Au milieu de la dernière nuit de janvier de cette année, des agents du Mossad se trouvaient dans la chambre secrète des archives nucléaires dans la banlieue de Téhéran, la capitale iranienne. Les agents ont alors rencontré un problème inattendu.

Ils ont passé les lourdes portes de fer, neutralisé le système d’alarme et brisé les coffres. Ils savaient qu’ils cherchaient des reliures. Mais il s’est avéré qu’il y avait autre chose : des disques. Que faire ? Pour tout emporter, le poids était très important. En Israël, lorsque les experts ont commencé à entrer dans cette chambre secrète, il est devenu clair à quel point la décision était importante à ces moments fatidiques.

Huit mois après l’opération audacieuse, publiée par « Yediot Aharonot » certains documents ont été amenés de Téhéran, et cette operation a donc exposé de nouveaux détails grâce au renseignement israélien qui a montré au monde comment l’Iran mentait et niait développer des armes nucléaires. Et le monde a cru.

Des photographies que les autorités israéliennes ont volées aux archives nucléaires iraniennes semblent montrer une gigantesque chambre métallique, construite dans un bâtiment du site militaire de Parchin, pour mener des expériences explosives. Crédit Mossad

Installations nucléaires iraniennes :

Les Iraniens ont tout documenté sur ces disques : l’équipement, la création d’usines et de sites secrets, et même eux-mêmes au cours des expériences, dans des photographies amusantes comme des selfies.

Selon les archives, le projet nucléaire militaire secret de l’Iran a commencé à se cristalliser vers 1992-1993. Les archives prouvent sans équivoque que les dirigeants iraniens ont donné l’ordre d’établir le « projet Emad ». Un document en noir et blanc, montrait que le but du programme fut de développer cinq ogives, des bombes nucléaires de 10 kilotonnes de puissance chacune, et développer la capacité d’assembler des ogives des missiles Shahab.

Suite aux archives exposées à plusieurs reprises, on pouvait y découvrir des documents détaillés écrits à la main par l’une des plus grandes stars du projet nucléaire, et qui est en fait le directeur et maître d’œuvre, le professeur Mohsen Fakhri Zadeh. Selon les médias étrangers, Zada ​​était une cible privilégiée pour la collecte de renseignements par Israël, et la possibilité de lui nuire était sérieusement envisagéable. Cela ne s’est pas produit et maintenant, il se peut que certains regrettent la décision d’avoir épargné sa vie.

Parfois, les documents nucléaires reçoivent un caractère personnel. Par exemple, dans des photographies sur l’un des disques, il y a l’un des experts nucléaires iraniens, le Dr Mahdi Tranchi,  il se documente sur le site de test du Talcan 1 en portant des lunettes de protection. Un certain nombre d’autres sites, y compris des présentations « investies » dans une variété de couleurs et de designs, montrent également la touche personnelle de l’équipe nucléaire iranienne.

Une lettre inconnue, que certains attribuent au Mossad, est venue à certains des scientifiques dont les noms sont mentionnés dans les documents d’archives. Comme le Dr Fereydoun Abassi-dooani, un supérieur du programme nucléaire, ou Fakhri Zadeh. Dr Abassi est chef du département de physique à l’Université de l’Imam Hussain à Téhéran et fait partie de l’axe central du programme nucléaire iranien. En novembre 2010, des assassins ont tué son collègue Majid Harari. Un homme à moto a également tenté de le tuer quand il a posé une petite charge sur sa vitre en conduisant, mais Abassi a réussi à s’échapper et a été sauvé à la dernière minute.

Les services de renseignements israéliens ont suivi méticuleusement les archives d’Amad et, dès le début de l’année 2017. Dans la plupart des activités du Mossad, les combattants de l’organisation pénètrent généralement dans un bâtiment, photographient le matériel et partent sans être remarqués. Cette fois, le chef du Mossad, Yossi Cohen, a décidé que le matériel devait être volé physiquement. La raison est double : afin de raccourcir le temps pendant lequel les agents resteront à l’intérieur du bâtiment, et aussi parce qu’en Israël, ils voulaient empêcher les Iraniens de prétendre qu’il s’agissait d’un fake ou d’une désinformation. Ainsi, Israël pourrait présenter les documents à la communauté internationale.

Lors de l’opération, il y a eu plus de deux cents personnes, de tous les départements de l’institution du Mossad. Les agents impliqués dans l’opération du côté israélien n’ont pas dormi pendant plusieurs nuits de suite, et ont préparé l’équipement, mené des opérations de surveillance et d’observation dans la région, et enfin, le soir du 31 Janvier, l’équipe a atteint le site en toute sécurité. Lorsque l’opération s’est terminée et que tous les participants étaient hors de danger, Cohen a appelé le Premier ministre Netanyahu et l’a informé : « Nous avons réussi. »

Au cours des derniers mois, divers arguments ont été entendus en Israël et à l’étranger sur la nature des matériaux de présentation obtenus dans l’opération comme la déclaration du chef du Mossad, Eli Cohen : « Israël n’a pas signé l’accord nucléaire. Le Mossad n’a pas signé l’accord nucléaire. J’ai un accord avec le peuple d’Israël, que je m’engage à ne pas laisser les Iraniens fabriquer la bombe atomique. C’est tout. »

L’histoire complète, ce weekend, sur Yedioth Ahronoth dans le supplément « 7 ימים ».