La prise d’otages d’hier aux portes de Toulouse est-elle un signe avant-coureur d’une réapparition de la terreur politique qui a semé la peur en Europe dans les années 1970 et 80?
Yanis D., âgée de 17 ans, est entrée dans le magasin hier dans sa ville natale de Blagnac et a pris en otage le commerçant et trois autres femmes en otage. Il a exigé que les autorités entament des négociations avec lui.
Les dames ont raconté plus tard que le jeune homme s’était comporté de manière décente, leur avait permis de parler au téléphone avec leurs proches, de boire et de manger. Cela ne l’a cependant pas empêché d’attacher les femmes effrayées et de tirer deux fois en l’air, afin de forcer les forces de sécurité à s’éloigner de l’immeuble.
Le garçon s’est présenté comme un «représentant de l’aile militaire des gilets jaunes» auprès des otages et a déclaré qu’il «se battait pour l’égalité en France» et avait choisi un bar-boutique «parce qu’ils extraient des impôts fous».
Yanis D a écouté tout ce qui s’est passé dans le bar de la caméra GoPro, fixée à son casque de moto, et l’a diffusé en direct sur Facebook.
«J’ai été recruté par la police», a-t-il déclaré dans l’émission. – C’est un détachement armé qui recherche un état juste. Les promotions suivantes auront lieu place de la Bastille à Paris. Je ne suis pas un terroriste. Je veux juste rendre les gens mieux. »
Yanis D a libéré les otages un à un, puis s’est laissé arrêter sans opposer résistance.
Le procureur de Toulouse a indiqué ce matin que le mineur (il avait 18 ans en juin) était connu de la police locale, puisqu’il avait commis une demi-douzaine de délits mineurs, à savoir des bagarres, des biens volés et des dommages à la propriété publique. Il a commencé à le faire à l’âge de 13 ans. Parmi ses « exploits », comportements agressifs et vandalisme lors de la manifestation de « gilets jaunes » à Toulouse le 15 décembre 2018.
Au cours de la perquisition, un «testament» a été trouvé chez lui. Dans ce document, « dans un français approximatif sans respecter aucune règle d’orthographe », le jeune homme a écrit sur son appartenance à des « gilets jaunes » et son intention d’accomplir quelque chose qui ne dépasserait pas un geste spectaculaire. Cependant, il a légué ses biens à sa mère car il avait une maladie cardiaque et craignait pour sa vie.
Le garçon pourrait faire face à 5 ans de prison.