La Cour pĂ©nale internationale a demandĂ© Ă lâAutoritĂ© palestinienne et Ă IsraĂ«l de dĂ©clarer si les accords dâOslo sont toujours juridiquement contraignants dans lâaffaire de crimes de guerre quâelle Ă©value actuellement.
Les rĂ©ponses que les parties donneront pourraient avoir dâĂ©normes implications sur la question de savoir si une affaire de crimes de guerre contre des IsraĂ©liens est liĂ©e Ă la guerre de Gaza de 2014, Ă lâentreprise de « colonisation » et au conflit frontalier de Gaza 2018-2019.
Cette demande fait suite Ă la dĂ©claration du prĂ©sident de lâAutoritĂ© palestinienne, Mahmoud Abbas, le 19 mai, selon laquelle, frustrĂ©e par les bruits israĂ©liens au sujet dâun mouvement dâannexion en JudĂ©e Samarie, lâAutoritĂ© palestinienne ne se considĂ©rait plus comme liĂ©e par les accords dâOslo.
Bien que la Chambre prĂ©liminaire de la CPI ait rendu techniquement son ordonnance mardi demandant aux parties de rĂ©pondre, elle nâa Ă©tĂ© publiĂ©e que mercredi.
La CPI a donnĂ© Ă lâAP jusquâau 10 juin pour rĂ©pondre et a donnĂ© Ă IsraĂ«l jusquâau 24 juin.
IsraĂ«l et ses alliĂ©s ont affirmĂ© que les accords dâOslo interdisaient Ă lâAutoritĂ© palestinienne de rechercher la participation de la CPI Ă toute question pĂ©nale potentielle et de demander la crĂ©ation dâun Ătat en lâabsence dâun accord entre les parties.
Dans un mĂ©moire dĂ©posĂ© par la RĂ©publique tchĂšque soutenant IsraĂ«l, lâargument Ă©tait que les accords dâOslo accordent Ă IsraĂ«l une compĂ©tence exclusive sur les questions criminelles en JudĂ©e Samarie concernant IsraĂ«l, prouvant quâil nây a pas d â«Ătat de Palestine» pour envoyer un dossier Ă la CPI.
RĂ©pondant Ă ces arguments, le procureur de la CPI Fatou Bensouda, qui soutient lâouverture dâune enquĂȘte complĂšte sur les crimes de guerre criminels dâIsraĂ«l et du Hamas, a dĂ©clarĂ© que «la pratique des Ătats dĂ©montre que les dispositions dâOslo dĂ©rogeant au droit du peuple palestinien Ă lâautodĂ©termination ne sâappliquent pas. «Â
En dâautres termes, Bensouda â et lâAutoritĂ© palestinienne dâailleurs â ont fait valoir que mĂȘme si les accords dâOslo nâĂ©taient pas annulĂ©s, la CPI pouvait aller de lâavant avec lâaffaire des crimes de guerre.
Mais câest une zone de droit risquĂ©e et grise et un argument gagnant potentiel pour IsraĂ«l qui pourrait Ă©liminer le cas des crimes de guerre avant mĂȘme quâil ne soit question dâinterrogatoires, encore moins dâaccusations.
En revanche, si les accords dâOslo ne sâappliquent pas, lâAutoritĂ© palestinienne peut dire quâIsraĂ«l a perdu lâune de ses meilleures dĂ©fenses face Ă la participation de la CPI.
Il existe de nombreuses autres dĂ©fenses israĂ©liennes potentielles, mais les accords dâOslo ont toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme essentiels car lâAutoritĂ© palestinienne a volontairement conclu lâaccord dans les annĂ©es 1990 â longtemps aprĂšs la guerre des Six Jours.
Le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres a dĂ©clarĂ© quâil nâavait pas de rĂ©ponse pour le moment.
Bensouda a annoncĂ© son intention dâaller de lâavant contre IsraĂ«l et le Hamas le 20 dĂ©cembre, mais a demandĂ© lâapprobation de la Chambre prĂ©liminaire de la CPI.
MĂȘme avant ce dernier dĂ©veloppement, il nâĂ©tait pas clair quand la CPI rendrait sa dĂ©cision.
Avec cette derniĂšre courbe juridique, il est probable quâaucune dĂ©cision de la CPI ne sera rendue avant aoĂ»t au plus tĂŽt.
Bensouda elle-mĂȘme nâest en fonction que jusquâen juin 2021.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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