Une citoyenne allemande membre de l’Organisation de l’État islamique (Daesh) a été inculpée de crimes de guerre dans son pays parce qu’elle avait laissé une fillette de cinq ans mourir de soif sous un soleil de plomb. Selon l’accusation en Allemagne, Jennifer, 27 ans, et son mari ont acheté cette fille comme esclave chez eux alors qu’ils vivaient dans la ville de Mossoul, dans le nord de l’Irak, sous l’occupation de Daesh.

« Après que la jeune fille soit tombée malade et mouillée dans son lit, le mari de l’accusée a attaché l’enfant à l’extérieur en guise de punition et l’a laissée mourir de soif sous le soleil brûlant », indique le communiqué. « La défenderesse a autorisé son mari à faire cela et n’a rien fait pour sauver l’enfant. » Le procureur fédéral a déclaré lundi devant un tribunal de Munich que la citoyenne allemande avait été inculpée de crimes de guerre, de meurtre et d’infractions liées à l’armement.

Jennifer a quitté l’Allemagne en août 2014 et a déménagé en Turquie puis en Syrie jusqu’à son arrivée en Irak un mois plus tard, où elle a rejoint Daesh. Elle a été recrutée par la police de la moralité de l’organisation terroriste sunnite et a visité des parcs dans les villes de Mossoul et de Fallouja.

« Sa mission était de veiller à ce que les femmes se conforment aux normes vestimentaires de l’organisation terroriste », indique le communiqué. « L’accusée portait un fusil d’assaut Kalachnikov, un pistolet et un gilet explosif pour intimider. »

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Jennifer s’est rendue à l’ambassade d’Allemagne à Ankara en janvier 2016 pour délivrer de nouvelles pièces d’identité quelques mois après le décès de la fillette. Les services de sécurité turcs l’ont arrêtée lorsqu’elle a quitté la mission allemande et a été extradée vers son pays quelques jours plus tard.

En l’absence de preuves concrètes à son encontre, Jennifer a été autorisée à retourner chez elle en Basse-Saxe. « Depuis lors, son objectif déclaré était de retourner sur un territoire sous le régime de Daesh », ont déclaré les procureurs. Lorsqu’elle a tenté de rentrer en Syrie en juin, la police allemande l’a arrêtée. La date de son procès n’a pas encore été déterminée, mais si elle est reconnue coupable, elle risque une peine de prison à vie.