Un groupe d’avocats se prépare à poursuivre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et certains de ses partenaires pour avoir prétendument induit le monde en erreur sur la gravité de l’épidémie de COVID-19 et les mesures prises pour la contrôler, qui, selon eux, ont nui aux moyens de subsistance et causé d’énormes dommages aux économies.

La mesure a été annoncée par le Dr Reiner Fuellmich, l’un des quatre membres du comité de recherche allemand sur le coronavirus qui écoute les témoignages de scientifiques et d’experts internationaux depuis le 10 juillet 2020.

Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, Fuellmich accuse le directeur de l’OMS Tedros Adhanom, le Dr Christan Drosten, responsable de la virologie à l’hôpital de la Charité de Berlin, et le Dr Lothar Wieler, directeur du RKI, l’homologue allemand du centre de lutte contre les maladies, et affirme qu’ils ont sciemment induit en erreur les gouvernements du monde entier.

« Cette crise des coronavirus, selon tout ce que nous savons aujourd’hui, devrait être rebaptisée scandale des coronavirus, et les responsables devraient être poursuivis au pénal et poursuivis en dommages-intérêts civils », a-t-il déclaré. «Au niveau politique, nous devons tout faire pour que personne ne soit à nouveau dans une position de pouvoir telle qu’il puisse frauder l’humanité, ou essayer de nous manipuler avec ses agendas corrompus».

Fuellmich prévoit de déposer un recours collectif aux États-Unis.

«Un : y a-t-il une pandémie de coronavirus, ou y a-t-il seulement une pandémie de test PCR, en particulier, un résultat de test PCR positif signifie que la personne testée est infectée par le COVID-19, ou ne signifie rien du tout, par rapport à une infection au COVID- 19 ? », A-t-il dit, n’ayant pas peur de mentionner la prétendue cupidité des entreprises dans son procès.

«Deuxièmement, les mesures dites anti-coronavirus, telles que les verrouillages, les masques faciaux, la distanciation sociale et les réglementations de quarantaine, servent à protéger la population mondiale contre le coronavirus, ou ne servent-elles qu’à faire paniquer les gens, à croire sans se poser de questions, que sa vie est en danger, de sorte qu’à la fin, les sociétés pharmaceutiques et technologiques puissent générer d’énormes profits grâce à la vente de tests PCR, de tests d’antigènes et d’anticorps et de vaccins, ainsi que la collecte de nos empreintes génétiques ».

« Troisièmement, est-il vrai que le gouvernement allemand a subi de fortes pressions, plus que tout autre gouvernement, par les principaux protagonistes de la soi-disant pandémie de coronavirus ? » « L’Allemagne est connue comme un pays particulièrement discipliné et, par conséquent, devait devenir un modèle pour le reste du monde, en raison de son adhésion stricte et donc réussie aux mesures anti-coronavirus. »

Fuellmich répond à la préoccupation concernant les dommages collatéraux causés par les mesures qui sont censées être appliquées pour arrêter le COVID-19, en plus de chercher des réponses sur le danger réel du virus et si une personne dont le test PCR a été testé positif est vraiment infectée pour le maladie.

« Sur la base des règles du droit pénal, affirmer des faits faux en relation avec des tests PCR ou des déclarations trompeuses délibérées, telles que celles effectuées par MM. Drosten et Wieler et l’OMS, ne peut être interprété que comme une fraude », a-t-il expliqué. « Sur la base des règles de droit civil en matière de dommages-intérêts, cela se traduit par l’infliction intentionnelle de dommages-intérêts. »

Il a déclaré que ces personnes savaient que « les tests PCR ne peuvent fournir aucune information sur les infections, mais ils ont affirmé maintes et maintes fois, au grand public, qu’ils le pouvaient, et leurs homologues du monde entier l’ont répété. »

«Tous savaient et acceptaient que, sur la base de leurs recommandations, les gouvernements du monde décideraient des fermetures, des règles de distanciation sociale et de l’usage obligatoire des masques, ce dernier représentant un grave danger pour la santé, comme le montrent d’autres et plus d’études, déclarations indépendantes et d’experts.

« En vertu du droit de la responsabilité civile, tous ceux qui sont lésés par ces fermetures induites par les tests PCR ont droit à une compensation complète pour leurs pertes », a-t-il ajouté. «En particulier, il y a une obligation d’indemniser – c’est-à-dire l’obligation de payer des dommages – aux entreprises et aux indépendants en raison de la fermeture et d’autres mesures. »

«Cependant, entre-temps, les mesures anti-coronavirus ont causé et continuent de causer des dommages si dévastateurs à la santé de la population mondiale et à son économie, que les crimes commis par MM. Drosten, Wieler et l’OMS doivent être juridiquement qualifiés de crimes contre l’humanité, telle que définie à l’article 7 du Code pénal international », a déclaré Fuellmich.

L’AFP a démenti nombreuses des ses informations contre l’OMS :

1. « Le test PCR ne donne aucune indication d’une infection par un virus, et encore moins d’une infection par Sars-Cov-2 ». Faux
C’est le principal argument de M. Fuellmich pour présenter la pandémie actuelle comme « une manipulation ». Selon lui, le test-PCR, utilisé dans le monde entier pour déterminer si un patient est porteur ou non du virus à l’instant T, « ne peut détecter aucune infection ».

« Le test PCR ne donne aucune indication d’une infection par un virus, et encore moins d’une infection par Sars-Cov-2 » ajoute l’auteur de la vidéo.

C’est inexact. Comme nous l’avons expliqué dans deux précédents articles de vérification (ici et là), les tests PCR sont bien conçus pour détecter ce virus.

Effectué via un prélèvement nasopharyngé, le test-PCR « détecte la présence du génome du virus et cela ne fait aucun doute » expliquait à l’AFP, en juillet, Juan Carballeda, chercheur au Conicet (Conseil national de la recherche scientifique et technique) et membre de l’Association argentine des virologies.

Contacté par l’AFP, le médecin et docteur en microbiologie Juan Sabatté assure aussi que le test PCR « détecte des séquences d’ARN spécifiques présentes dans l’ARN du virus Sars-Cov-2 ».

En France, par précaution supplémentaire, les tests cherchent deux « cibles moléculaires » du Sars-Cov-2, deux zones du génome, ajoute, le 9 septembre, Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes professionnels de la Haute autorité de Santé (HAS).

La capacité d’un test à bien identifier un virus en particulier et à ne pas le confondre avec un autre pathogène s’appelle la spécificité.

Actuellement, « on estime que la spécificité des RT-PCR est de l’ordre de 99% », dit le Dr Carbonneil, ce qui rend rarissime les résultats « faux positifs ».

Pour vérifier la spécificité d’un test PCR, « on va prendre d’autres prélèvements, connus pour contenir d’autres virus comme la grippe ou le rhinovirus, et on va vérifier que notre PCR ne détecte pas les autres virus respiratoires et bien uniquement le Covid-19 », ajoute Vincent Enouf, de l’Institut Pasteur.

Il est donc faux d’affirmer, comme l’auteur de cette vidéo, que le test- PCR « ne donne aucune indication d’une infection par un virus, et encore moins d’une infection par Sars-Cov-2 ».

2. « Le coronavirus n’a causé aucune surmortalité dans le monde » FAUX
Selon M. Reiner Fuellmich, dans le monde, « il n’y a eu nulle part de surmortalité » depuis l’apparition du nouveau coronavirus.

« Le coronavirus n’a causé aucune surmortalité dans le monde et certainement pas ici en Allemagne », assure-t-il au début de son intervention.

S’il est vrai que les chiffres ne montrent pas d’excès significatifs de mortalité en Allemagne cette année, il est faux d’affirmer qu’aucun pays n’a connu de surmortalité durant la première vague épidémique au printemps 2020.

Plusieurs études démographiques prouvent le contraire.

Une étude publiée en juillet et menée en Italie avec les méthodes utilisées habituellement pour mesurer la mortalité de la grippe saisonnière a montré que, durant le pire mois de la pandémie de Covid-19, le nombre de morts a doublé par rapport aux années précédentes.

En Belgique, une étude similaire montre qu’en avril 2020, la mortalité s’est rapprochée de façon inédite des niveaux enregistrés dans le pays lors de la Seconde Guerre mondiale.

En France, l’Insee explique dans une publication du 18 septembre 2020 qu’ « au cours des 20 dernières années, en France métropolitaine, deux évènements ont entraîné de fortes hausses des décès : la canicule de l’été 2003 et la Covid-19 au printemps 2020 ».

Enfin, sur l’indicateur européen Euromomo, qui compile et compare les chiffres officiels de la mortalité de 24 pays européens, on peut voir facilement que les pics de mortalité observés dans les pays les plus frappés par l’épidémie sont 1,5 à 4 fois supérieurs à la mortalité observée durant les habituelles périodes grippales de l’hiver.

3. « En Allemagne, les enfants sont enlevés à leurs parents s’ils ne respectent pas les règles de quarantaine, de distanciation et de port du masque. » Très exagéré
Cette affirmation est en réalité très exagérée.

Comme nous l’expliquions dans cet article publié à la fin du mois d’août : en Allemagne, toute action concernant un enfant potentiellement porteur du virus doit se faire en présence d’un parent ou d’un tuteur légal, et la quarantaine est censée se dérouler, si possible, à domicile.

Cette rumeur remonte à la fin du mois de juillet, après l’envoi de lettres par les services sanitaires à des familles de deux districts allemands (Karlsruhe et Offenbach).

Ces courriers préconisaient qu’un enfant contaminé évite « tout contact avec les autres membres de la famille en assurant une séparation dans le temps et dans l’espace (pas de repas commun, si possible faire en sorte qu’il se tienne dans une pièce séparée​). »

L’association « Familien in der Krise » (Familles en crise) avait alors qualifié l’obligation d’isoler un enfant au sein du foyer familial de « cruauté psychique ».

Au début du mois d’août, dans ce contexte polémique, des rumeurs évoquant des « placement abusifs en quarantaine » décidés par l’administration ont alors émergé sur les réseaux sociaux.

Le district de Karlsruhe avait alors répondu aux rumeurs assurant qu’un enfant puisse être envoyé seul en quarantaine à l’hôpital : « Si une telle décision devait être prise, l’enfant ne serait jamais isolé seul mais avec l’un de ses parents », expliquait son porte-parole à l’AFP rappellant que « l’autorisation d’un juge est nécessaire » dans ce cas de figure.

Le district a également précisé dans son communiqué qu’une « telle mesure coercitive est réservée aux cas extrêmes » ou de récidive.

L’association « Familien in der Krise » avait salué le 7 août le fait que les deux districts aient reconnu des formulations « ambiguës » dans leur courriers initiaux.

Elle a déclaré considérer « la quarantaine à domicile comme un moyen raisonnable et approprié de prévenir la propagation du Covid-19 » tout en exigeant « la prise en compte des besoins spéciaux des enfants et la proportionnalité dans la mise en œuvre des mesures ».

4. Des médecins payés pour mentir et inscrire Covid-19 sur les certificats de décès ? Rumeurs démenties.
L’auteur de la vidéo évoque, sans les citer, de « nombreux rapports crédibles » prouvant que « des médecins et hôpitaux du monde entier ont été payés pour déclarer une personne décédée comme victime du Covid-19 plutôt que d’inscire la vraie cause sur le certificat de décès ».

Attention, des rumeurs similaires ont circulé dans trois pays européens et ont à chaque fois été démenties par les hôpitaux, les médecins et par les autorités sanitaires des pays concernés dans des articles de vérifications (1, 2, 3).