Il y a six ans, la station de tĂ©lĂ©vision par satellite israĂ©lienne Yes a proposĂ© une sĂ©rie sur la poursuite dâun cerveau terroriste du Hamas. Une grande partie des films seraient en langue arabe, avec peu de musique pour un public hĂ©breu, et de nombreux IsraĂ©liens dĂ©jĂ engourdis au conflit palestinien.
âQui allait regarder une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e axĂ©e sur ça ?â demande Dganit Atias-Gigi, qui supervise les sĂ©ries  pour le rĂ©seau.
Pourtant, elle a trouvĂ© les personnages â palestiniens et israĂ©liens â richement texturĂ©s, et pas seulement des caricatures. Atias-Gigi a approuvĂ© la sĂ©rie, Fauda (qui veut dire âchaosâ en arabe), et la sĂ©rie est devenue lâune des plus rĂ©ussie de Yes. En dĂ©cembre, la sĂ©rie a Ă©tĂ© reprise par Netflix Inc., qui en fait lâĂ©loge. âQuand jâai vu comment les deux cĂŽtĂ©s ont rĂ©pondu, ma rĂ©action Ă©tait âWow â, dit Atias-Gigi.
Au cours des derniĂšres annĂ©es, des rĂ©seaux Ă travers le monde ont amassĂ© des dizaines de sĂ©ries originaires dâIsraĂ«l-Homeland, ce qui reprĂ©sente pour le pays, plus de 8 millions parmi les meilleurs producteurs mondiaux de spectacles. âIsraĂ«l est  le meilleurâ, dit Walter Iuzzolino, qui dirige un service de diffusion britannique de spectacles Ă©trangers appelĂ© Walter Presents.
âLeurs choses sont Ă©motionnellement poignantes, tridimensionnelles, et jamais ennuyeusesâ.
Ă bien des Ă©gards, la rĂ©putation dâIsraĂ«l en tant que nation de dĂ©marrage high-tech (pensez Ă Check Point, Waze et Mobileye) rejoint aussi la tĂ©lĂ©vision. Comme les entreprises de technologie israĂ©liennes, les producteurs comme Yes, Keshet et Hot doivent aller au-delĂ de leur petit marchĂ© domestique pour gagner de lâargent.
Ils ont donc adoptĂ© plusieurs de ces mĂȘmes techniques Ă faible budget et ont fait appel Ă des cultures dâimmigrants dâorigine israĂ©lienne et riches en idĂ©es.
Keshet, la plus grande maison de production dâIsraĂ«l, a ouvert ses bureaux Ă Los Angeles, Ă Londres, Ă Hong Kong et Ă Mexico pour vendre des spectacles, aider Ă crĂ©er des adaptations Ă©trangĂšres et, rĂ©cemment, produire des Ă©missions originales Ă lâĂ©tranger. Deux coproductions amĂ©ricaines de Keshet viennent dâĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©es : The Brave on NBC, des agents dâopĂ©rations spĂ©ciales secrets des Ătats-Unis et Wisdom of the Crowd sur CBS, sur le crĂ©ateur dâun site Web de crowdsourcing qui lâutilise pour rĂ©soudre le meurtre de sa fille.
âHollywood voit de plus en plus en IsraĂ«l un grand laboratoireâ, explique Hagai Levi, qui a créé In Treatment for Israelâs Hot et The Affair pour Showtime. Il travaille actuellement sur une coproduction entre Keshet et HBO intitulĂ©e Flesh of Our Flesh, au sujet de lâĂ©tĂ© 2014, lorsque des jeunes juifs ont Ă©tĂ© enlevĂ©s et assassinĂ©s et IsraĂ«l a dĂ©butĂ© une guerre Ă Gaza.(Tsouk Etan)
LâintĂ©rĂȘt de HBO pour la sĂ©rie de Levi montre des Ă©vĂ©nements intensĂ©ment locaux, tirĂ©s en hĂ©breu et en arabe qui met en Ă©vidence la faim mondiale croissante pour de nouveaux types de divertissement. Cela a stimulĂ© la crĂ©ation de programmes dont peu ont cru pouvoir trouver un public soit en IsraĂ«l, soit Ă lâĂ©tranger. âLa tĂ©lĂ©vision a soudainement commencĂ© Ă faire face Ă lâidentitĂ© israĂ©lienne en partie Ă cause de ce marchĂ© Ă lâĂ©trangerâ, explique Moti Gigi, professeur de communication au Sapir College dans le sud dâIsraĂ«l.
La tendance sâinscrit dans le modĂšle Ă©conomique en Ă©volution pour la tĂ©lĂ©vision. LĂ oĂč il y avait une poignĂ©e de rĂ©seaux avec des machines Ă sous limitĂ©es et des spectacles sĂ©curisĂ©s sponsorisĂ©s par les annonceurs, aujourdâhui, comme Netflix, Amazon.com et Hulu, câest un modĂšle trĂšs diffĂ©rent pour gagner de lâargent. âVous nâavez plus besoin de 10 millions de personnes pour que ce soit un succĂšsâ, a dĂ©clarĂ© Peter Traugott, prĂ©sident de la programmation scĂ©narisĂ©e chez Keshet Studios Ă Los Angeles.
Il y a vingt ans, les rĂ©seaux nâĂ©taient guĂšre ouverts aux styles non britanniques, et encore moins Ă quelquâun qui ne parle pas anglais. La romance amĂ©ricaine avec la tĂ©lĂ©vision israĂ©lienne a commencĂ© il y a douze ans avec In Treatment. Rick Rosen, responsable de la tĂ©lĂ©vision pour William Morris Endeavor, a reçu un appel de Levi au sujet de la sĂ©rie, sur un psychanalyste israĂ©lien traitant des patients qui a laissĂ© tomber des bombes sur Gaza et une boulimique coquette intĂ©ressĂ©e davantage par le lit de son thĂ©rapeute que son canapĂ©.
Les problĂšmes Ă©taient universels, dit Rosen, et les personnages convaincants. Le spectacle a Ă©tĂ© adaptĂ© pour lâĂ©cran amĂ©ricain â Gabriel Byrne qui a jouĂ© le thĂ©rapeute.
Quelques annĂ©es plus tard, Rosen a rencontrĂ© Avi Nir, chef de la direction de Keshet. âIl a Ă©levĂ© Gilad Shalitâ, se souvient Rosen, se rĂ©fĂ©rant Ă un soldat israĂ©lien dĂ©tenu en captivitĂ© par le Hamas pendant cinq ans. âPourquoi lâont-ils laissĂ© partir ? Et si quelquâun comme lui Ă©tait complice ? Travailler pour lâennemi ? âCâĂ©tait la genĂšse dâun spectacle appelĂ© Prisoners of War. Rosen a pensĂ© que le concept pourrait fonctionner aux Ătats-Unis, et le rĂ©sultat Ă©tait Homeland.
Homeland, parle dâune unitĂ© dâinfiltration israĂ©lienne dans la « Cisjordanie occupĂ©e » qui poursuit un leader du Hamas, et ont cru lâavoir tuĂ©. Les commandos sont reprĂ©sentĂ©s comme imparfaitement imparfaits, avec une profonde connaissance et une affection pour lâarabe et lâislam. Les crĂ©ateurs de lâĂ©mission, Avi Issacharoff et Lior Raz, ont basĂ© le spectacle sur leurs expĂ©riences dans une unitĂ© de Tsahal. Leur capacitĂ© Ă parler lâarabe et leur connaissance de la sociĂ©tĂ© palestinienne ont contribuĂ© Ă donner lâauthenticitĂ© de la sĂ©rie et Ă gagner les fans en IsraĂ«l, en JudĂ©e Samarie et ailleurs au Moyen-Orient.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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