Après une nuit calme sans tirs de roquettes et de représailles le long de la bande de Gaza, et malgré le lancement continu de ballons incendiaires en Israël, les FDI ont annoncé jeudi la levée des restrictions sur la population civile israélienne près de Gaza et le retour à la routine.
Le major gĂ©nĂ©ral (retraitĂ©) Giora Eiland, ancien prĂ©sident du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale d’IsraĂ«l, a dĂ©clarĂ© jeudi matin Ă la station de radio 103 FM : « Le silence est une expression de l’embarras qui Ă©mane du fossĂ© entre les dĂ©clarations incendiaires et les promesses faites la semaine dernière et la rĂ©ticence des ministres Ă agir sur ce qu’ils ont eux-mĂŞmes dit. «Â
Eiland, dont les 33 ans de carrière militaire ont commencé en 1970, puis en 2004 à la tête du CNS (jusqu’en 2006), commente et contribue fréquemment aux questions de sécurité locales et internationales dans les médias locaux et étrangers. En 2007, il a fondé une société de conseil en sécurité nationale et services stratégiques pour les gouvernements et les organisations multinationales.
« Le gouvernement israĂ©lien zigzague depuis huit mois entre deux mauvaises options », a dĂ©clarĂ© Eiland : « Laissez la situation telle qu’elle est ou engagez-vous dans une opĂ©ration militaire. La situation actuelle est que le Hamas n’est pas intĂ©ressĂ© par une confrontation majeure, mais plutĂ´t par de petits incendies autour de la bande de Gaza. «Â
«Au niveau national, la situation actuelle nuit aux habitants en bordure de Gaza, mais pas à 99% de la population du pays. D’un point de vue stratégique, il s’agit d’une situation tolérable », a déclaré l’expert en sécurité.
«La deuxième option consiste Ă se lancer dans une grande opĂ©ration, qu’elle soit aĂ©rienne ou comme Tsouk Etan 2», a poursuivi Eiland. «Dans un tel cas, il ne s’agira pas d’une roquette Ă Beersheba, mais d’une sĂ©rie de tirs de roquettes et d’échanges de tirs pendant plusieurs semaines. La dissuasion israĂ©lienne sera peut-ĂŞtre un peu meilleure qu’aujourd’hui, mais ce ne sera pas le cas. «Â
« Entre ces deux mauvaises options, la première option est choisie, mais la deuxième option est ostensiblement déclarée », a-t-il noté.
On a demandé à Eiland quelle était sa position vis-à -vis du ministre de la Défense, Avigdor Liberman, qui a déclaré mercredi que sans un coup sévère pour Gaza, il ne serait pas possible de parvenir à un règlement économique dans ce pays.
«Liberman a tort», a rĂ©pondu Eiland, «la dissuasion d’IsraĂ«l est forte et efficace. D’autre part, la dĂ©tresse grandit Ă Gaza. Je soutiens une troisième alternative. «Â
« La formule qu’Israël offre au Hamas, de calme en échange de calme, est inacceptable pour eux, car il ne laisse à Gaza que quatre heures d’électricité par jour, ce qui diminue l’approvisionnement en eau du robinet, les eaux usées débordantes, un taux de chômage de 70% et la cessation du financement de l’UNRWA », a expliqué Eiland.
«Ils ne peuvent pas gĂ©rer l’état qu’ils ont Ă©tabli Ă Gaza sur la base de cette formule. IsraĂ«l a offert de fournir une aide humanitaire, mais cela ne suffit pas non plus. Ils doivent rĂ©habiliter l’infrastructure de Gaza. Le monde veut aider le Hamas Ă reconstruire ses infrastructures, et cela ne peut se faire ni par IsraĂ«l ni par Mahmoud Abbas. La situation actuelle mine donc le rĂ©gime du Hamas, qui Ă©tait jusqu’à prĂ©sent stable en tant que mouvement authentique et populaire. «Â
«Il y a quatre ans», a déclaré Eiland, «à la fin de l’opération Bordure protectrice, il a été décidé de créer une conférence internationale pour réhabiliter la bande de Gaza. Lors de la conférence, ils ont permis à deux chats de garder la crème : l’ Égypte a pris en charge, le financement devant être acheminé via Ramallah. Ce sont les deux mêmes joueurs qui ne sont pas intéressés par la réhabilitation de la bande de Gaza. ”
Lorsqu’on lui a demandĂ© si, après la restauration de la bande de Gaza, le Hamas rĂ©pondrait aux besoins de ses citoyens, Eiland a rĂ©pondu : «Non. Les rĂ©gimes extrĂ©mistes fonctionnent selon des intĂ©rĂŞts Ă court terme. Une solution ne sera trouvĂ©e que s’il existe des accords concrets sur l’établissement d’infrastructures rĂ©glementĂ©es Ă Gaza. Alors seulement, le Hamas serait prĂŞt Ă signer un accord de silence en Ă©change d’échanges de prisonniers et de silence. «Â
« C’est nous qui ne sommes pas préparés à une telle chose », a déclaré l’expert à la retraite de la sécurité nationale.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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