Le ministre de la Défense s’est adressé hier (jeudi) aux habitants de Gaza en leur faisant une proposition « intéressante » (pour eux) : le retour des corps des soldats tombés Oron Shaul et Hadar Goldin et de trois citoyens détenus dans la ville, Abra Mengistu, Hisham al-Sayed et Juma Ibrahim Abu contre la démilitarisation de la bande de Gaza, par laquelle le Hamas appelle à la destruction d’Israël. En retour seront accordés aux Gazaouis des avantages considérables, tels que la construction d’un aéroport et d’un port maritime, des zones industrielles et la création de milliers d’emplois.
Le but de la demande de Liberman, annoncée sur le site arabe COGAT, est de faire pression sur les résidents de Gaza conte le Hamas. Le ministère de la Défense espère que de telles méthodes pourront aider à promouvoir le retour des corps de Oron Shaul et Hadar Goldin et les trois citoyens détenus par des groupes terroristes.
Selon lui : « Les habitants de Gaza comprennent que le retrait d’Israël de la bande de Gaza, au millimètre près, est une source de souffrance mais le Hamas ne le considère pas ainsi. Dès le moment où ils abandonneront les tunnels et les roquettes, nous investirons aussitôt. »
Liberman a également déclaré que, malgré l’escalade de la violence à la frontière de Gaza, Israël n’avait pas l’intention d’agir militairement dans la bande de Gaza. Cependant, il a ajouté que « toute provocation rencontrera une réponse puissante ». A propos des implications de la loi régissant les Palestiniens, Liberman a déclaré que « les implantations n’ont jamais été une barrière aux accords diplomatiques ou aux accords de paix ».
Le ministre de la Défense, qui habite dans l’implantation de Nokdim à proximité de laquelle vivent d’autres Palestiniens, dans un village sous autorité palestinienne, a ajouté : « Je vois depuis un certain nombre d’années des dizaines de Palestiniens vivant près de nous. Ils sont membres d’une communauté et nous avons une très bonne relation avec les Palestiniens ici dans la région … Nous sommes des gens ouverts et devons trouver la bonne formule pour les deux nations, non seulement pour survivre mais aussi pour prospérer. Lorsque vous concluez un accord avec quelqu’un, il ne fonctionnera pas si une seule partie en profite. Les deux parties doivent en bénéficier et sentir qu’elles ont fait un bon accord. »
Le Dr Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du mouvement de résistance islamique du Hamas, a répondu à la proposition et a dit : « Au ministre de la guerre « israélien » Avigdor Lieberman, qui a demandé la libération des prisonniers israéliens en échange de faire de Gaza la ville de Singapour, nous répondons que tant que tous les combattants de la résistance palestinienne de toutes les factions ne sortent pas de leur prisons, il n’est même pas envisageable de parler de la libération de soldats israéliens. »
Ajoutant : « Aujourd’hui si nous voulons faire de Gaza un nouveau Singapour, nous pouvons le faire sans vous et sans les proposition de Liberman. Il y a des détenus palestiniens qui sont maltraités dans les prisons israéliennes et cela nous semble plus important. »
Pour rappel, lors du dernier conflit armé dans la bande de Gaza en 2014, les Etats-Unis, le Koweït et Israël avaient ensemble proposé de mettre fin aux combats et d’investir plusieurs centaines de milliards de dollars pour transformer Gaza en un état offshore similaire à Singapour. Le Hamas avait purement et simplement refusé, sur injonction de son principal financier, le Qatar, ce qui avait eu pour principales conséquences de nombreuses vies humaines perdues et le maintien de la pauvreté à Gaza, nécessaire aux intérêts arabes pour y maintenir un climat d’extrême frustration sociale et de violence permettant d’y entretenir le terrorisme dirigé contre Israël.