Le ministère russe des Affaires étrangères « a fermement condamné » Israël pour « l’utilisation aveugle de la force contre la population civile » au cours de la « Marche de retour » aux frontières de la bande de Gaza et a appelé « les parties à ne pas prendre des décisions qui pourraient conduire à une nouvelle tension et augmenter et aggraver la situation. »
Le commentaire officiel du Département de l’information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères « à propos des affrontements à la frontière entre Israël et la bande de Gaza » a été publié samedi.
Le texte intégral du communiqué se lit comme suit:
« Ces derniers jours, la situation autour de la bande de Gaza est devenue beaucoup plus compliquée. La direction palestinienne a annoncé son intention d’organiser un grand événement public intitulé « La grande marche du retour » du 30 mars au 15 mai. Le but de cette manifestation est de soutenir le droit au retour des réfugiés palestiniens. À leur tour, les autorités israéliennes ont renforcé leur présence militaire à la frontière.
Au 30 mars, jusqu’à 30 000 Palestiniens de Gaza étaient concentrés dans la zone frontalière. Malgré les appels répétés des organisateurs de la marche vers la retenue, des émeutes ont éclaté, auxquelles la partie israélienne a réagi en utilisant des armes à feu et des chars. En conséquence, selon les rapports entrants, 17 personnes ont été tuées.
Le Secrétaire général de l’ONU, A. Guterres, a appelé à une enquête indépendante et transparente sur l’incident.
Nous exprimons nos sincères condoléances aux familles et amis des Palestiniens décédés, souhaitons un prompt rétablissement aux victimes des affrontements à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Nous condamnons fermement l’utilisation aveugle de la force contre la population civile. Nous appelons les parties à s’abstenir de prendre des mesures susceptibles d’entraîner une escalade supplémentaire des tensions et une aggravation de la situation.
La forte détérioration de la situation à la frontière d’Israël et la bande de Gaza réaffirme la nécessité d’intensifier d’urgence les efforts internationaux pour reprendre la recherche d’un règlement juste israélo-palestinien sur une base juridique internationale généralement reconnue. Ce n’est qu’alors que les aspirations nationales légitimes des Palestiniens pourront être réalisées et que la sécurité d’Israël sera assurée. »
La Russie oublie peut être son « usage aveugle de la force » à la Ghouta en Syrie et contre les civils. Pour rappel, au mois de février , pas moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués dans d’intenses bombardements, menés par le régime syrien et la Russie, sur l’enclave rebelle de la Ghouta orientale. « La journée d’hier a été une journée effroyable. Il y a eu plus de 137 attaques aériennes, 47 jets de barils à partir d’hélicoptères, 90 missiles tirés sur la zone de la Ghouta. Jamais les Syriens n’ont eu à supporter une telle attaque », déplore sur Europe 1 le professeur Raphaël Pitti, médecin de guerre, qui s’est rendu en Syrie plus de vingt fois.
En contact constant avec la population civile de la Ghouta, le professeur atteste que « six hôpitaux ont été totalement détruits » au cours de la journée de mardi. « Ce ne sont pas des bavures. Les hôpitaux sont systématiquement détruits. On veut terroriser la population, l’obliger à fuir, à céder », dénonce-t-il dans la Matinale d’Europe 1, mercredi. Dans la Ghouta orientale, où vivent près de 400.000 personnes, « on est dans un état de siège déjà depuis plusieurs mois. La population est affamée, des enfants meurent. On est dans une situation épouvantable sur le plan humanitaire. (…) C’est un nouveau massacre, c’est pire qu’Alep », s’alarme-t-il.
[…] Mais comme la Russie, la Turquie oublie ce qui se passe dans son propre pays et le massacre des Kurdes en Syrie. […]