Etant un modeste goy, je n’ai pas bien sûr à porter de jugement péremptoire sur Israël. Mais ayant beaucoup d’admiration pour ce pays et éprouvant une compassion sincère pour le peuple juif victime depuis 4000 ans du plus virulent martyrologe, je ne peux m’empêcher d’exprimer ce que je ressens face aux événements que j’y constate.
Je ne vais pas ajouter aux complaintes concernant la pandémie du coronavirus. Israël, comme tous les pays du monde, est victime. Non ! Ce que je trouve aberrant, renversant, imbécile même -je n’ai pas peur de le dire- c’est cette crise institutionnelle qui ronge depuis des mois et des mois le monde politique israélien. Voilà un pays qui est entouré d’autres pays qui n’aspirent qu’à une chose : y perpétrer une nouvelle Shoah. Un pays qui est bien seul malgré les gesticulations de Trump. Si israël était attaqué, je doute fortement que les Etats-Unis lui viendraient en aide. Il suffit de voir son attitude à travers l’Otan vis à vis de ce qu’il faut bien appeler les gamins de l’Europe.
J’ai toujours cru que la démocratie, ou tout au moins, ce qu’on appelle le système représentatif qui n’est pas pour moi, loin s’en faut, la démocratie, était un système qui pouvait malgré tout être accepté selon la formule de Churchill qui la considérait comme le moins mauvais des systèmes. Mais quand les pays qui la pratiquent sont entourés de pays qui veulent sa peau comme ce fut le cas pour la France et la Grande-Bretagne face à Hitler, à ce moment là alors, la démocratie devient un luxe, un trop grand luxe tout simplement alors parce qu’elle constitue un danger pour les citoyens qui l’animent. Tous les esprits sont concentrés, focalisés sur les luttes intestines, recroquevillés, comme s’ils n’étaient plus que seuls au monde et rendus totalement aveugles face au danger justement.
Les Juifs, et c’est là peut-être, une des raisons de leurs malheurs, ont toujours été divisés. Déjà, au début de leur histoire, ils ont formés deux royaumes, celui de Juda et celui d’Israël. Face aux Romains, ils n’ont pu faire front commun. Même contre les Grecs séleucides, et la victoire des Maccabées, il a fallu qu’ils trouvent le moyen de se déchirer entre eux. Bien sûr, il ne m’appartient pas de donner des leçons d’histoire. Mais cela me fait vraiment mal au coeur de voir ce qui se passe aujourd’hui à Tel-Aviv. On doit bien se réjouir à Gaza et au-delà du Golan. Bien sûr, il ne s’agit pas de préconiser une dictature mais à tout le moins, de raison garder… Peut-être, serait-il bon que les Israéliens, bien sûr ne descendent pas en masse dans la rue, c’est tout à fait exclu avec cette saloperie de coronavirus, mais au moins, incitent par centaines de milliers sur les réseaux sociaux, leurs politiques à constituer un gouvernement d’union nationale. La formule a existé chez nous pendant la Première guerre mondiale. Bref, les Juifs, quoiqu’il arrive, doivent avoir pour premier souci, de se serrer les coudes. Cela devrait être une lapalissade !
Et puis, il y a un autre phénomène de réduction de la puissance du peuple juif, c’est cette dégénérescence propre à toutes les démocraties matérialistes qui appliquent jusqu’aux plus extrêmes les règles du capitalisme. Israël, malgré son judaïsme, n’y a pas échappé. Le capitalisme conduit à l’anéantissement des mentalités. Il est un facteur de dissolution de cet existentialisme qui pousse l’homme à aimer la vie. Bref, il est un anti-humanisme faisant de l’homme un bovin, uniquement brouteur de produits. Aussi, suis-je convaincu que l’heure est arrivée pour Israël de revenir à l’esprit Degania, du nom du premier kibboutz. Israël en effet doit se ressaisir, retrouver sa passion de vivre des années 50. Réactiver les kibboutz, en créer d’autres de façon à couvrir l’ensemble des secteurs économiques, retrouver l’exaltation première pour sortir du capitalisme qui pue toujours la mort. C’est ainsi j’en suis sûr qu’il pourra faire front à ceux qui rêvent de son anéantissement. Seul, l’esprit revivifié offrira une nouvelle impulsion à ce pays toujours menacé et qui a la chance, avec les kibboutz d’avoir un antécédent porteur d’espoir.