Dvar Thora pour l’élévation des Âmes de Louise Yoheved Bat Noira Shoshana et Adina Gilda bat Louise Yoheved

Cette semaine, nous parlerons de la Parasha Noah, après la Paracha Bereshit.
Le prophète Yeshayahu (54 9) se réfère au déluge en parlant des « eaux de Noah (mei Noach), et implique directement Noah dans ce déluge.

Sforno suggère que l’échec de Noah réside dans le fait qu’il n’a pas appris à sa génération à connaître Hachem et à marcher dans ses voies. S’il leur avait appris à connaître Hachem, ils se seraient certainement repentis et le déluge aurait été évité.

Nous pouvons expliquer ce Sforno comme suit.

Le Midrash commente la phrase «le chemin (derech eretz ) vers l’arbre de vie», en effet, le « derech eretz » (ou politesse, savoir vivre) est une midda, un trait de caractère approprié.

Les Middot sont les chemins qui mènent à l’Arbre de Vie, la Torah. Par conséquent, le « Derech eretz précède la Torah» comme on le dit en hébreu,   » Derech eretz kadma la Thora ».

On raffine d’abord ses middot, et ce n’est qu’alors que la Torah pourra demeurer en lui. La Torah ne peut pas résider dans celui qui ne possède pas de bonnes middot «car là où il n’y a pas de derech eretz, il n’y a pas de Torah» (voir Rabbeinu Yonah à Pirkei Avos 3:22)  et l’acquisition de la Torah est impossible.

Si Rabbeinu Yonah explique  que la Torah ne peut résider dans celui qui manque de bonnes middot. Cette idée peut être illustrée par l’anecdote suivante :

Rambam s’est disputé avec un philosophe, qui lui a dit que l’instinct peut changer avec l’entraînement même chez les animaux. Pour prouver, ses affirmations, le philosophe a appris aux chats à se tenir debout, à équilibrer les plateaux et à devenir des serveurs. Il les a habillés pour le rôle et a organisé un banquet avec les chats en les utilisant comme des serveurs.

Rambam a contré sa preuve en libérant des souris lors du banquet. Les chats, oubliant tout leur entraînement, laissèrent les plateaux et la vaisselle s’écraser au sol alors qu’ils se précipitaient à quatre pattes à la poursuite des souris.

Les êtres humains ont aussi leurs instincts et leurs désirs les plus bas qui, sans entraînement, traîneront à quatre pattes. Toutefois, un être humain se distingue des animaux, mais il a un plus par rapport à l’animal, il peut perfectionner ses middot et contrôler ses instincts les plus bas. Celui qui n’a pas travaillé sur le perfectionnement de ses middot sera alors comme le chat dressé.

Le rabbin Chaim Vital explique que les middot ne sont pas énumérées dans la Torah parmi les mitsvot, car elles constituent le fondement même de toutes les mitsvot et de la Torah elle-même. C’est dans sa capacité à imiter les traits de caractère parfaits attribués à Hachem que l’homme est à l’image de Dieu. Celui qui manque de bonnes midots manque aussi de l’essence même de l’humanité.

Les péchés de l’immoralité et du vol de la génération du déluge n’étaient que des symptômes de la maladie sous-jacente du développement du caractère déficient. Noah a attaqué les symptômes mais n’a pas guéri la maladie. Il ne leur a pas appris à connaître Hachem en contemplant ses middot et à marcher dans ses voies en corrigeant et en développant leurs propres traits de caractère.

Par conséquent, il échoua. La réprimande de Noah aux habitants a réussi parfois à stopper les symptômes, mais ils ont rapidement réapparu, car la cause sous-jacente n’avait pas été traitée. Sans changer leur caractère sous-jacent, aucune vraie techouva (repentance) n’était possible, et c’est pour cela que le déluge est arrivé.