Contre toutes attentes, les immigrants qui viennent des localités de peuplement en Judée et Samarie, éprouvent moins difficultés par rapport à ceux des grandes villes et les taux de retour sont moindres. Comment cela se fait-il ?
Étonnamment, ce sont ceux qui avaient un style de vie parisien ou marseillais, qui adoptent une vie complètement différente et quittent leur villa pour une caravane en Judée-Samarie.
Depuis quatre ans, la communauté au sein du Conseil régional de Shomron est composée de 44 familles, immigrées de France.
Yael Touboul, une résidente de Kedumim, a immigré de France il y a 32 ans à l’ âge de 15 ans. « Nous ne nous demandions pas ce que l’État pouvait nous donner, mais plutôt ce que nous pouvions donner à l’État » a-t-elle dit sur le média Mekor Rishon.
Jusqu’à récemment, elle travaillait comme consultante au ministère de l’Intégration afin d’accompagner des familles d’immigrés de France à Netanya.
« Il y a une grande différence entre ceux qui choisissent de venir à Netanya et ceux qui viennent en Samarie » dit-elle. « Ceux qui viennent dans une localité sont des gens qui préparent leur Aliya, même en étant à l’étranger, et qui n’envisagent pas de ne pas travailler. Ce sont des gens qui savent ce qu’ils veulent, qui examinent les possibilités tout en tenant compte des difficultés, sans pour autant compter sur le panier de Sal Klita. »
Elle ajoute : « Le fait que ces Français viennent dans une communauté avec moins de Français est, à mon avis, un avantage. Ils veulent que leurs enfants deviennent des Israéliens et s’intègrent facilement. La motivation de ceux qui choisissent de vivre dans la communauté est différente, et nous voyons sur le terrain que cela les affecte. La foi est plus élevée et les valeurs religieuses sont renforcées, ce qui n’est pas si simple. »
Ce qu’il y’a d’émouvant derrière l’arrivée des immigrants dans les communautés est l’intégration des communautés juives, dirigées par le rabbin Yehoshua Zuckerman et exploitées par Shalom et Liat Vach, tout deux résidents d’Eli.
Le cadre d’intégration de Shalom Vach est unique. Il comprend deux années de surveillance étroite. Parmi ses activités dans l’organisation, il amène des groupes de familles à divers endroits en Israël, y compris dans les localités de Samarie et de Binyamin.
« J’ai immigré de Belgique il y a 50 ans » explique Vach. « Je suis venu adolescent à la Yeshiva Bnei Akiva, et dans les années 1970, le Rabbin Yehoshua Zuckerman a organisé des séminaires à l’étranger pour encourager l’Aliya. Les contacts étaient ma femme et moi. Le premier noyau est remonté en 1993 au village d’Edomim et Aryeh Eldad, qui était alors médecin en chef, et vivait à Kfar Adumim. »
» Parmi les Juifs de France, il y a beaucoup de médecins et j’ai suggéré que nous introduisions de nouveaux immigrants qui intégreraient Tsahal comme docteurs. Et plus tard, nous avons apporté de nouvelles familles dans les zones urbaines. Avec un total d’environ mille familles, à la localité d’Eli, et quatre groupes d’immigrants, puis à Ofra et Shahar, et il y a quatre ans nous avons commencé à les amener en Samarie comme les yichouvims de Yakir, Peduel et Bruchin. »
Dans le domaine de l’ immigration en provenance des pays occidentaux, l’État d’Israël a donné une préférence claire à l’organisation Nefesh B’Nefesh avec une orientation américaine. S’il s’avère que Nefesh B’Nefesh apporte 40% d’immigrants de moins qu’il y a cinq ans, les Français ne font pas partis de ces groupes à l’Alya qui sont surtout liés aux familles des Etats-Unis, d’Angleterre ou d’Australie .
Leslie Kordani est venue à Bruchin de Paris il y a un an et demi, avec son mari Jonathan et leur garçon de six ans. Ici, ils ont eu une autre fille. «Nous ne voulions pas aller dans des villes où il y a beaucoup de Français comme Netanya ou Raanana, parce que nous ne sommes pas allés en Israël pour être Français, nous connaissons des gens qui sont là depuis 10 ans et qui ne nous correspondaient pas » a-t-elle dit sur le site Mekor Rishon.
« Il y a aucun doute que tout est très différent ici et la vie des juifs en France n’est pas aussi bonne, ils sont peut être à l’aise, mais sans plus, alors qu’ici vous êtes chez vous. Quand mon premier enfant est né, mon mari est allée la voir à l’hôpital, « C’était un plaisir d’être dans une société libre qui était entièrement juive. »
« Nous sommes arrivés ici sans rien attendre mais tout est tellement incroyable qu’au final nous avons (eu) plus que ce à quoi nous nous attendions. Chaque fois qu’une nouvelle famille française arrive, toute la communauté vient et aide a décharger les cartons et a assembler les meubles. Ainsi, tout le monde se sent bien. Nous sommes 12 familles d’immigrants et nous travaillons tous. »
Et la situation sécuritaire en Judée-Samarie les dérange-t-il ?
« Au début, ils avaienttrès peur parce qu’en France ils entendent des choses terribles. Mais quand ils voient les gens ici heureux et calmes, ils se détendent. Nous avons crée un groupe Watsapp avec le chef de l’état-major, et nous avons des contact réguliers pour qu’ils n’aient pas peur et n’imaginent pas le pire. »
Cet été, entre 8 et 10 familles de France devraient arriver à Bruchin. Certains des immigrants, qui sont arrivés ici au cours de ces dernières années, ont déjà décidé de rester définitivement dans la localité et sont en train d’acheter des maisons. Tout le monde n’est pas capable de vivre dans la communauté» explique Foss. « Il y a des gens qui ont besoin d’une ville, de bruit et de magasins, mais nous devons leur proposer aussi cette option. »
« J’admire Liat et Shalom Vach, ainsi que le rabbin Zuckerman, c’est incroyable de voir Rabbi Aviner, qui est toujours aussi actif dans l’organisation, malgré son age et son statut, et chaque sabbat l’est aussi » .
«Selon le modèle actuel, chaque famille qui vient dans la communauté a trois familles adoptives, qui prennent soin d’elles de telle sorte que par exemple elles installent des étagères dans leur maison et deviennent rapidement une partie de la communauté. De l’un des immigrants qui sont arrivés dans la ville de Yakir, deux familles sont arrivés.
« L’immigration massive n’est pas encore d’actualité, même si il y a des dizaines de milliers de personnes qui quittent la France, vers des destinations telles que Londres, Canada, Netanya et Samarie. Mais désormais les communautés françaises savent ce qu’est la Samarie, et qu’ici l’intégration est réussie « .