Un haut responsable du Fatah a déclaré lundi, lors d’un rassemblement du Hezbollah au Liban, que les Arabes devraient engager un dialogue avec l’Iran en raison de la menace que la République islamique fait peser sur Israël.
Abbas Zaki, membre chevronné de la faction dirigeante palestinienne du Fatah et ancien ambassadeur de l’Autorité palestinienne au Liban, a fait ces commentaires lors d’un événement à Beyrouth commémorant le diplomate iranien Mohammed Saleh al Husseini, tué dans une embuscade dans la capitale libanaise au début des années 1980.
Des sources de sécurité libanaises ont déclaré à l’époque qu’ils croyaient que le responsable iranien avait été tué par des agents irakiens.
Zaki, dont les points de vue ne correspondent pas toujours à ceux de la direction du Fatah, était le principal représentant palestinien à l’événement du Hezbollah. Il a participé à l’événement assis à côté du Secrétaire général adjoint du Hezbollah, soutenu par l’Iran, Cheikh Naim Qassem.
Le groupe terroriste basé au Liban est soutenu par l’Iran et a juré la destruction d’Israël.
Les dirigeants du Fatah ont par le passé accusé l’Iran de s’ingérer dans les affaires intérieures des Palestiniens en fournissant une aide financière et militaire à son rival, le Hamas.
Dans son discours, Zaki, membre du Comité central du Fatah, a appelé à un dialogue arabo-iranien « sur la base de bons voisins ».
L’Iran, a-t-il noté avec approbation, est devenu une menace majeure pour Israël.
Zaki a accusé les Etats-Unis « et ses esclaves » de travailler pour transformer le conflit israélo-arabe en un conflit entre les musulmans sunnites et les chiites. Ces tentatives, a-t-il souligné, ne détourneront pas les Palestiniens et les Arabes de leur lutte avec Israël.
Le haut responsable palestinien a fustigé la décision du président américain Donald Trump, le 6 décembre, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, qualifiant cette attaque d’ « attaque non seulement contre les Palestiniens, mais aussi contre la dignité et la fierté arabes ».
Zaki a appelé les pays arabes à envisager de relancer le Traité de défense commun de 1950. Le pacte considère toute agression armée faite contre un ou plusieurs des membres de la Ligue Arabe comme dirigée contre eux tous. Il faut que les membres de la ligue prennent, individuellement et collectivement, toutes les mesures disponibles pour repousser l’agression.
La renaissance de l’accord de défense permettrait aux Arabes de quitter la voie de la «trahison», a expliqué Zaki. Il a également exprimé sa crainte que les Arabes continuent à faire preuve d’apathie face aux menaces croissantes et aux « conspirations dirigées par les Etats-Unis » contre eux.
Zaki a déclaré que toute attaque militaire israélienne contre le Hezbollah serait une « attaque contre le Liban et la Palestine et tous les sites sacrés islamiques et arabes ».
Les propos de Zaki ont été rapportés par le site Internet de la chaîne de télévision Al Mayadeen, affiliée au Hezbollah.
Qassem, le commandant en second du Hezbollah, a déclaré dans un discours qu’Israël était la source de tous les troubles dans la région.
« Notre région s’est noyée dans les guerres, les troubles et l’instabilité depuis 70 ans à cause de l’entité sioniste », a-t-il accusé.
Qassem a également accusé les Etats-Unis de chercher à « saper la volonté et l’unité » du peuple libanais en menaçant plus de sanctions contre le Hezbollah.