Israël n’appliquera pas sa souveraineté aux villes palestiniennes dans les zones qu’il prévoit d’annexer en Judée Samarie, et en tant que tel, les Palestiniens – y compris ceux qui vivent dans la vallée du Jourdain – ne se verront pas octroyer la citoyenneté israélienne, ont déclaré mardi des sources américaines et israéliennes.
« Je ne m’attends pas à ce que les Palestiniens deviennent israéliens, sur la base des principes énoncés dans le plan », a déclaré une source de l’administration Trump.
Le plan publié par l’administration Trump fin janvier, intitulé «La paix pour la prospérité», permettrait à Israël d’appliquer le droit civil, par opposition au droit militaire, à 30% de la Judée Samarie, comprenant toutes les implantations et les terres qui les entourent, et toute la vallée du Jourdain. Un comité de cartographie américano-israélien a travaillé sur les paramètres exacts de cette zone.
Le plan Trump ne dit pas qu’il s’agirait des dernières frontières d’Israël, mais plutôt que les derniers détails devraient être convenus par Israël et les Palestiniens, qui refusent d’engager des négociations sur la base du plan Trump.
Mais avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu fixant publiquement une date butoir le 1er juillet pour commencer à avancer vers l’application de la souveraineté, certains Palestiniens pourraient se retrouver au milieu d’Israël souverain – par opposition au territoire contesté gouverné par l’armée – cet été.
Netanyahu a abordé cette question dans une interview avec Israel Hayom la semaine dernière, en réponse à une question de savoir si les Palestiniens de la vallée du Jourdain deviendront des citoyens israéliens.
« Ils resteront une enclave palestinienne », a déclaré Netanyahu. « Vous n’annexez pas Jéricho. Il y a un groupe ou deux. Vous n’avez pas besoin d’appliquer la souveraineté sur eux, ils resteront des sujets palestiniens si vous voulez. Mais le contrôle de sécurité aussi s’applique à ces endroits. «
L’un des principes sur lesquels l’administration Trump a composé le plan est que personne ne devrait quitter son domicile. Le résultat a été une carte que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a raillé « comme du fromage suisse ».
Selon le plan, 97% des Palestiniens de Judée Samarie vivront dans un territoire palestinien contigu. Les 3% restants vivraient dans des «enclaves qui restent à l’intérieur du territoire israélien contigu» mais qui sont toujours désignées pour faire partie d’un État palestinien, et lorsque cet État sera établi, ces résidents deviendront des citoyens palestiniens.
Leurs villes auraient des voies d’accès les reliant à l’État palestinien contigu. On ne sait pas combien de Palestiniens entrent dans cette catégorie, et différentes sources donnent des chiffres différents.
Le plan Trump donne aux dirigeants palestiniens quatre ans pour respecter les normes qu’il fixe pour établir un État, notamment pour mettre fin à l’incitation et à la violence contre Israël et pour garantir l’égalité des droits civils à son peuple. Même après la formation d’un État palestinien, Israël aurait le contrôle de la sécurité dans toute la Cisjordanie.
Dans l’intervalle, les enclaves palestiniennes resteraient sous la juridiction de l’Autorité palestinienne pour les affaires civiles, bien qu’elles soient entourées de terres israéliennes nouvellement souveraines, ou, comme le prévoit le plan, «le statu quo juridique prévaudra et l’État d’Israël permettra le développement de ces communautés palestiniennes dans leur empreinte actuelle. «
Le plan ne traite pas de la construction palestinienne illégale dans les zones situées à l’intérieur des frontières municipales des colonies israéliennes.
Quand Abbas a condamné la carte comme « fromage suisse » au Conseil de sécurité des Nations Unies en février, il a demandé : « Qui parmi vous acceptera un état et des conditions similaires ? »
Israël le ferait, puisque la carte conceptuelle du plan comprend également des enclaves israéliennes dans la zone désignée pour un futur État palestinien, bien que dans l’immédiat, il n’y aurait pas un tel État.
Plusieurs pays du monde ont des exclaves, une zone qui ne peut être atteinte qu’à partir du continent en traversant le territoire d’un autre État. Parmi ceux-ci figurent Baarle-Hertog, des exclaves belges aux Pays-Bas ; Llivia, une exclave d’Espagne entourée de France ; et Campione d’Italia, une exclave d’Italie entourée de Suisse. Au Moyen-Orient, quatre des Émirats arabes unis ont cinq exclaves.