Quelle est la stratégie palestinienne sans négociations ?

Alors, que prévoient-ils faire?

Mahmoud Aloul, vice-président du Fatah, donne une interview qui est reproduite sur la page Facebook du Fatah et Al Quds. Et même s’il n’est pas entré dans les détails, il semble que les Palestiniens poursuivent à peu près leur stratégie des dernières années.

Aloul dit que les dirigeants palestiniens ont passé en revue les actions de toutes les administrations américaines précédentes, et décidé que tous y compris Obama étaient vraiment pro-Israël et n’avaient aucun intérêt à aider les Palestiniens à obtenir un Etat.

L’illusion continue d’être la politique palestinienne officielle.

Aloul insiste cependant sur le fait que la solution à deux États est la seule envisagée. Même si l’Autorité palestinienne se dissout.

“Nous ne nous faisons aucune illusion sur le fait que les Etats-Unis peuvent travailler pour la paix”, a déclaré M. Aloul. “Nous nous sommes lavés les mains des Etats-Unis sur ce sujet, et aujourd’hui nous cherchons un moyen d’atteindre la liberté de notre peuple et de mettre fin à l’occupation, c’est la base.” Nous en avons marre des Etats-Unis, et c’est pourquoi nous nous dirigeons aujourd’hui vers l’Union européenne et les Nations Unies, nous allons dans le monde pour construire une référence internationale alternative et travailler à l’élaboration d’une conférence internationale . “

C’est le point crucial de la stratégie palestinienne – utiliser l’UE et l’ONU pour faire pression sur Israël afin qu’il leur accorde un État dans 100 % des territoires de la Ligne verte sans compromis ni promesses. Ce qui est à peu près ce qu’ils faisaient depuis quelques années, parce que l’idée de compromis est un anathème.

Qu’en est-il des nations arabes qui essaient d’établir des relations plus étroites avec Israël ? La réponse d’Aloul montre que les dirigeants palestiniens ont presque renoncé à convaincre les dirigeants arabes autrement :

Q: Si l’Égypte et l’Arabie Saoudite élaborent un plan de paix régional, que faites-vous ?
A: Nous ne ferons rien. Notre décision est claire. Nous ne voulons jamais étendre le front de nos ennemis. Notre principal ennemi est l’occupation israélienne et la politique américaine qui la préconise. Nous n’avons pas d’autre ennemi. Nous cherchons à avoir des relations positives avec tous, avec notre nation arabe et avec le monde. Si les nations arabes ont une autre position sur notre cause, nous la laissons à leur peuple et n’ouvrons pas de bataille avec elles.

Aujourd’hui, les Palestiniens sont maintenant plus convaincus du soutien des Européens que de leurs camarades arabes.

C’est la stratégie «brûlez vos ponts».

Les Palestiniens parient que la question démographique combinée au BDS et à la pression politique de l’UE fera qu’Israël se rendra sans que les Palestiniens aient à faire de compromis. Bien sûr, ils ne négocieront pas – ils ne veulent pas faire de concessions.

Les États arabes se sont réveillés il y a des années au fait que leurs investissements dans l’entreprise palestinienne ont été un gaspillage d’argent. Leur soutien depuis lors a été vocal et symbolique, mais pas très concret.

L’Amérique arrive à la même conclusion.

Concernant l’AP, il faudra parier que l’UE ne fera pas la même chose dans les prochaines années, c’est un sacré pari.