pour ĂȘtre rĂ©unis avec Yoni Halabi. Mais Kahana les a informĂ©s quâil serait plus facile dâobtenir un visa pour IsraĂ«l.
Cela signifiait que Gilda Halabi, qui sâĂ©tait converti Ă lâislam quand elle a Ă©pousĂ© son mari Khalid, ne pouvait pas entrer en IsraĂ«l comme une immigrante, ni son mari ou ses enfants.
« Ils voulaient venir Ă New York, mais je pensais quâil Ă©tait plus facile pour eux dâaller Ă IsraĂ«l dâabord », a dĂ©clarĂ© M. Kahana.
« Alors mon contact mâa dit que les IsraĂ©liens ont pris la mĂšre et la fille, mais ont laissĂ© la fille mariĂ©e derriĂšre. JâĂ©tais tellement frustrĂ©. »
« Un Juif est toujours un Juif si sa mĂšre est juive. Je ne sais pas ce qui est arrivĂ©, mais il nây avait aucun moyen quâils rentrent en IsraĂ«l ».
Ils revinrent ensuite en Syrie, oĂč ils ont rĂ©sidĂ© dans des conditions incertaines, tandis que Mariam et Sarah Halabi se sont installĂ©s Ă Ashkelon.
« La famille nâest pas heureuse dâĂȘtre sĂ©parĂ©s », a dĂ©clarĂ© Kahana. « Gilda est en grand danger â les IsraĂ©liens prĂ©tendent quâelle est une musulmane et je suis sĂ»r que si Nusra ou Daesh savent quâelle est juive, la rĂ©alitĂ© sera diffĂ©rente », dit-il au Telegraph.
Ajoutant : « Assad ne sera pas heureux de les laisser voyager à nouveau ⊠ils vont veiller sur elle. »
LâAgence Juive prĂ©tend quâelle a fait ce quâelle pouvait pour aider la famille, mais, selon les rĂšgles de migration de lâAliya, les convertis ne sont pas admissibles.
Yigal Palmor, directeur des affaires publiques et des communications Ă lâagence, a dĂ©clarĂ© que Gilda et sa famille ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă demander un visa de touriste en IsraĂ«l avant de demander la rĂ©sidence, mais la famille a rejetĂ© lâidĂ©e. Il reproche Ă M. Kahana dâavoir attiré la famille de la Syrie avec la promesse quâil pourrait les amener aux Etats Unis.
« En vertu de la loi, elle Ă©tait admissible pour un autre type de visa. On lui a suggĂ©rĂ© de demander ce visa, mais elle a refusĂ©. Je ne peux que deviner quâelle voulait aller aux Ătats-Unis », a dĂ©clarĂ© M. Palmor.
« Si elle sâĂ©tait convertie au judaĂŻsme, elle aurait Ă©tĂ© admissible pour cet Aliyah, mais la conversion en Turquie Ă©tait illĂ©gale. Nous ne sommes pas impliquĂ©s dans cette mission, qui a Ă©tĂ© menĂ©e dâune maniĂšre que je voudrais appeler dâ incitation malhonnĂȘte ».
Les Juifs vivaient en Syrie depuis plus de 3000 ans, jusquâĂ un exode massif aprĂšs la crĂ©ation dâIsraĂ«l en 1948, et encore une fois dans les annĂ©es 1960. Les Halabis Ă©taient la derniĂšre famille juive restante Ă Alep.
M. Kahana, qui a grandi en IsraĂ«l, a dit quâil est motivĂ© pour aider les civils syriens par un sens du devoir envers les personnes persĂ©cutĂ©es de toutes les confessions.
« Nous disons toujours du peuple juif: âplus jamaisâ, se rĂ©fĂ©rant Ă la Shoah. Eh bien, cela se produit Ă nouveau, et cela se passe chez notre voisin ».
Il a néanmoins remercié les Syriens qui ont récupéré la famille Halabis pour leur bravoure. « Ce fut le peuple musulman, les Syriens, qui ont contribué à aider cette famille. Ils sont les héros. Moi je suis juste à New York. Je ne risquais ma vie », a-t-il dit.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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