L’ONG basée à Haïfa du nom de Adalah (Justice en arabe), (droits humains et centre juridique), se bat dans ce qu’elle appelle une interdiction imposée aux citoyens arabes en raison de la loi religieuse juive interdisant la consommation de produits à base de pain et de levain pendant les fêtes de Pessah.

Adalah exige qu’Israël cesse l’interdiction « de mettre des produits de pain au levain dans les hôpitaux pendant les vacances de Pessah ».

« Cette interdiction impose aux citoyens arabes d’Israël une loi religieuse juive interdisant la consommation de produits de pain au levain pendant Pessah », proteste l’ONG.

Selon l’avocat d’Adalah, Sawsan Zaher, le groupe a reçu une première plainte de trois Israéliens arabes hospitalisés au centre médical HaEmek où, selon Zaher, le responsable de l’hôpital recherchait en fait un homme arabe qui venait rendre visite à sa femme en lui apportant du pain. Les produits hamets ont été enlevés et il a mangé des matsots avec sa femme.

Selon une source (nous avons parlé dans un autre hôpital vers le nord qui dessert une population mixte), le ministère de la Santé publie en avance toutes les instructions pour Pessah en ce qui concerne la préparation de la cuisine publique pour les fêtes et la prévention de la présence de produits à base de pain. Cependant, notre source a affirmé catégoriquement que personne dans son établissement ne songerait à contester un visiteur qui viendrait avec du hamets.

Les lois juives concernant « l’hébergement » du hamets dans un environnement sont sensiblement différentes des lois relatives à la cacheroute sur les produits non-casher qui ne doivent pas dépasser un minimum quantitatif ou avoir une influence qualitative sur les aliments casher pour présenter un problème, alors que la présence de hamets n’est pas limitée. De cette façon, un non-Juif qui apporte avec lui du pain dans un environnement sans hamets amène du hamets pour tout le monde.

Pour rappel, cette même ONG a farouchement condamné en février la nouvelle « loi du Muezzin » en Israël, qui a entrepris de réduire la nuisance sonore des appels musulmans à la prière sur les non-musulmans : « Le véritable objectif de la loi est d’empêcher des appels à partir des haut-parleurs des mosquées : les premières versions du projet de la loi indiquaient explicitement que les citoyens souffraient en raison du bruit causé par les muezzins dans les mosquées. »

En outre, les auteurs de projet de loi ont appliqué cette loi aux maisons de culte musulmanes seulement, laissant les autres lieux de culte. Les mosquées sont les seuls lieux de culte qui utilisent des systèmes de haut-parleurs entre les heures de 23 h 00 et 07 h 00.

Adalah note que le groupe a entrepris des efforts pour renverser l’interdiction pour les Arabes israéliens apportant du pain dans les hôpitaux gérés par le gouvernement.

Zaher a noté qu’en 2016 la politique était pratiquée au centre Rambam de Haïfa et que cette année les centres Carmel et HaEmek à Afula avaient appliqué une politique similaire.

Ce rapport a été écrit ce vendredi et nous n’avons pas pu obtenir une réponse des hôpitaux israéliens en question (les bureaux du porte-parole ont été fermés).

Dans une lettre envoyée à Zaher ce jeudi au procureur général Avichai Mandelblit et ministre de la Santé Yaakov Litzman, l’avocat a noté que c’était une « politique systémique mise en œuvre chaque année ».

Créée en novembre 1996, Adalah « travaille pour promouvoir et défendre les droits des citoyens arabes palestiniens d’Israël, ainsi que les Palestiniens vivant dans le territoire palestinien occupé ».

Son budget annuel pour 2014 était de 1,4 million de $ grâce à des donateurs privés et gouvernementaux en Belgique, l’Allemagne, le Département fédéral des Affaires étrangères suisse, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni et l’Union Européenne.