Le Centre Culturel Edmond Fleg a lancé une initiative citoyenne avec sa journée de la solidarité envers les plus vulnérables : « Entre handicap et précarité », placée sous le haut patronage de Madame Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée aux personnes en situation de handicap et à la lutte contre l’exclusion. Au programme une conférence à deux voix et une exposition photo sur le réseau « BaitHam / Maisons Chaleureuses » pour la réinsertion des adolescents israéliens juifs et arabes en voie de désocialisation. Cette expérience qui on l’espère ne restera pas unique, s’est développée dans les années 80 à l’initiative de psychologues d’origine française.
La solidarité envers les plus vulnérables
« Vulnérabilité : Entre handicap et précarité », tel est l’intitulé de la journée du 2 décembre au Centre culturel Edmond Fleg, qui a été placée sous le signe de la solidarité et sous le haut patronage de Madame Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée aux personnes en situation de handicap et à la lutte contre l’exclusion.
La précarité qu’elle soit intellectuelle ou économique réduit l’humain qui est en chaque personne. L’absence de perspective peut conduire à la violence et à commettre des actes irrémédiables envers les autres, les boucs émissaires que l’on s’est choisi. A l’inverse, cela peut mener jusqu’au repli, ou à l’effondrement de l’être. Là encore, des solutions spécifiques doivent être apportées en termes de prévention, d’éducation et de réinsertion. Et il existe une marge de progrès considérable pour améliorer la situation surtout en période de crise. Dans ces domaines, certaines expériences, comme celle de « Les Maisons Chaleureuses / Baït Ham » pour les jeunes en voie de délinquance nous montrent le chemin.
De nombreux élus et dirigeants d’associations ont tenu à être présents pour l’occasion. Citons parmi eux : Dominique Tian, député des Bouches du Rhône et Maire du 6ème et 8ème arrondissements, Avi Assouly, Député des Bouches du Rhône, le Dr Michel Bourgat, adjoint au Maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, chargé de la lutte contre l’exclusion et à l’intégration, Séréna Zouaghi, Conseillère Municipale déléguée à la vie associative, Evelyne Sitruk, adjointe au Maire du 1er secteur Patrick Mennucci, chargée de la « politique de la femme », Joëlle Cohen, adjointe au Maire et déléguée aux maisons de quartier, et Clément Yana, Conseiller à la Communauté Urbaine de Marseille.
« BaïtHam, une solution pour sortir les adolescents de la rue »
Nous avons eu droit à une conférence à deux voix sur le travail de resocialisation des adolescents mené en Israël grâce à un réseau national : « Bait Ham ou Maison chaleureuse. Les deux orateurs étaient Henri Cohen Solal*, psychologue de formation, l’un des pères fondateurs de ce vaste réseau de réinsertion de jeunes en situation de déshérence, et Ouriel Benshabbat, éducateur et musicien.
Henri Cohen-Solal est revenu sur l’historique de cette aventure. « Nous étions un groupe de cinq jeunes français, psychologues de formation qui a émigré en Israël dans le cadre d’un projet à l’initiative du Mairie de Jérusalem, Teddy Kollek. Ce dernier voulait développer des centres pour les jeunes en rupture sociale. Comme l’école française de psychologie était réputée, il a fait appel à nous. Ainsi, nous avons ouvert la première maison chaleureuse dans les années 80 ! »
Aujourd’hui, tant la demande est grande, nous avons constitué un réseau avec 30 maisons chaleureuses dans tout le pays. Les règles sont simples à énoncer, mais plus difficiles à mettre en œuvre : « la porte est ouverte à toutes et à tous, garçons, filles, juifs, musulmans, chrétiens, et nous n’excluons personne ». Dans chaque maison, il y a quatre éducateurs qui sont chargés de donner un cadre pour appréhender le monde de manière positive.
Ouriel Benshabbat a apporté un autre éclairage. A côté des maisons proprement dites, il y a des ateliers d’art, des lieux pour le sport, ou pour apprendre l’informatique : « C’est par le développement personnel, la sensibilité artistique que nous favorisons leur réinsertion ». Ainsi, il y a des centres ouverts où à toute heure il est possible de faire de la musique par exemple. Si un jeune veut venir, il trouvera toujours quelqu’un. D’autres adolescents ont intégré la troupe de danse mixte, pour moitié israélienne et palestinienne : « Imaginez, certains d’entre eux ont vécu une expérience incroyable. Ils se sont produit à l’ONU, eux qui venaient des quartiers les plus défavorisés ». Cette troupe devrait prochainement venir à Marseille.
Ouriel commente également les photos qui composent l’exposition : « Ce sont ces jeunes qui les ont prises. Elles décrivent leur quotidien, leurs préoccupations. Elles reflètent les milieux dont ils sont issus : familles ultra-orthodoxes, athées, éthiopiennes, russes, ou d’Afrique du Nord ». Bref un condensé du monde entier avec les difficultés liées à l’immigration et à la précarité. « Grâce à l’art, ces jeunes peuvent s’exprimer autrement que par le rejet et la violence ».
Et ça marche. Les statistiques données par les institutions gouvernementales ou les collectivités territoriales, évaluent le taux d’échec à seulement 2% ! Certains de ces jeunes sont aujourd’hui éducateurs eux-mêmes. Ils savent de quoi ils parlent. « Ils sont crédibles entonnent comme un seul homme les deux intervenants ».
Tous ensembles, vraiment !
Dans l’assistance, il y avait des sociologues et des éducateurs qui ont témoigné de leur travail. Ils ont interrogés les deux orateurs sur leurs méthodes à l’image de Nora Akhazzane et Khader Sahbani, travailleurs sociaux des quartiers nord de Marseille. Les échanges ont été très riches. Des projets vont naître de cette rencontre. Quand Henri et ses jeunes vont revenir dans le sud de la France, en particulier avec la troupe de danse Jérusalem Plurielle, il est prévu qu’ils aillent dans les quartiers à la rencontre des jeunes français, sous les auspices du Centre Edmond Fleg.
Venez nombreux visiter l’exposition photo des enfants des « Maisons Chaleureuses / BaitHam » au Centre Culturel Edmond Fleg jusqu’au 23/12/12
Centre Fleg – 4 imp. Dragon – 13006 MARSEILLE ; [email protected] ;
Info/résa : 04 91 37 42 01 ;
Pour en savoir plus : www.centrefleg.com
Par le Pr Hagay Sobol pour Alyaexpress-News