L’Iran aurait éliminé deux joueurs de son équipe nationale de football après avoir joué contre une équipe israélienne.

Haji Safi et Masoud Shojaei jouent pour le club de football grec Panionios, qui a participé la semaine dernière à l’équipe israélienne Maccabi Tel Aviv lors d’une ligue de qualification de l’Europe League en Grèce. L’équipe grecque a perdu.

‘Shojaei et Haji Safi n’ont plus leur place dans l’équipe nationale de football de l’Iran parce qu’ils ont traversé la ligne rouge du pays’, a déclaré le ministre adjoint des sports Mohammad Reza Davarzani à la télévision d’Etat, selon l’agence de presse française AFP.

Davarzani a reconnu qu’au cours du tour précédent, les joueurs avaient refusé de voyager avec leur équipe pour jouer en Israël en dépit de la «pression».

‘Bravo à Masoud Shojaei et Ehsan Haji Safi qui ont battu le tabou de ne pas jouer aux matches contre les athlètes israéliens ‘, a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères sur son compte Twitter en langage farsi, selon les rapports.

Des milliers d’iraniens ont fait appel aux médias sociaux à la fédération mondiale du football pour punir l’Iran pour l’interdiction de deux athlètes.
Cette décision a incité des milliers de locuteurs perses, y compris les Iraniens vivant en République islamique ou au-delà, à demander à la fédération de football de la FIFA d’imposer des sanctions à l’Iran pour cette décision selon Omid Memarian, un journaliste basé à New York.

Sur Twitter, sous le hashtag NoBan4OurPlayers, un utilisateur Ajib Zade a écrit que ‘les joueurs devraient être libres de choisir contre qui jouer ‘. Mais Vali Nasr, un célèbre analyste et érudit du Moyen-Orient né en Iran, a soutenu que les joueurs iraniens qui étaient effectivement contraints par contrat à jouer contre les athlètes israéliens dans le cadre de leur engagement pour l’équipe grecque et ne devraient donc pas être punis par l’Iran.

‘Les joueurs de football professionnels ne sont pas des acteurs souverains mais des employés de leurs clubs’, a-t-il écrit sur Twitter. Mahbod Ba, un utilisateur de Twitter qualifié d’érudit d’art basé à Téhéran, a été parmi les milliers de personnes qui ont marqué la FIFA sur le réseau social en demandant ‘d’interdire l’équipe nationale iranienne’ en réponse à l’interdiction imposée aux deux stars du football.

Le gouvernement iranien ne reconnaît pas l’état d’Israël et n’a pas de liens officiels avec le pays, ce que les responsables iraniens ont à maintes reprises promis de détruire. Une règle de longue date du gouvernement islamique du pays interdit aux athlètes iraniens de concurrencer les athlètes israéliens dans tout concours ou tournoi, y compris les Jeux olympiques.

Les critiques en Iran disent que l’interdiction de faire concurrence contre Israël a entravé le développement des athlètes iraniens, les obligeant à perdre ou à sortir des compétitions dans lesquelles ils pourraient être confrontés à des athlètes israéliens. Mais les hard-liners dans la république insistent sur le fait que l’idéologie dépasse les sports.

L’année dernière, l’olympienne iranienne Alireza Khojasteh s’est retirée de la compétition de judo aux Jeux de Rio, en citant des raisons personnelles. On pense généralement qu’elle l’a fait pour éviter la possibilité de faire face à une adversaire israélienne.

Le Parlement iranien, lors d’une réunion spéciale du comité de la politique étrangère dimanche, avait déjà dénoncé les deux footballeurs.

‘S’entendre de jouer à un jeu contre les athlètes d’un régime qui a donné à l’humanité autre chose que l’occupation, le meurtre, l’agression et la trahison est irrespectueux des droits de milliers de martyrs et de personnes déplacées et affectées par le régime sioniste occupant’ selon le porte-parole du comité, Hossein Naghavi-Hosseini, à l’agence de presse Mehr.