Samedi soir à Strasbourg, des vandales ont renversé une stèle installée sur une place du quai Kleber, où se trouvait jusqu’en 1940 une grande synagogue.

La synagogue néo-gothique a été construite il y a 120 ans et le 30 septembre 1940, elle fut incendiée par les combattants de la jeunesse hitlérienne. Les restes d’un immense bâtiment ont été dynamités un an plus tard.

Aujourd’hui les héritiers de ces militants ont déplacé cette pierre commémorative. Le chef de l’adminis-tration régionale alsacienne, Alain Fontanel, s’est rendu sur les lieux dans la matinée et a publié sur son Facebook une photo d’une stèle en marbre posée à même le sol, à côté d’une photo d’une synagogue historique.

«La stèle sur la place des Halles, qui représente ce drame, a été défigurée hier soir. Malheureusement, il s’agit probablement d’un autre acte d’antisémitisme dans notre ville. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les forces de sécurité arrêtent et traduisent les responsables en justice », a écrit Fontanel.

 » Il est difficile d’imaginer une autre option en plus de l’effondrement malveillant de la stèle. Le préfet du département du Bas-Rhin s’est rendu sur les lieux de l’incident et a déclaré que des traces de ferraille étaient visibles sur la dalle tombée. Une stèle d’un tel poids ne peut pas être renversée par hasard », déclare un policier.

Les représentants de la communauté juive sont convaincus qu’il s’agit d’un nouvel acte d’antisémitisme. « Quelqu’un a voulu effacer la mémoire de la synagogue en la détruisant une seconde fois », cite l’attaché de presse du consistoire juif.

Le maire de Strasbourg Roland Ries a pris la parole. «Il s’agit d’une stèle pesant entre 300 et 400 kg et un homme ne pouvait pas la renverser par accident.                                       C’est un acte d’antisémitisme ».

Plus récemment, un cimetière juif a été défiguré en Alsace, près de Strasbourg, où des dizaines de tombes et la maison voisine ont été recouverts de croix gammées.

La recrudescence d’actes antisémites a commencé en France l’année dernière, mais a atteint son apogée après le lancement du mouvement des «gilets jaunes», auquel ont adhéré les groupes d’extrême droite et d’extrême gauche.

L’antisémitisme est cultivé à la fois dans les milieux islamistes et parmi les groupes autochtones marginalisés aux orientations politiques très différentes comme la gauche radicale.