De plus en plus de gens en majorité de Russie sont ajoutés dans la liste noire des tribunaux rabbiniques en Israël stoppant ainsi les futurs mariages

Le Rabbinat en chef ajoute des centaines de personnes chaque année sur deux listes noires de citoyens qui par la suite ne pourront eux et leurs enfants se marier en Israël.

Il y avait 6 787 personnes sur ces listes en mai 2017, le nombre augmenta chaque annĂ©e, selon les donnĂ©es obtenues par le groupe de conseil et de lobbying des services religieux de l’ITIM par l’intermĂ©diaire d’un ordre de libertĂ© d’information Ă  l’Administration des tribunaux rabbiniques.

Ces listes noires croissantes ont créé le choc pour ces citoyens qui s’identifient et se croient juifs suite Ă  la dĂ©cision des tribunaux principaux du Rabbinat en IsraĂ«l. Le nombre croissant de citoyens qui sont ajoutĂ©s Ă  ces listes noires semble provenir d’une approche de plus en plus rigide par le rabbinat et les tribunaux rabbiniques quant Ă  la façon de dĂ©terminer le statut juif d’une personne, notamment en ce qui concerne les citoyens de l’ex-Union soviĂ©tique.

Cependant, l’administration des tribunaux rabbiniques rejette l’affirmation d’ITIM selon laquelle elle est trop rigide dans son approche et affirme que lorsqu’elle dĂ©couvre qu’une personne n’est pas juive, elle a une obligation religieuse et morale de l’empĂȘcher d’épouser les citoyens juifs.

Un fonctionnaire des tribunaux rabbiniques a Ă©galement notĂ© que la majoritĂ© des personnes que l’ITIM a soulignĂ© qui sont ajoutĂ©es aux listes noires ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©es Ă  ne pas ĂȘtre dĂ©finitivement juives et que seule une petite minoritĂ© pourrait ĂȘtre juive mais incapable de le prouver. ConcrĂštement, le processus commence lorsqu’un membre du public s’approche du rabbinat ou des cours religieux pour s’inscrire au mariage, ou parfois pour commencer les procĂ©dures de divorce. Lors de l’inscription au mariage, les citoyens, en particulier ceux de l’ex-Union soviĂ©tique, sont frĂ©quemment dĂ©signĂ©s dans les tribunaux rabbiniques pour mener un processus de clarification du statut juif dans lequel les enquĂȘteurs examinent leur documentation et d’autres preuves de leur statut juif.

Au cours des six derniĂšres annĂ©es, un nombre croissant de personnes ont Ă©tĂ© incapables de prouver de maniĂšre satisfaisante leur statut juif aux tribunaux rabbiniques et sont placĂ©s dans la liste « De clarification du statut juif » ou ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s purement et simplement pour ĂȘtre non juifs et sont placĂ©s dans la liste « PrĂ©vu de se marier ». Si les gens sont sur la liste « PrĂ©vu de se marier », ni eux ni leurs enfants ne pourront jamais se marier en IsraĂ«l. Si les gens sont inscrits dans la liste des obligations de clarification du statut juif, cela signifie qu’ils n’ont pas Ă©tĂ© en mesure de convaincre l’enquĂȘteur de leur judaĂŻsme et, selon toute vraisemblance, ils ne pourront jamais se marier en IsraĂ«l.

Il y a eu une augmentation de 100% du nombre de citoyens sur la liste des nĂ©gociations requises et une augmentation de 450% du nombre de personnes rejetĂ©es comme non juives par les tribunaux rabbiniques de 2011 et 2016, selon les chiffres de la Cour rabbinique obtenus par ITIM. Non seulement ces personnes mettent-elles sur la liste noire, mais aussi leurs parents maternels, y compris les enfants, les frĂšres et sƓurs, les cousins, les tantes et les oncles. Jusqu’en dĂ©cembre dernier, ces parents seraient ajoutĂ©s sommairement Ă  la liste des obligations de clarification tout en Ă©tant informĂ©s qu’ils pouvaient venir Ă  la Cour rabbinique s’ils le voulaient pour contester la dĂ©cision. Dans certains cas, plus de 10 personnes ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es aux listes noires aprĂšs que les clarifications juives d’un parent maternel ont fini avec un rejet.

Ce qui rend la situation encore plus extraordinaire, c’est que certains de ceux qui ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă  la liste ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mariĂ©s par l’intermĂ©diaire du Rabbinat en chef, ce qui signifie que les registraires et les rabbins de l’État dans le passĂ© les ont jugĂ©s juifs. L’ITIM a commencĂ© Ă  recevoir des appels de citoyens qui ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă  ces listes noires en 2014 et affirme que le problĂšme est devenu de plus en plus grave. Le groupe a maintenant dĂ©posĂ© une requĂȘte auprĂšs de la Haute Cour de justice pour mettre un terme Ă  la pratique des tribunaux rabbiniques d’ouvrir des enquĂȘtes sur le statut juif des citoyens qui ne les ont pas demandĂ©es.

Dans un cas rĂ©cent traitĂ© par l’organisation, quatre membres d’une famille Ă©largie ont Ă©tĂ© placĂ©s sur la liste noire du rabbinat aprĂšs qu’un cousin maternel a cherchĂ© Ă  s’inscrire au mariage mais dont la preuve de l’identitĂ© juive a Ă©tĂ© rejetĂ©e par l’enquĂȘteur des tribunaux rabbiniques. Trois de ces membres de la famille s’étaient dĂ©jĂ  mariĂ©s en IsraĂ«l par l’entremise du rabbinat en chef, ce qui signifie que leur statut juif avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© approuvĂ© par les agents d’enregistrement du mariage et les responsables des rabbinats.

Le cousin qui a cherchĂ© Ă  s’inscrire au mariage a prĂ©sentĂ© son certificat de naissance ukrainien original, qui a donnĂ© sa nationalitĂ© en tant que juif, aux tribunaux rabbiniques, mais l’enquĂȘteur soupçonnait son statut et a envoyĂ© le document pour ĂȘtre examinĂ© professionnellement pour dĂ©terminer s’il s’agissait d’une fraude. Les rĂ©sultats ont montrĂ© que le document Ă©tait un certificat de naissance ukrainien original et authentique. Non satisfait, l’enquĂȘteur a recherchĂ© l’acte de naissance original de la grand-mĂšre de l’homme et a dĂ©couvert qu’il a Ă©numĂ©rĂ© sa mĂšre en tant que biĂ©lorusse et mariĂ©e Ă  un homme biorien non juif.

À la lumiĂšre de cela, l’enquĂȘteur a dĂ©cidĂ© de placer l’homme en question sur la liste noire, avec son cousin et ses deux tantes, ainsi que leurs proches parents maternels. Il a pris cette mesure, en dĂ©pit du fait que les deux tantes et un oncle avaient tous une documentation originale de l’ùre soviĂ©tique qui les identifiait comme juives, et en dĂ©pit du fait qu’il aurait Ă©tĂ© Ă©trange pour trois gĂ©nĂ©rations de continuer Ă  figurer en tant que Juif si ce n’était pas en fait le cas. NĂ©anmoins, dans un seul cas, 12 citoyens ont Ă©tĂ© mis sur la liste noire du rabbinat, ce qui les interdit de se marier en IsraĂ«l.

Les responsables de l’ITIM affirment qu’il pourrait y avoir de nombreuses raisons pour lesquelles l’arriĂšre-grand-mĂšre Ă©tait classĂ©e comme biĂ©lorusse au lieu de juive, soulignant que la documentation soviĂ©tique ne figurait qu’une seule nationalitĂ©, ce qui signifie que l’arriĂšre grand-mĂšre aurait pu ĂȘtre Ă  la fois biĂ©lorusse et juive. L’avocat de l’ITIM, Elad Caplan, souligne qu’il Ă©tait possible que le commissaire soviĂ©tique qui enregistre l’arriĂšre grand-mĂšre quand elle a dĂ©mĂ©nagĂ© de la BiĂ©lorussie Ă  l’Ukraine au dĂ©but du 20e siĂšcle n’ait peut-ĂȘtre parlĂ© qu’avec son mari non-juif. Tout le possible est que le greffier a Ă©tĂ© soudoyĂ© pour obscurcir l’identitĂ© de l’arriĂšre-grand-mĂšre ou que le greffier a simplement Ă©crit une seule de ses deux identitĂ©s nationales puisque la documentation soviĂ©tique ne permettait qu’une seule nationalitĂ© d’ĂȘtre enregistrĂ©e.

Caplan soutient Ă©galement qu’il serait insaisissable de savoir pourquoi les tantes et les cousins ​​de l’homme en question auraient reçu le statut de nationalitĂ© juive dans leur documentation originale s’ils n’étaient pas en fait des juifs.

Le directeur de ITIM Rabbi Seth Farber souligne la dĂ©termination de la codification centrale de la loi juive, le Shulhan Aruch , concernant le statut juif comme preuve que c’est le rabbinat principal qui s’écarte de la pratique juive normative en jetant des indices sur l’identitĂ© de milliers d’IsraĂ©liens citoyens.

« Le Shulhan Arouh dit clairement : «Toutes les familles ont la prĂ©somption d’ĂȘtre kosher et on peut se marier avec elles a priori», puis dĂ©clare explicitement que toute personne qui a habituellement interrogĂ© l’identitĂ© juive des autres est lui-mĂȘme suspect », cite Farber.

En effet, le Shulhan Aruch dĂ©clare : «Quiconque dĂ©sĂ©quilibre toujours les autres, par exemple, s’il vilipende les autres familles ou les individus et dit qu’ils sont illĂ©gitimes, nous soupçonnons qu’il est illĂ©gitime. S’il dit qu’il y a des esclaves, nous le soupçonnons d’ĂȘtre un esclave, car tous ceux qui disqualifient le font sur la base de leur propre tache « .

Inutile de dire que le rabbin Eliyahu Maimon, responsable du DĂ©partement du statut personnel et du DĂ©partement des clarifications juives de l’Administration des tribunaux rabbiniques, voit les choses diffĂ©remment en commençant par observer que les juges rabbiniques des tribunaux connaissent Ă©galement les dĂ©terminations de Shulhan Aruch sur ces problĂšmes. Plus important encore, il dit qu’il ne peut pas ignorer les faits lorsqu’ils sont rĂ©vĂ©lĂ©s. « S’il y a quelqu’un devant moi que je dĂ©couvre n’est pas juif, il faut lui dire. Ce n’est pas juste et pas logique de ne pas lui dire qu’il n’est pas juif « , explique Maimon.

Il insiste Ă©galement sur le fait que les tribunaux rabbiniques ne cherchent pas activement des personnes qui pourraient ne pas ĂȘtre juives, disant que ce n’est que lorsque le parent d’une personne cherche Ă  s’inscrire au mariage et que des problĂšmes sont dĂ©couverts avec son statut juif selon lequel des enquĂȘtes supplĂ©mentaires sont ouvertes. Maimon insiste Ă©galement sur le fait que les enquĂȘtes de son dĂ©partement sont professionnelles, exhaustives et rĂ©alisĂ©es par des experts du domaine qui se rendent dans les pays concernĂ©s et utilisent les archives nationales pour retrouver et vĂ©rifier la documentation de l’ùre soviĂ©tique. InterrogĂ© sur la façon dont les fonctionnaires de Rabbinat ont dĂ©jĂ  approuvĂ© le statut juif d’un homme pour le mariage alors que les fonctionnaires actuels rĂ©voquent ce mĂȘme statut, Maimon affirme que le ministĂšre a «dĂ©veloppĂ© de nouveaux outils» pour enquĂȘter plus attentivement sur le record historique.

« Nous ne pouvons pas dire que nous allons fermer les yeux et dire que ces outils n’existent pas. Ces outils existent et nous devons les utiliser « , explique Maimon. « La loi juive va de la perspective de la rĂ©alitĂ© actuelle. Vous devez agir au sein de votre gĂ©nĂ©ration en fonction de vos faits. Ce qui a Ă©tĂ© fait il y a 50 ans a Ă©tĂ© fait bien, et nous ne les vĂ©rifions pas. Ce qu’ils ont jugĂ©, ils l’ont statuĂ©. « Lorsque les membres de la famille s’immiscent Ă  cause d’un parent qui a eu une enquĂȘte de clarification juive et il devient clair qu’il n’est pas juif, et ceux qui Ă©taient dĂ©terminĂ©s Ă  ĂȘtre juifs ne sont pas juifs, il y a eu une erreur ! Peut-on dire : ‘D’accord, on ne va pas regarder l’erreur ?’ « 

NĂ©anmoins, le Farber d’ITIM insiste sur le fait que les pratiques des tribunaux rabbiniques mettent en danger les droits de plus d’un million de citoyens israĂ©liens venus de l’ex-Union soviĂ©tique et trouvent maintenant leur statut juif sous de sĂ©rieux doutes.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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2 Commentaires

  1. Ceux qui en 1990 on fait venir plus de 60% de non-juifs parmi les 900000 immigres de l’ex URSS ont sur la conscience et sur leur dos des milliers de faux mariages et fausses conversions.
    C’est cela quand on fait passer la soit distante sĂ©curitĂ© militaire avant les propres lois du judaĂŻsme!!