Le survivant d’Auschwitz, Avraham Zelcer, regarde fixement la caméra. Sa manche retroussée révèle le numéro tatoué sur son avant-bras gauche il y a plus de trois quarts de siècle, quand il a été déporté de son pays d’origine dans le tristement célèbre camp de concen-tration. Bien que le camp ait été libéré le 27 janvier 1945, Zelcer ne retrouva sa religion juive qu’un an plus tard.

Il est compréhensible que l’expérience des horreurs d’Auschwitz puisse mettre à l’épreuve ses croyances religieuses. Le camp a coûté la vie à plus de 1,1 million de personnes durant la Seconde Guerre mondiale, dont près d’un million de Juifs. Pourtant, certains prisonniers ont réussi à conserver leur foi. Leur histoire est racontée dans une exposition à venir au musée national d’Auschwitz-Birkenau à Oświęcim, en Pologne, qui se poursuivra pendant la majeure partie de 2020, le 75e anniversaire de la libération du camp.

«À travers le prisme de la foi» est centré sur 21 survivants d’Auschwitz qui ont discuté du rôle de leurs croyances religieuses par rapport à leur séjour au camp. Ouverture le 1er juillet, le projet est un partenariat entre trois experts réputés dans leurs domaines respectifs : la photographe Caryl Englander, l’architecte Daniel Libeskind et le conservateur du musée Henri Lustiger Thaler, qui ont tous parlé du projet avec The Times of Israel.

Pendant trois ans, Englander, président du Centre international de la photogra-phie, a photographié chaque survivant lors de son entretien avec Lustiger Thaler, conservateur en chef du Amud Aish Memorial Museum de Brooklyn, le premier musée à s’être adressé à l’Holocauste est une perspective basée sur la foi. Libeskind, d’origine américano-israélienne – un fils né en Pologne de réfugiés de l’Holocauste, dont les projets comprennent la refonte de Ground Zero et le Jewish Museum Berlin – a créé des panneaux d’acier pour envelopper les photos, avec des sections en verre affichant les témoignages des interviews.

Sur les 21 survivants, 11 sont des femmes et 10 des hommes. (Deux hommes sur les 21 sont décédés depuis leur interview.) Ils comprennent 18 Juifs, deux Catholiques polonais et un Sinti, ou Romani. Le nombre de Juifs reflète la valeur numérique du mot hébreu «chai» ou «vie».