Avant la dĂ©cision du tribunal pĂ©nal sur lâopportunitĂ© dâenquĂȘter sur « les crimes de guerre » prĂ©sumĂ©s dans les territoires, une liste de 200 Ă 300 personnes a Ă©tĂ© dressĂ©e pour que lâĂtat leur demande de sâabstenir de sortir du pays.
En plus du Premier ministre, des ministres de la dĂ©fense, des chefs dâĂ©tat-major et des chefs du renseignement israĂ©lien passĂ©s et prĂ©sents, il comprend davantage dâofficiers et de fonctionnaires subalternes.
Le comitĂ© de la mise en Ă©tat de la Cour pĂ©nale internationale de La Haye publiera bientĂŽt sa dĂ©cision sur la question de savoir si le procureur en chef de la cour de Bensouda a le pouvoir dâouvrir une enquĂȘte sur les crimes de guerre contre IsraĂ«l et de dĂ©terminer les limites territoriales dans lesquelles lâenquĂȘte aura lieu.
Concernant Israel, il y aura un panel de trois juges : Peter Covacs, Marc Perrin et Reina Alpini-Genso. LâhypothĂšse de travail au niveau politique est quâIsraĂ«l recevra un bref prĂ©avis de deux jours avant la dĂ©cision. Le tribunal est en congĂ© ce week-end et si aucune dĂ©cision nâest rendue vendredi, la dĂ©cision sera reportĂ©e aprĂšs la pause.
On pense que le tribunal choisira en fait de reporter sa dĂ©cision sur IsraĂ«l et les Palestiniens jusquâĂ aprĂšs lâĂ©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de novembre pour voir si Donald Trump est Ă©lu pour un second mandat.
Le mois dernier, Trump a signĂ© un dĂ©cret prĂ©sidentiel autorisant lâimposition de sanctions Ă©conomiques aux hauts tribunaux de La Haye impliquĂ©s dans des tentatives dâinterrogatoire et de poursuite des troupes amĂ©ricaines aux membres de leurs famille pour leurs actions en Afghanistan ou des alliĂ©s amĂ©ricains, y compris IsraĂ«l.
Le tribunal a autorisĂ© IsraĂ«l Ă transfĂ©rer sa position sur la question jusquâau 24 juin, mais IsraĂ«l a boycottĂ© toute la procĂ©dure afin de ne pas lui donner de lĂ©gitimitĂ©. LâĂ©valuation qui prĂ©vaut en IsraĂ«l est que le tribunal adoptera la position du demandeur concernant lâexistence dâune juridiction sur les crimes en Palestine qui sâĂ©tend Ă lâensemble des « Territoires palestiniens occupĂ©s ». Cependant, il est Ă©galement possible que le tribunal rejette la position du plaignant ou nâintervienne pas et renvoie lâaffaire au traitement de Bensouda.
Le demandeur a Ă©galement demandĂ© au tribunal de dĂ©terminer les limites territoriales Ă lâintĂ©rieur desquelles lâenquĂȘte sur les crimes de guerre devait ĂȘtre menĂ©e. Cependant, le demandeur a dĂ©jĂ dĂ©fini ces frontiĂšres comme « la Cisjordanie, y compris JĂ©rusalem-Est et Gaza ». Il nâest pas clair si le panel prĂ©paratoire interviendra dans cette dĂ©termination, car cela signifie fixer les frontiĂšres du futur Ătat palestinien.
Si vous regardez le dossier des juges du panel prĂ©paratoire pour IsraĂ«l, il y a probablement un problĂšme. La composition des juges de la cour prĂ©liminaire est permanente et ce sont donc ces mĂȘmes juges qui ont jugĂ© en novembre 2018 que la plaignante devait reconsidĂ©rer sa dĂ©cision de ne pas ouvrir dâenquĂȘte sur lâaffaire de la flottille  » Marmara  » et qui a ordonnĂ© en juillet de la mĂȘme annĂ©e, dans une Ă©tape prĂ©cĂ©dente, de sâinscrire comme des victimes palestiniennes, encore au stade de lâexamen prĂ©liminaire.
« En dâautres termes, câest un groupe dont lâapproche envers IsraĂ«l nâest pas sympathique, câest le moins quâon puisse dire », a dĂ©clarĂ© le colonel (RĂ©s.) Pnina Sharvit Baruch, chercheur principal Ă lâInstitut dâĂ©tudes sur la sĂ©curitĂ© nationale et ancien chef du DĂ©partement du droit international au parquet militaire.
Si le tribunal dĂ©termine que la fondation est habilitĂ©e Ă ouvrir une enquĂȘte sur les crimes de guerre, les responsables israĂ©liens, tant de lâarmĂ©e, Ă divers niveaux, que de ceux qui promeuvent les activitĂ©s des colonies, risquent de faire lâobjet de poursuites pĂ©nales et dâĂ©mettre des mandats dâarrĂȘt ou des ordonnances de ne pas faire. Ces hauts fonctionnaires peuvent comprendre le Premier ministre, des ministres, le chef dâĂ©tat-major, des commandants en chef et des officiers supĂ©rieurs, mais aussi des chefs de conseil et des yishouvim.
IsraĂ«l sera probablement en concurrence avec le tribunal et ne coopĂ©rera pas avec lui, ce qui pourrait conduire plus tard le tribunal Ă Ă©mettre des mandats dâarrĂȘt secrets contre les IsraĂ©liens et IsraĂ«l ne sera pas nĂ©cessairement en mesure de le savoir. Cela obligera IsraĂ«l Ă prendre des prĂ©cautions particuliĂšres dans les vols de personnalitĂ©s et dâofficiers supĂ©rieurs israĂ©liens Ă lâĂ©tranger par crainte dâĂȘtre arrĂȘtĂ©.
IsraĂ«l Ă©labore un panier dâoutils qui permettra lâouverture dâune telle enquĂȘte par le Tribunal de La Haye, y compris un parapluie dĂ©fensif pour les personnalitĂ©s et officiers israĂ©liens que le Tribunal choisira dâenquĂȘter. IsraĂ«l agira Ă©galement pour dĂ©lĂ©gitimer le tribunal et demander aux Ătats-Unis dâimposer de nouvelles sanctions contre lui.
Ces derniĂšres semaines, plusieurs audiences ont eu lieu sur la question de la prĂ©paration de la dĂ©cision du Tribunal de La Haye, avec la participation du Premier ministre Benjamin Netanyahu et des ministres. Le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres annoncera lâeffort politique sur la question. De hauts responsables israĂ©liens disent que la question de La Haye va nous accompagner pendant longtemps et provoquer un mal de tĂȘte majeur, mais « IsraĂ«l nâest pas impuissant et nous avons quelque chose Ă faire sur cette question ».
Ă cet Ă©gard, Sharvit Baruch a dĂ©clarĂ© que « les mandats dâarrĂȘt peuvent ĂȘtre obtenus secrĂštement Ă lâinsu de la personne pour laquelle lâordonnance a Ă©tĂ© rendue. « Europe occidentale et AmĂ©riques, Ă lâexception des Ătats-Unis », certains pays africains, ainsi que lâAustralie, le Japon et dâautres pays asiatiques « .
« Il nây a pas dâimmunitĂ© du tribunal pour les ministres et les chefs dâĂtat, y compris ceux qui sont toujours en fonction. Cela signifie que si des mandats dâarrĂȘt sont dĂ©livrĂ©s contre de hauts responsables israĂ©liens, leur capacitĂ© Ă voyager dans de nombreux pays sera en fait limitĂ©e. »
Sharvit Baruch a ajoutĂ© qu â »IsraĂ«l fait face Ă une bataille difficile, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le » crime « des yichouvim. « IsraĂ«l mĂšnera des enquĂȘtes honnĂȘtes sur la question, tout en notant positivement lâindĂ©pendance des tribunaux en IsraĂ«l. Par consĂ©quent, il y a encore une chance de bloquer les procĂ©dures internationales dans ce domaine. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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