L’Iran menace d’aggraver la situation si le Premier ministre Benjamin Netanyahu continue d’ordonner des attaques contre le sud de la Syrie, a rapporté mercredi le journal koweïtien al-Jarida.
Selon le reportage, « le commandant de la force Qods des gardes de la révolution, Qassim Suleimani, s’est rendu dans le sud de la Syrie, ce qui a conduit à la tension des violences entre Israël et l’Iran. »
Le 18 janvier, Suleimani s’est rendu dans une ville sunnite proche de la frontière syrienne, violant ainsi la position américaine. Le rapport cite une source qui aurait affirmé que Suleimani aurait visité la ville d’al-Ghayyeh, dans le district oriental de Dar’a, près de la route vers Damas et la frontière syro-jordanienne. La ville est à moins de 40 km de la ligne de cessez-le-feu dans le Golan.
La visite de Suleiman, qui était secrète, a eu lieu deux jours avant le lancement d’un missile sol-sol par l’Iran où une milice qui lui était affiliée en direction du mont Hermon. Selon la source, la visite de Suleimani aurait eu lieu dans la soirée et aurait duré deux heures. La maison dans laquelle il séjournait a été localisée par des sources du renseignement.
Un haut responsable à Téhéran a confié au journal koweïtien que le Conseil suprême de la sécurité nationale s’était réuni dans la nuit de lundi à mardi pour entendre Suleimani parler des attaques israéliennes et de sa visite dans le sud de la Syrie. La source a déclaré que Suleimani avait souligné que les Russes avaient informé les Iraniens à l’avance des cibles qui allaient attaquer Israël une demi-heure avant l’attaque, et que les avant-postes avaient été évacués immédiatement, minimisant ainsi les dommages causés par l’attaque.
La source a ajouté que le commandant de la Force Qods pensait que le seul moyen d’arrêter les attaques israéliennes était de répondre avec trois missiles à chaque missile israélien et d’essayer de faire tomber des avions de combat, même s’ils se trouvaient dans l’espace aérien libanais. Il a souligné la nécessité de faire pression sur le gouvernement syrien pour qu’il réponde aux attaques d’Israël, en particulier après que Netanyahu a admis qu’Israël était derrière ces attaques, donnant à la Syrie une légitimité à se conformer au droit international.
Suleimani a également évoqué les élections israéliennes et déclaré qu’une profonde réaction iranienne dans Israël, ferait tomber Netanyahu aux élections d’avril prochain, ou qu’il poursuivrait sa politique d’escalade jusqu’à la victoire électorale. La source a ajouté qu’il avait été décidé à la fin de la réunion du Conseil de sécurité nationale de demander au gouvernement syrien de réagir à chaque nouvelle attaque et d’informer les Russes que l’Iran n’aurait pas de lignes rouges – si les forces iraniennes étaient attaquées à nouveau, et l’Iran réagirait comme bon lui semble.
Hier, l’ambassadeur de Syrie à l’ONU a dit que « l’agression sur la Syrie par Israel n’a pas été réalisée sans le soutien illimité fourni par ses Etats membres de l’ONU ». L’ambassadeur de Syrie a également affirmé que la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis empêchaient le Conseil de sécurité d’assumer la responsabilité de ce qui se passait, mais cela n’empêchera pas la Syrie de « se défendre et de retourner sur son territoire dans le Golan syrien occupé ».
Jafari a menacé que si le Conseil de sécurité des Nations Unies n’arrêtait pas les attaques israéliennes contre la Syrie, « la Syrie exercerait son droit licite de légitime défense et répondrait à l’agression israélienne sur l’aéroport international de Damas en attaquant l’aéroport Ben Gourion ».