Le professeur Dr. Khoder Mahjez enseigne la littérature et la critique moderne à la Faculté des Arts de l’Université Al-Aqsa. Les investigations ont commencé à la suite d’une plainte déposée par une étudiante, qui a affirmé que le professeur a utilisé des mots obscènes au cours de la conférence. Les universitaires dans les universités de Gaza sont confrontés à une censure grandissante de partis conservateurs et islamistes, écrit, un journaliste palestinien Asmaa al-Ghoul.

Dans un entretien au téléphone avec le site Al-Monitor, Mahjez a dit que les mots obscènes cités – dont il a été accusé par la commission d’enquête au cours de l’interrogatoire assisté par le doyen de la Faculté des arts et un conseiller juridique – et aussiprésents dans son livre étaient : «femmes», «fils de pute» et «Juifs» – par opposition à l’utilisation de termes à connotation idéologique qui sont préférables à l’université, comme «fils des singes »et« porcs » lorsque l’on doit parler de Juifs.

 

Pour rappel, les religieux musulmans se basent sur des versets du Coran, des interprétations et des traditions pour affirmer que les Juifs sont les descendants de singes, de porcs et d’autres animaux.

« Ils détestent la poésie, la littérature et tout ce qui a à voir avec la créativité et la vie», a-t-il dit.

Mahjez a ajouté que bien qu’il ait pris sa retraite l’année dernière, il est de coutume pour les enseignants retraités de continuer à prester quelques heures d’enseignement. Pourtant, il a été soumis à un chantage, dit-il, par le conseil d’administration, qui a menacé de publier une déclaration ayant pour but de ternir sa réputation, s’il ne démissionnait pas immédiatement de l’université de Gaza.

Il a expliqué que son histoire s’est propagée dans le journal local. Cela a commencé lors d’une guerre entre l’administration universitaire, mais aussi avec le mouvement Hamas qui décide des programmes de l’université depuis des années.

Salam al-Agha, le président de l’Université Al-Aqsa, a déclaré à Al-Monitor qu’il ne peut garantir que pas une seule fois au cours des deux dernières années, que les libertés de tout étudiant ou universitaire en raison de leur point de vue ont été respectées.

Il a ajouté qu’il était prêt à divulguer la plainte de l’étudiant à la presse. Il a répété que Mahjez avait utilisé ce qu’il a décrit comme des expressions «obscènes» au cours de sa conférence, telles que: «Il fit craquer ses os quand il l’embrassa, » et d’autres termes tels que «chemises de nuit».

Mais ce qui est le plus frappant est le choix du mot qui a fait perdre le travail à cet enseignant universitaire qui a été l’expression « Juif » considérée comme obscène !

Il a été reproché à Khoder Mahjez  d’avoir ignoré les expressions habituelles qui doivent être utilisées et qui sont préférées dans l’administration de l’université lorsqu’on fait référence aux Juifs : « fils de singes » ou « porcs.»

Le Hamas dirige la bande de Gaza, mais aussi les qualificatifs utilisés par le corps des enseignants, et personne ne réagit lorsque Mahmoud Abbas cherche à former un gouvernement d’union nationale avec le Hamas qui ne cache pas sa haine du Juif même dans l’éducation.

On peut comprendre les inquiétudes du gouvernement israélien à propos de ses interlocuteurs palestiniens. Mahjez ne peut être congédié parce qu’il est déjà à la retraite, en soulignant que la majorité des membres du comité d’enquête sont affiliés avec le mouvement du Fatah, qui représente 70% de l’université.

Le Dr. Atef Abou Seif est un écrivain et universitaire qui a rencontré Al-Monitor dans un café à Gaza. Abu Seif estime que l’université Al-Aqsa a subi un «nettoyage» dans tous les sens du mot. Les doyens de toutes les facultés ont apporté des changements avec eux, et certaines idéologies ont été imposées à l’université, ce qui entraîne comme d’autres universités palestiniennes une partie du conflit dans la rue.

«Auparavant, le département de la sécurité israélienne utilisait des moyens extérieurs pour surveiller les libertés académiques, alors qu’aujourd’hui, c’est la sécurité palestinienne qui a endossé ce rôle», a-t-il ajouté.

Selon les statistiques publiées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur en 2013, il y a 29 établissements d’enseignement supérieur autorisés dans la bande de Gaza. Ceux-ci comprennent les collèges et les universités, publiques et privées, avec 103 468 étudiants.

L’Université Al-Azhar est une université importante à Gaza, mais elle est parmi celles qui souffrent le plus d’une fracture politique. Le Dr Ayub Osman, professeur à Al-Azhar a été démis de ses fonctions en raison de ses articles critiques à l’université. Cependant, il est récemment retourné à l’université sur la décision du procureur général. Pour un exemple de sa critique, voici un extrait d’un article qui a été publié en Janvier sur al-Hiwar al-Moutamaden: «Il y a quelque chose de curieux dans cette université, son problème réside dans ses dirigeants, qui continuent à commettre des erreurs. »

Yafa Mustafa, étudiant de 20 ans dans l’une des universités islamiques, se plaint de livres de science qui sont en proie à des vues biaisées, ajoutant que lors des débats en classe, certains professeurs n’acceptent pas d’autres avis et considèrent leur propre avis comme incontestable, ce qui intimident certains élèves et les empêchent de prendre part à la discussion.

« Malheureusement, de nombreux étudiants sont ignorants de l’histoire et des sciences, et n’ont donc pas à argumenter sur quoi que ce soit. Ils acceptent juste tout ce qu’ils entendent par les enseignants», a-t-il dit.

Il est difficile d’envisager de faire la paix avec des Juifs représentés comme des porcs et des singes …..