Christophe Bigot s’est exprimé sur Israel Hayom, et a attesté de son soutien à la sécurité d’Israël concernant la question nucléaire en Iran :
« Israel ne doit pas se sentir seul. Les partenaires européens et américains d’Israël sont plus déterminés que jamais à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
Si l’Iran acquiert la capacité de développer des armes nucléaires, cela constituerait une menace pour l’ensemble du Moyen-Orient, en Europe mais aussi pour la sécurité internationale.
En ce moment même, les pays qui ont signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires se réunissent à Genève, en Suisse. La question de l’ordre du jour est le programme nucléaire iranien. L’Iran est catégorique dans son refus de répondre aux questions de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Il continue à produire de l’uranium enrichi, sous de faux prétextes, et continue à construire le réacteur nucléaire d’Arak. Si l’Iran a acquis la capacité de développer rapidement des armes nucléaires, l’ensemble du régime de non-prolifération sera gravement menacé.
Alors pourquoi, si le programme nucléaire clandestin de l’Iran exposé depuis plus de dix ans, ne possède pas des armes nucléaires?
Parce que le groupe des E3 +3 nations, composé des Etats-Unis, les Européens et leurs homologues russes et chinois, ont fait tout en leur pouvoir pour mettre un terme à ce programme. Nous avons interdit l’exportation des équipements et le matériels nécessaires par l’Iran: l’uranium, les aciers spéciaux, ainsi que les technologies et les composants nucléaires et balistiques. Nous avons intercepté les expéditions illégales. Nous avons isolé l’Iran. Nous avons sanctionné le programme nucléaire de l’Iran par l’intermédiaire du Conseil de sécurité de l’ONU.
Avec les États-Unis, l’Europe a freiné les exportations de pétrole de l’Iran et imposé des sanctions économiques très lourds sur le pays.
Nous cherchons encore un moyen d’empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires sans une action militaire, ce qui entraînerait des répercussions négatives d’un conflit régional. Le groupe des six puissances mondiales continue à chercher une manière diplomatique à cette crise.
Jour après jour, nous employons tous les moyens, sans faille et avec détermination, de sorte que l’effet combiné de la pression et le dialogue conduira l’Iran à prendre une décision stratégique, que seul l’Iran pays souverain peut prendre, à abandonner une fois pour toutes ses ambitions nucléaires militaires.
Soyons parfaitement clairs: la France et ses partenaires européens ne sont pas satisfaits de la situation actuelle. Nous n’acceptons pas l’expansion continue de l’Iran de son programme nucléaire. Nous n’allons pas parvenir à un accord diplomatique avec l’activité nucléaire clandestine que l’Iran tente d’imposer sur le monde à travers une politique d’établir un fait accompli. Nous savons aussi que la fenêtre d’opportunité pour éviter une crise est limitée, comme cela a été dit par les ministres des Affaires étrangères des pays du G8 réunis à Londres le 11 Avril.
Un mois après l’échec des discussions menées par les Etats-Unis, l’Europe, la Russie et la Chine avec l’Iran à Almaty, au Kazakhstan, faut-il conclure que la voie que nous suivons n’est pas la bonne? Certainement pas.
Comme l’a dit le président français François Hollande lors de sa rencontre avec le président israélien Shimon Peres à Paris le 7 Mars, si l’Iran continue à rejeter la proposition du Conseil de sécurité et l’Allemagne, il sera nécessaire de rendre les sanctions encore plus sévères.
Dans les prochains mois, de plus en plus de pressions seront appliquées à l’Iran par les Etats-Unis, l’Union européenne et, si possible, même par l’Asie et l’ONU »
Christophe Bigot , Ambassadeur français en Israël.