Les Palestiniens ont exprimé samedi leur indignation et leur déception devant l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à publier une résolution condamnant Israël pour les morts et les blessés lors des manifestations massives et violentes de vendredi à la frontière entre la bande de Gaza et Israël.

L’Autorité palestinienne a reproché aux États-Unis et à la Grande-Bretagne d’avoir entravé les efforts palestiniens et arabes visant à persuader le Conseil de sécurité de publier une résolution qui condamnerait Israël pour les 16 morts palestiniens.

Yussef al Mahmoud, porte-parole du gouvernement de l’AP à Ramallah, a déclaré que l’opposition de Washington et de Londres à une résolution condamnant Israël « les rend complices du massacre horrible commis par l’armée d’occupation israélienne contre notre peuple sans défense ».

Mahmoud a accusé les États-Unis et la Grande-Bretagne de se montrer de « parti pris en faveur de l’oppression et de la répression ». Il a affirmé que les manifestations du vendredi étaient « des marches pacifiques et des manifestations ».

Le gouvernement israélien seul, a-t-il accusé, était « directement responsable de ce terrible massacre, qui a abouti à 16 martyrs et à des centaines de blessés ».

Le Conseil de sécurité a tenu une réunion à huis clos vendredi soir pour discuter des affrontements le long de la frontière entre Gaza et Israël, malgré la demande des Etats-Unis et d’Israël de reporter les délibérations pour samedi à cause de la fête des Pessahs.

Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, a annoncé vendredi qu’il avait demandé à son envoyé à l’ONU, Riyad Mansour, de demander au Conseil de sécurité de fournir une « protection internationale » aux Palestiniens.

Samedi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les personnes concernées à s’abstenir de tout acte pouvant entraîner de nouvelles victimes. Il a également appelé à une enquête indépendante et transparente sur les morts et les blessés de vendredi.

Nabil Abu Rudeineh, porte-parole du président de l’AP Mahmoud Abbas, a accusé l’administration américaine de « fournir une couverture à Israël pour continuer son agression contre le peuple palestinien ».

La position américaine au Conseil de sécurité de l’ONU, at-il ajouté, « encourage Israël à défier les résolutions de l’ONU visant à mettre fin à son occupation ».

Le groupe terroriste Hamas, pour sa part, a exprimé son «regret» sur le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas émis de résolution condamnant Israël. Le groupe a condamné les Etats-Unis pour avoir contrecarré le mouvement au Conseil de sécurité et accusé Washington d’être « pleinement partial » en faveur d’Israël et « d’encourager Israël à commettre plus de violence et de terrorisme contre les civils palestiniens ».

L’armée israélienne a identifié samedi soir 10 des 16 personnes tuées lors de manifestations violentes le long de la barrière de sécurité de Gaza comme des membres de groupes terroristes palestiniens, et a publié une liste de leurs noms et positions dans les organisations.

Les dirigeants terroristes du Hamas à Gaza ont publié ces images de membres de son aile militaire qui, selon lui, figuraient parmi les 16 Gazaouis qui ont été tués par des tirs israéliens lors d’affrontements le long de la barrière de sécurité le vendredi 30 mars 2018.
Samedi également, le Hamas a reconnu publiquement que cinq membres de son aile militaire, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, figuraient parmi les victimes.